C’était vendredi le 10 novembre 2017. J’ai une amie Soricère
qui est l’une des têtes d’un groupe qui organise des rencontres. Évidemment, le
sujet est venu entre nous. Tu étais intéressé et nous avons décidé d’y aller
ensemble. Nous devions être trois, avec Renoir Leblanc. Finalement, ce fut nous
deux. Nous sommes partis du boulot ensemble et mis le cap vers cette rencontre
à l’autre bout de la ville. Dans le bus, tu n’as pas vu à quel point j’étais
comme une ado nerveuse en ta compagnie. Je ne cessais de parler, du boulot
surtout. N’importe quoi pour ne pas avoir de silence étrange entre toi et moi.
Et pourtant, j’aime et je préfère le silence d’ordinaire. Mon cœur battait comme
celui d’une jeune fille. Il battait comme il n’avait jamais battu. Il y avait
désormais un an que nous étions collègues et, amis. Je savais que tu me
troublais énormément, je sentais cette chimie entre nous, mais je refusais de
plonger plus en avant dans ces zones de mon cœur que tu avais réveillées. J’étais
toujours mariée, tu avais toujours ta blonde.
Dans le bus, j’avais chaud et j’étais un vrai moulin à
paroles. Tu étais égal à toi-même; calme, attentif et d’une grande gentillesse.
Tes beaux yeux sombres rivés sur moi. Nous avons pris le métro, et nous étions
debout, parfois proche, selon l’afflux de gens autour de nous dans le wagon. J’étais
extrêmement nerveuse. J’oscillais entre l’envie d’inexplicablement sauter en dehors
du wagon à la moindre occasion sans un mot, et… t’embrasser. Lorsque cette
pensée m’a frappé, mon cœur s’est serré. C’est la première fois que je songeais
à quelque chose aussi clairement, et tu étais si près. Je craignais que tu
puisses lire dans mes pensées. J’étais soudainement moins bavarde. Le serrement
dans ma poitrine, se faisait plus douloureux et j’ai décidé de jeté un œil à
mes sentiments. Ce que j’y ai découvert, m’a sidérée et effrayée. J’ai senti
entre nous, ce lien, qui ne semblait pas vouloir mourir. Si cette chimie était
une simple attirance, avec le temps cela se tairait et s’éteindrait, non? Je
sentais notre lien, notre connexion, brute avec beaucoup d’acuité. Ton visage
ne laissait rien paraître, mais c’était dans l’air entre nous, dès que nous
étions en présence l’un de l’autre. C’était ainsi depuis le début. La chose qui
changeait, c’est que MOI je ressentais des choses malgré moi, qui remontaient
inopinément et cela me gênait et me troublait beaucoup. À ce moment même, alors
que mon être en entier réclamait de me rapprocher de cet être à une proximité
affolante de moi, j’ai décidé de couper ce nouveau degré d’attirance. J’ai mis
beaucoup d’énergie à répandre en moi une froideur implacable.
Nous sommes descendus du métro, j’étais un peu plus distante
et peu loquace. Confortable dans cette dynamique qui m’était plus familière. J’étais
bien décidée à mettre de la distance entre nous deux. Nous avons marché et
repérer le lieu de rendez-vous. Nous étions en avance, nous avions prévu manger
ensemble. Idée qui me plaisait moins soudainement. Surtout que nous nous
retrouvions en tête à tête, alors que mon frère de cœur devait être avec nous,
mais s’était désisté. La perspective de ce tête à tête me donnait la nausée. Une
nausée nerveuse. Je me sentais malhonnête et pas très bien. Si je m’en tenais à
ma froideur, j’obtenais un semblant de confort.
À deux pas du lieu de rencontre, à ma grande joie, se
trouvait un pub irlandais; Le Trèfle. Je n’ai pas pu dissimulée ma joie, et
nous y sommes allés. Nous y avons partagé des nachos et commandé chacun notre repas.
