Wednesday, August 3, 2022

Ton regard sur moi

 

Ton regard sur moi améliore celui que je pose sur moi. Je me rends compte, à défaire mes derniers nœuds et à rencontrer mes derniers traumas, à quel point je me cachais. Dissimuler sous les apparences d’une vie parfaite. Ne pas faire de bruit, ne pas déranger, certes. Aussi, je me trouvais lourde, laide et difficile à aimer, dans mes vérités. Connues de moi seule. Et seule, je l’étais atrocement. Même sous mon propre toit, je m’étais formatée autant que possible, pour éviter les foudres, les abus, les violences diverses et les disputes. Cirant, arrondissant et enfonçant tellement et tant, de parties de moi. Me taisant. Ma vie en apparences harmonieuse, je la racontais par chœur. Je la jouais si bien, trop bien. Fuyant le très peu de gens qui voyaient un peu, qui sentait quelque chose. Je contrôlais le mal supplémentaire que l'on pouvait me faire. Surtout, je soulageais les gens de mes cicatrices, mon bagage lourd et mes maladresses et autres vulnérabilités.

Toi, tu as vu clair tout de suite et j’ai eue la frousse. J’étais irritée aussi. Ignorant jusqu’ou portait ton regard. J’ai mis tout en oeuvre pour tromper tes sens, pour plusieurs bonnes raisons. Celles habituelles, et celles, qui étaient vouées à nous séparer. À nous empêcher de se rapprocher. J’ignorais que tu étais une telle force de la nature. Plus forte que ma volonté et mes écrans de fumée si nombreux. Plus fort que toutes mes peurs, mes doutes et l’énergie que j’ai mise à te tenir loin. Donc au final, ça n’aura servi à rien. Nous étions destinés l’un à l’autre, oui, oui… même si simplement de l’écrire me fait encore sourire un brin. Au moins, je ne grince plus des dents et je ne roule plus les yeux!

Tu as accueilli depuis le jour un, ce que je moi, je parvenais à t’offrir et te montrer. Confiance et sécurité tu m’as rapidement inspiré. À mon grand désarroi. Et chaque fois que j’essayais de me rendre repoussante en te montrant certains côtés de moi, cela faisait tout le contraire, pour ma plus grande confusion.

J’ai cru que je serais trop. Je te l’ai d’ailleurs dit dans les premières paroles dites juste après que tu m’as fait l’aveux de ton Amour. Juste après mon silence paniqué et ma tronche béate, je t’ai dit, parmi plusieurs choses, que j’étais beaucoup. Le menton levé, tête haute, te mettant en défi. Essayant de te faire peur, te faire fuir, te faire te rétracter. Je t’ai clamé avec sincérité, que j’étais beaucoup. Cela est d’autres paroles tricotées pour te décourager. Tu avais réponse à tout, tu ne cédais et ne reculais pas d’un iota. Tu n’avais jamais offert ces mots, sans un pincement. Mes machinations n’allaient pas de repousser, et tu avais réponse à toutes mes tentatives de te faire peur. Car tu avais réfléchi, pensé et envisagé. Car tu es comme ça. Romantique et logique. Intelligent cérébralement et de cœur aussi. Tu n’allais pas me mettre ton cœur entre les mains sans penser aux implications pour toi, et, pour moi. Oui, moi. Moi et ma famille, moi et ce mariage que tu croyais heureux, moi et ce que tu connaissais de mes blessures. Avant de me mettre à risque, tu avais réfléchi. Et tu avais donc, des réponses pour chaque objection, chaque tentative de tuer encore ces sentiments… même si je te les avais avoués. Après avoir été paralysée par l’aveux des tiens, entre émerveillement viscéral et une peur froide. Tu venais de te mettre à nu et moi, j’étais propulsée au ciel et en enfer, simultanément. Paralysée, cet air de biche devant des phares, que tu causerais souvent chez moi, durant nos premiers mois. Pris dans le moment d’après, suspendu à mes lèvres ouvertes qui n’offraient que le silence. J’ai littéralement cessé de respirer, les yeux écarquillés. Tu m’offrais l’impensable. Avec douceur, je me souviens très bien que tu m’as demandé, brisant le moment de suspension, si je t’aimais en retour.

