Tuesday, February 15, 2022

T’es ma meilleure amie


 

Une des raisons pour lesquelles je ne faisais pas de pas en avant… vers lui. C’est au nom de l’amitié. Je n’avais jamais eu d’ami comme lui. Jamais eu d’amitié aussi profonde et authentique. Jamais. Je ne voulais pas perdre ça. Oui les pratiquement dix ans de différence. Oui, ma vie, bâtie sur un mariage toxique qui prenait tellement plus que cela ne me donnait. Une évidence criante, plus le temps passant. Oui ma famille, la principale raison de mon mariage malheureux dans lequel je demeurais. Mais aussi, cette amitié, avec cette âme qui répondait à la mienne comme aucune autre sur cette planète. Je ne voulais pas perdre ça. Je ne sais même pas si je le lui ai dit à lui. Je lui dis tout et je lui parle tellement que j’oublie parfois ce que je lui ai dit, ou pas.

Je me souviens encore de ce moment, lorsqu’il m’a dit que j’étais sa meilleure amie. Après deux ans d’amitié si ma mémoire est bonne. Peut-être un peu plus, ou un peu moins. C’était sur notre lieu de travail. Sur le plancher. Il m’a prise de court. Avec cet aveux sorti droit de son cœur. Tellement senti, tellement sincère. Comme souvent à cette époque, heureusement je me suis ouverte et déconstipée depuis, j’ai réagi… de marbre. Il m’a prise par surprise. Malheureusement cet aveu candide et sincère n’a pas eu l’accueil qu’il méritait. Nous en parlons en rigolant aujourd’hui. Heureusement!

J’étais stupéfaite, ahurie et… touchée au plus profond de moi-même. Mais tout ce à quoi il a eu droit, c’est à un visage froid, composé et une réponse laconique. Je n’ai même pas réciproqué sur le coup! Le laissant un peu éberlué, un peu triste aussi. Sans en avoir conscience. Mon cœur battait, une douce chaleur affluait dans tout mon corps. J’étais touchée, incrédule et incroyablement heureuse. Je ne lui ai rien montré de tout cela. Habituée à me camoufler, pas habituée à une telle sincérité. Habituée à craindre mes sentiments, les attachements. Normalement, dans mes relations, c’est lors de moments comme ceux-là que je commence à reculer, me retirer, m’éloigner. Jusqu’à disparaître. Je savais très bien que je ne voulais pas ça cette fois. Pas avec lui. Et ça me troublait et me faisait peur.

Puis les doutes aussi… il ne faisait pas de moi n’importe quelle amie. Sa meilleure amie. Étais-je digne de cet honneur? J’en doutais beaucoup. Après ses aveux et ma réponse pas très réceptive et enthousiaste, je me souviens plus ou moins l’avoir planté là au profit de clients. J’étais rigide, comme entre deux mondes, et j’ai été m’enfermer dans le bureau. Là, seule, sans témoins, j’ai étouffé un cri joyeux mes mains. J’ai sautillé sur place et, j’ai eu les larmes aux yeux. Comme une enfant heureuse, comme une femme vulnérable. Pour moi, dans ma tête et mon cœur, c’est le plus proches que nous ne serions jamais. Dans cette vie. Il avait encore sa copine, j’avais encore mon premier mari. Des indices de notre chimie se multipliaient, mais je ne voyais pas cela fleurir en Amour dans cette vie-ci.

Je suis retournée sur le plancher, lui dire que c’était réciproque, d’une drôle de manière. De la seule manière que je savais communiquer à ce moment-là dans ma vie. Je me suis… rattrapée. C’était beau, c’était précieux, et c’était une belle journée. Un cadeau. Un privilège. Car je l’aimais. D’amitié et d’amour non-avoué. À lui comme à moi d’ailleurs. Car c’est un homme qui ne prononce pas des mots à la légère. Car c’est by far, la plus belle personne de ma connaissance.

Après ces aveux, je ne sais pas si je lui ai dit, mais j’ai rangé encore plus loin, comme je le pouvais, mes sentiments pour lui. Je ne voulais pas gâcher cette amitié devenue profonde, importante. Ne pas la mettre en danger, ne pas la compliquer. Je n’avais pas compris qu’en fait, malgré nous, c’était une première porte ouverte vers nos rapprochements, une complicité réaffermie et réaffirmée. Un prétexte pour s’ouvrir davantage, un passage plus direct l’un vers l’autre. Naïvement, je n’avais pas vu cela venir. Je n’avais pas anticipé comme je suis si habile à le faire habituellement. Alors que moi, je croyais que je mettrais cette amitié officialisée de l’avant, en la protégeant même de moi… cela n’aura ouvert que plus de portes au magnétisme. À l’électricité. À la magie et l’alchimie entre nous. À partir de ce moment-là, nous sommes devenus, de plus en plus proches. 


3 comments:

Anonymous said...

Votre amour est inspirant. J'aime te lire par ici.
Lili

Anonymous said...

L'amitié qui renfermait un si grand amour. C'est beau à lire. Moi j'ai fait un gros X sur cette possibilité.
Lilas

Anonymous said...

L'amitié cest souvent de l amour en faite. Vous autres cétait de lamour en premmier.
JF

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