Doucement, la nervosité redescendait et je me retrouvais devant mon ami. Le
moment était magique et vraiment, vraiment plaisant. C’était toujours ainsi
lorsque nous nous retrouvions ainsi. Étonnamment, je me suis détendue et la
conversation a été bon train. Il avait comme toujours, des questions auxquelles
je répondais de mon mieux. Je me souviens m’être retrouvée à lui faire
plusieurs confidences, que je ne révèle normalement à… personne. J’étais très,
très vulnérable. Mais il a toujours eu ce pouvoir ce me faire parler, en toute
confiance et sans hésiter. Je me souviens que cela nous a imperceptiblement
rapprochés. Un sursaut d’intimité. Pas du tout ce que je recherchais. Il me
regardait avec ses grands yeux compatissants et tendres et profonds. Et je me
plaisais à me dire qu’il accordait ce regard à pas mal tout le monde. Ce qui
est à la fois vrai et faux. Il témoigne aux gens en général, de l’intérêt et,
de la compassion. Il vous regarde droit les yeux, il vous écoute vraiment. Il n’a
rien de superficiel et sa profondeur s’exprime dans le moindre de ses rapports
humains. Il peut perdre l’intérêt devant des êtres gris ou beiges surtout, mais
il est respectueux et soucieux du bien-être d’autrui, même si très honnête, il
a ce pouvoir de faire se sentir écouté et vu, ses interlocuteurs-trices. Je n’étais
pas assez naïve pour ne pas sentir que ce qui se passait allait au-delà. Notre
complicité, la magie dans l’air, et toujours cette fameuse connexion. Au moins
à cette époque, nous gardions chacun pour soi nos impressions et notre senti. Il
vivait ses choses de son côté et moi du mien, chacun ignorant ce que l’autre
pensait et ressentait, mais ressentant très fort la chimie entre nous.
Le moment d’aller à la rencontre arriva. Je n’étais pas
mécontente de changer d’air; cela devenait un peu trop intime. Nous sommes
arrivés ensemble bien sur, et dès que nous avons rejoint les gens sur place,
les commentaires embarrassants ont fusés. Les gens croyaient que nous formions
un couple. Nous avons tout les deux réagis un peu trop fort, avec un non
retentissant et en expliquant que nous étions collègues et amis. Notre réaction
commune avait de quoi éveiller les soupçons. Une personne nous a même demandé
si nous étions certains de ne pas former un couple. Qu’est-ce que cette étrange
question? Proches, nous nous sommes un peu éloignés, d’un petit pas subtil. Chacun
de notre côté. Nous étions troublés, et chacun de notre côté nous étions
flattés et heureux de passer pour un couple… mais nous en parlerions seulement
des mois plus tard. Mon amie de me glisser à l’oreille qu’il ‘’n’était pas laid’’.
Mes joues étaient brûlantes mais je n’ai pas trop relevé son commentaire. Je me
souviens aussi qu’une personne a fait allusion à un certain moment, que nous étions
bien assortis et que nous semblions très proches. J’ai dû répéter, que nous étions
collègues et amis. C’est ce qui s’est produit et, avant que nous nous quittions
ce soir-là, je l’ai serré fort et longtemps. Pour moi, c’était un adieu. Je renonçais
et je faisais une croix sur toute cette chimie provenant sans doute d’une autre
vie, et impossible dans celle-ci. Une chose qui m’avait croisé l’esprit plusieurs
fois depuis notre première conversation. Ce soir cependant, je faisais le deuil
de quelque chose qui ne serait jamais.
Nous sommes rentrés chacun de notre côté. J’avais le cœur lourd,
mais soulagé de faire la bonne chose. J’ignorais que de son côté, il me
quittait à regret. Qu’il avait eu envie de m’inviter à poursuivre la soirée;
avec un film, ou un verre de plus. Il n’avait pas envie que la soirée se
termine, il n’était pas pressé de rejoindre sa copine. Il n’avait pas osé me le
proposer. Nous sommes partis chacun de notre côté, rempli de la magie de cette
soirée, et ce petit manque que causait l’absence de l’autre après s’être
côtoyés.
Encore aujourd’hui, cette soirée fait partie de nos
souvenirs les plus chers à tout les deux.
8 comments:
C'est vrai que vous allez bien ensemble. Pas surprenant que les gens savait avant vous même. Ces beau l'amour.
C'est quoi social witch?
Comme quoi quand le vrai amour se présente on peut pas y échaper. J'ai hate que ça m'arrive.
Se pourrait être choquant parceque vous étiez tout les deux en relations mais love is love. Quand cé pur, ça traverse toutes les barrières. Ses vraiment une belle histoire.
Anna
Anonyme 1: Merci c'est très gentil. :)
Anonyme 2: ce sont des rencontres organisées par un groupe de païens très chaleureux et très bien organisés. Si vous cherchez sur Face Book vous devriez trouver des informations à ce sujet.
Anonyme 3: vrai qu'on ne peut y échapper! Je suis la preuve vivante et j'étais plus que sceptique! Je vous le souhaite de tout coeur.:)
Anna: Awww merci beaucoup c'est très gentil. :)
It hurts but I guess you and him are made for each other. At least I get to know the truth. Somehow it’s bringing some kind of peace. The vibes from your words is ringing so true.
Vous êtes beaux ensemble.
Alice
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