Dans un souffle, malgré moi, je n’ai pas pu prétendre. Je n’en avais pas la force. J’en étais en fait incapable. Je me souviens des mots qui sont sortis si naturellement de ma bouche. Dans un souffle. Presque un murmure. Soulageant. Effrayant. Mais, la vérité. Celle que je tentais de tuer durant toutes ces années. Elle venait de franchir mes lèvres, et rien n’aurait pas l’arrêter. Je le savais. Je ne pouvais faire autrement. J’étais libérée et tétanisée à la fois. Je ne dis pas je t’aime à la légère. Et je ne l’avais jamais dit de cette manière. Jamais. C’était à la fois la chose la plus naturelle du monde, et la plus absurde. Je ne savais pas ce qui allais arriver, ce que nous allions faire de ces aveux. Le monde venait de changer et nous ne pourrions pas revenir en arrière. Je t’en ai voulu un peu, de m’avoir bousculée ainsi. Te l’ai-je déjà dit?

Alors s’est ensuivie mes parades et ma montée de bouclier habituelle. Avec douceur et détermination, fort de ta sincérité et de la certitude de tes sentiments et réflexions, tu es demeuré debout. Sous mes assauts verbaux. Je ne te faisais pas peur. Je ne te ferais pas fuir. De nous deux, j’étais celle qui avait peur. J’étais terrorisée. Tu étais ce que j’avais voulu éviter depuis ma tendre enfance, et ce contre quoi j’avais lutté durant les trois années de notre amitié jusqu’à… ce moment. Ma vie et ses apparences, mon armure, ma forteresse et mes masques. Mon futur, mes précieux fils, cet homme que j’appelais mon mari. Le boulot. Et toutes mes cicatrices, et mes vulnérabilités.

J’ai eu peur longtemps. Longtemps. Et pourtant, ce n’était que la pointe de l’iceberg. Nous le savons tout les deux aujourd’hui. Mon bagage était bien plus gros et douloureux que moi-même je ne me doutais. Et tu es toujours là, avec la ferme intention de rester. De n’aller nulle part si je n’y suis pas. Tu aimes de moi, chaque maladresse, chaque grimace, chaque larme et chaque cicatrice.

J’ai cru que j’étais trop laide et trop lourde pour être vraie et m’offrir aux regards. Le tien, me prend tout entière, et rien de moins. Que l’on ne me dise plus jamais, que l’Amour de l’autre ne guérit pas. Oui l’amour de soi, bien évidemment. Mais oui, aussi, l’Amour de l’Autre. Ça sauve, ça guérit. Ça soigne et ça unis. C’est grand, l’Amour. Et ça peut-être très puissant lorsque sain. L’Amour Alchimique. Le nôtre. Si on ne fait que s’y perdre, c’est une erreur bien sure. Si on s’y perd et s’y retrouve, c’est une tout autre histoire.

La nôtre, est si belle.

Thursday, July 28, 2022

Premier déjeuner

C’était après ces semaines à s’épier à la dérobée. Ces semaines à faire connaissance avec nos collègues; toute l’équipe sauf l’un et l’autre. Une habitude que nous n’avions d’ordinaire, ni l’un ni l’autre. C’était après ces semaines à se tourner autour, déjà intrigués l’un par l’autre au-delà des mots. Troublés. Sans comprendre. C’est après que notre collègue Audrey nous a parlé de l’autre, à l’un et à l’autre. C’est après cette poignée de main avec laquelle je t’ai surpris au détour d’une rangée, entre les suppléments et les cosmétiques. En me présentant. Après avoir enfin échangés nos prénoms. Après cette première longue discussion qui finalement se poursuis encore à ce jour.

Cette discussion n’était pas assez longue, nous étions très curieux l’un de l’autre. Nous avions encore bien des choses à nous dire. Nous ne pouvions pas décemment poursuivre cette conversation au boulot. Nous sommes convenus d’un déjeuner jasette.

Première date pas date? Avec le recul, probablement. Je ne voyais pas encore à quel point tu es grand. Tes charmes physiques n’avaient aucun effet sur moi à ce moment, car je ne les avais pas remarqués. Ce qui me frappait, c’était cette impression troublante d’appartenir à un étranger. De quoi me distraire amplement de ta beauté masculine! Cette impression que tu m’appartenais aussi, incontrôlable, découverte au jour le jour, dans une série de réactions que je n’avais jamais vécues ni éprouvé de toute ma vie. De quoi me laisser pantoise et abasourdie. Un brin énervée et contrariée aussi.  

Ma vie tournait autour de mes merveilleux fils et de ce partenaire, leur père, qui cultivait un désert amical et affectif autour de moi. Je n’avais que très peu d’amis, et certainement pas des amis de sexe masculin. Sauf mon irréductible frère de cœur. C’était impensable. J’avais sacrifié ces amitiés qui avaient été pourtant fortes et nombreuses avant l’arrivée de ce partenaire dans ma vie. Aussi, bien évidemment, je n’ai rien dit de ce déjeuner à mon partenaire de l’époque. J’avais mes raisons. Point à la ligne. De bonnes raisons.

J’étais nerveuse comme à un premier rendez-vous et pourtant, ton fameux charme ne faisait pas encore son effet sur moi. Suffisait tout le trouble que tu causais en moi et que je commençais à peine à comprendre avec peur et fureur. Ton regard grave et sans détours, ton intelligence intimidante et tes nombreuses questions droit au but. Cette sécurité et cette naturelle chimie déjà omniprésente entre nous. Tout cela me rendait nerveuse. Affreusement nerveuse. Je n’étais pas séduite et réduite à une de tes nombreuses admiratrices ( je n’en avais d’ailleurs aucune idée à l’époque). J’étais une épouse qui mentait à son mari pour un peu de liberté, une honnête bouffée de liberté. J’étais surtout intriguée par ta personne, oui, mais aussi et surtout, par ce qui se dessinait déjà entre nous. Sais-tu que j’espérais nous examiner et trouver le moyen de tuer tout cela dans l’œuf? Et comme nous le savons tout les deux désormais, ce efficace un temps, mais au bout du compte, inutile.

Non, je n’étais pas séduite mais nerveuse et intriguée. Lorsque tu es entré dans le Allô Mon Coco, mon cœur a quand même fait un bond dans ma poitrine. Un bond que je ne lui connaissais pas et, j’ai eu encore plus peur, de toi. Terriblement peur. J’ai essayé de dissimuler cette peur et l’inconfort qui allait avec. Je me détestais de perdre mes moyens. Malgré tout, cette conversation qui se poursuivait entre nous, fut intéressante et même, plaisante. J’ignorais que tu allais devenir mon meilleur ami. Encore plus loin de moi, l’idée qu’un jour, tu deviendrais mon Mari.

Wednesday, July 20, 2022

Zombies II

I’ve been a hot head most of my life. Candid, seeking answers without the cold and level headedness required to discern whether confidants are indeed worthy of me.


Now that I have acquired this coldness, I see I would have lived my life vastly differently. I would have more or less been a patient, private hermit. Certainly not fucking people. 


I have a lot of fire that turned reckless due to years of emotional abuse In childhood, being used as a hot fuck in my teens while i tried being my romantic self. It made me more fragile. Then that led to future relationships which were full of gaslighting, and being used sexually / sought as a prize.



The two worst and painful women I have had the misfortune to cross and keep in my life for a time, behaved as absolute wretches with me.


One had a mask with me, and a private life to manipulate me. Lies about what she likes, trying to keep me at all costs, daily manipulations and machinations. Imitating me professionally and in personal interests and studies to keep me, using flattery and supposed “acceptance” to blind me to reality, gaslighting me when I start realizing, and, using my own candid questions and using these infos as weapons to keep me subdued. The pain was unimaginable. That’s not love. That’s insanity. 


The other one, again using my candidness to their own ends, all info given freely by me was used to keep me, at all costs again. This time it was via mothering me, belittling me in everyday comments. It was me having fever sweats during “lovemaking” and her telling me to keep going because I’ll feel better and “open up”. That fucking broke me more than I already was and made me vulnerable to the following relationship (flattery one) which was hands down the worst years of my life.


She was ugly. They are all ugly. The last three women I was with resisted when I told them I was breaking up. One said “let’s try working on it”, the other just threw a shrilly fit, the other wanted better explanations. In my weakened state, I tried again, yet it was all doomed from the start.


What is not understood by these people is that with true love, you See the person from the fraction of second your eyes meet. There is no effort to See, there is effort to detach the traumas of life and prior relationships. There is no gaslighting, only pure love. There is selfless love. Selfless love is not keeping someone as a social prize you can show like a carnaval freak and get paid with social graces, selfless love is not studying what I am studying, selfless love is not ignoring someone’s literal fever sweats and telling them to keep going, selfless love is seeing I need my parents and not alienating me by being turned on when I scared my dad or got pissed at my mom, selfless love is what I have with my Wife and what she centainly demonstrated from the fucking start.


My Wife and I. We’re inseparable. This is for eternity. This is the melody I have been looking for, this is what i have tried to get with the wrong people.

 

No one deserved my forthcomingness. No one deserved my candor. Only my Wife Caroline, and I now realize, it was for Her all along, She is The One, and the past was just me trying to live what I felt I could live with Her, but tragically not having met her, and having ripped off my now all-present mystical cognizant faculties.

Tuesday, July 19, 2022

Dénouer

Depuis notre première rencontre, notre première nuit, et toute notre vie à deux depuis, mon nez de chien pisteur était aux aguets. J’ai une intuition très forte. Surtout en certains domaines sensibles. L’expérience dans ma chair, des années de recherches, de formation et d’écoute, au travers plusieurs activités bénévoles. J’ai un radar pour certaines blessures en particulier. Au fil de notre vie à deux, j’ai eu des indices confirmant mes soupçons, mais, toi, tu n’en étais pas conscient. Il fallait que toi, tu fasses le chemin. Tout à coup, je me souviens d’un soir au Rockaberry dans les tous premiers mois de notre vie de couple. Tu m’as fait des confidences ahurissantes. Avec retenue et doute, par peur de te faire juger. Tu m’as confié un lourd secret, et tu attendais un peu que je me sauve, que je sois choquée. Comme si tu déposais ton cœur une seconde fois entre mes mains, accompagné d’une bombe. Mon cœur a explosé, mais j’ai gardé mon calme. J’ai eu mal, en t’écoutant. Je voulais être là pour toi, c’est ce que j’ai fait. Malgré toutes les alarmes déclenchées dans ma tête. J’ai su à ce moment-là, de quoi il s’agissait. C’était clair. Pour moi. Pas pour toi. Pas encore. Tu étais si jeune, et avec ton vécu…

La vie a suivi son cours, et nous voilà. Tu as défait des nœuds, trancher des liens, dernièrement. Sur ce chemin, qui a pris des allures d’examen de conscience par bout, tu as revisité plusieurs moments et souvenirs. Pour moi, ta vie s’explique, mais il y avait ce bout qui manquait, ce quelque chose qui clochait. Tu sais à quel point je suis une tête chercheuse. J’ai du mal à lâcher le morceau, surtout lorsque j’aime et que je sais. Tu avais réalisé déjà beaucoup de choses, mais voilà que ces souvenirs sont remontés. Prenant un nouveau sens, prenant tout leur sens, révélant leurs vraies couleurs. Tout est remonté, tout se révèle et ça fait du bien et ça fait mal en même temps.

Tu as trouvé l’origine de ton mal. Oui tu me cherchais, c’est indéniable, mais tu fuyais aussi une blessure trop grande et incomprise. Tu t’es construit sur un trauma et pas un petit. Cela explique tellement de choses. Tout en fait. Ça fait mal et ça fait du bien en même temps. De ne plus être dans le noir, de ne plus mener sa vie à l’aveuglette. Tu as survécu, maintenant, c’est le temps de guérir et de vivre. Doucement, un pas à la fois, et je serai toujours là, à tes côtés.

La nature de ton traumatisme et les circonstances qui l’ont étouffé et qui ont ajouté une couche de honte supplémentaire, laissent des traces profondes. Des cicatrices. L’âge tendre auquel cela s’est produit, ajoute encore au traumatisme. Tellememt de honte, de silence, de solitude et de questions et de douleur. Un secret lourd. Beaucoup d’incompréhension, beaucoup d’interrogations en suspend. Tu étais déjà vulnérable qui plus est. Tu t’es construit et tu as vécu et chercher tes réponses toi-même au fil du temps. Entre ta nature sensible et, cet autre part d’ombre née de blessures et traumas, qui grandissait au même rythme que toi. Tu n’avais pas conscience que cela faisait partie de toi, que cela n’était pas un monstre. Que TU n’étais pas un monstre. Tu t’es infligé bien des blessures, tu t’es fait mal en cherchant. Tu me cherchais, tu cherchais aussi des réponses. C’est très simplifié, mais ça dit beaucoup. Tu étais très divisé, tu vivais beaucoup de dissociation.

Maintenant, c’est le temps de réconcilier, panser, soigner, guérir. Ton autre voyage peut commencer. Je ressens un profond soulagement. Cela explique toutes ces choses que je sentais, que je voyais mais auxuquelles il manquait des aspects, des fils coupés. Un manque de concordances alors que je te voyais si clairement. Hallucinant à quel point tout s’éclaire. À partir de maintenant, ça ira encore beaucoup mieux. Des défis, des pleurs, des hauts et des bas. Tu es mon guerrier, mon cœur sur deux pattes, et tu as tout à gagner à plonger dans cette plaie et en ressortir, plus fort et plus grand. Et dans ton cas, ce n’est pas peu dire. 


 

Monday, July 18, 2022

Limites

 

Nos limites s’arrêtent à nous. Lui et moi. Nous avons vécu nos vies avant de nos rencontrer. Nous avons vécu nos aventures diverses, lui en me cherchant, moi, en l’attendant. Maintenant que nous nous sommes trouvés, nous sommes exclusifs. Monogame sans effort. C’est d’ailleurs une question qui a franchie mes lèvres, une fois ses sentiments avoués et réciproqués. En fait, ce n’était pas une question. J’ai brandi sous son nez, des faits appartenant à sa vie personnelle et intime, qui étaient totalement incompatibles avec moi. Ma nature de femme et d’amoureuse. Je croyais naïvement que cela suffirait à mettre de la distance entre nous. À lui faire peur, à l’éloigner. Hors, il y avait longuement réfléchi. Il avait des réponses à me donner. Mûries. Pleines de sens et de vérité. Il était intègre, sérieux, honnête et sincère. Je n’étais pas l’habituelle potentielle ou prospecte, j’étais LA bonne. Le summum. Sa personne. La seule à avoir fait battre son cœur, l’avoir vu, l’avoir touché et surtout, à ne pas lui avoir fait ressentir ce pincement. Caractéristique de ce malaise physique et émotionnel, qu’il avait ressenti invariablement à chaque fois avant moi.

Je savais beaucoup de choses, j’allais en apprendre davantage avec le temps. Il a toujours été un grand romantique, puis, ne parvenant jamais à ressentir autre chose qu’un pincement dès le départ, il s’est lancé dans d’autres aventures. Pour ces raisons et d’autres qui lui appartiennent, il s’est fait mal. Il s’est étourdi dans ses blessures, qu’il s’infligeait. Parfois, pour se sentir vivant, on se fait mal. On repousse nos limites. On traverse toutes nos barrières, et ensuite, difficile de revenir à soi, de se reconnaître et se retrouver.

Ayant été sa confidente, son amie, je savais qu’il n’avait pas été heureux dans sa dernière relation même s’il avait eu la chance de ‘’tout’’ essayer. Cette relation ne s’était pas révélée ce qu’il espérait. Il désirait une relation monogamme, exclusive et harmonieuse. Comment y parvenir lorsque le cœur n’y est pas?

Bref…

Sachant tout cela, j’avais brandi les patterns de son ancienne relation, entre nous, comme si cela allait nous protéger d’avancer plus encore l’un vers l’autre. Il m’a ouvert davantage son cœur, m’a révélé ses désirs et ses valeurs les plus profondes. Avec sa sincérité, et sa candeur. Et l’aplomb de ses longues réflexions.

Depuis ce jour, bien des limites ont été franchies. Dans notre territoire exclusif à nous deux. Lui et moi. Cette confiance, cet épanouissement, ce désir qui ne s’essoufle pas. Nous laisse ivre l’un de l’autre en permanence. Difficile à expliquer. Moi, je n’y croyais plus, lui, cherchais avec de moins en moins d’espoir au cœur. Nous sommes amoureux, heureux, et comblés l’un par l’autre à tous les niveaux. C’est un peu troublant à quel point cet amour est grand, absolu et véritable. Nos limites sont claires, mais surtout, sont pour les autres. Nous, on ne sent pas vraiment les limites, trop occupés, comblés et obnibulés l’un par l’autre.

Friday, July 15, 2022

Merveilleuse mémoire

 

Enterrer les choses qui font mal. Fermer les yeux durant des années, qui deviennent des décennies. Des souvenirs qui dorment à poings fermés, loin de la mémoire vive. Leur disparition nécessaire à la survie. La mémoire qui s’empare de souvenirs insoutenables, pour les engloutir au nom de la santé mentale. Des pans entiers de vie qui se retrouvent enfouis, loin, comme une vie oubliée. Parfois ils viennent chatouiller inconfortablement la surface de la mémoire, mais ils sont rapidement relégués encore plus profondément aux confins des oubliettes de la mémoire.

Les traumas sont souvent enfouis ainsi. J’ai vécu beaucoup, beaucoup de traumas. Une partie de moi a fait un tri, un choix. L’une des raisons de mes traumas se trouvant dans mon environnement durant des années, certains souvenirs se sont enfuits de ma mémoire. Pour rendre la vie supportable. Pour que chaque jour ne soit pas un calvaire.

Un fois sortie d’un milieu toxique, j’ai pu commencer à guérir. De multiples commotions et d’une armée de traumas qui sont remontés et des circonstances d’une séparation qui ne fut pas de tout repos. Plus une pandémie pour tous. Depuis, je vais franchement bien et je me retrouve. Sortie de mon milieu toxique et guérie, j’ai remis mes morceaux ensemble. Parfois, cette impression tenace qu’il me manquait des morceaux. Parfois un manque de cohérence, aussi mince soit-il. Et l’intuition que certaines choses m’échappaient. Mais rien à faire, je ne pouvais avancer plus loin.

J’ai continué d’avancer, puis tout à coup, certains événements sont venus déclenchés des déclics. Comme des chevaux sauvages qui retrouvent leur liberté, une quantité de souvenirs sont remontés en cavalcade à la surface de ma mémoire.

Je suis plus à même de digérer et surtout, de voir les bienfaits. En effet, même si certains souvenirs sont vraiment très lourds et traumatisants, ils expliquent tellement de choses qui restaient comme des interrogations suspendues dans mon âme guérie. J’éprouve un soulagement à me comprendre et à pouvoir me voir en entier. Je préfère connaître mon histoire au complet, ne rien omettre et savoir absolument tout. Même ces pans de ma vie qu’une part de moi avait fait couler dans les abîmes de mes oublis personnels.

Ces souvenirs douloureux, ces traumas, ils font partie de moi, de mon histoire. Ils expliquent tellement de choses qui m’étaient troublantes et inexplicables. Je dois absorber, oui, mais je compose beaucoup mieux avec cela, qu’avec le fait de chercher des réponses sans espoir… dans ma propre personne. Marcher dans un noir complet alors que je sais, que je sens, mais qu’il me manquait des bouts de moi.

Ça fait vachement mal. Mais ça soulage et, je peux achever ce qui a été commencer il y a trois ans. La mémoire est une chose curieuse aux pouvoirs puissants. Je crois cependant à la lumière de ce qui se produit dans ma vie en ce moment, qu’elle est très bien faite. Je n’aurais pas été prête avant. J’aurais sans doute croulé sous l’amas de traumas supplémentaires. Je suis mieux armée pour affronter, comprendre et m’assembler en un seul morceau, une fois pour toute.

Thursday, July 14, 2022

Fidélité et réalité

J’ai toujours cru que les liens du mariage étaient sacrés, et ne devaient pas être brisés. Ni parle divorce, ni par des infidélités. Je suis extrêmement loyale et fidèle. Et je ne voulais en aucun cas reproduire les unions instables, violentes et se terminant rarement autrement que dans les drames et les larmes, qui m’avaient entourée depuis ma tendre enfance. Je voulais autre chose pour mes enfants. Je désirais une famille plus qu’un mariage et je ne tomberais pas amoureuse, ainsi en avais-je décidé. Du haut de mes seize ans. Mariée à dix-huit ans, je suis demeurée auprès du père de mes fils, durant vingt-quatre ans. Et il avait été le seul homme dans ma vie. Malgré la toxicité et diverses sortes d’abus, je suis restée. Jusqu’à songer à une manière de quitter ce navire qui allait couler ou faire naufrage, éventuellement.

Si on m’avait dit que je tomberais amoureuse, que je rencontrerais le grand Amour. Celui comme dans les films. Celui de toute une vie. Celui que beaucoup cherchent et espère. Celui qui change une vie. Celui qui réunies deux âmes qui forment un tout. Celui qui donne l’impression (réelle) de rentrer à la maison. 

Celui qui ferait, que je repenserais toute ma vie, et que je franchirais des limites que je ne pensais jamais être capable de transgresser.

J’étais encore mariée lorsque j’ai embrassé celui qui est désormais mon Mari. Mariée et amoureuse d’un autre homme que le père de mes enfants. Une chose que je n’aurais jamais cru être capable de faire. Une chose pour laquelle je me suis jugée. Je comprends maintenant que parfois, les choses ne sont pas si simples, et que l’amour établies parfois ses propres règles. Je comprends surtout, que mon premier mariage en était un sans amour, de survie et de devoir. Sans parler des abus, de la toxicité et de la violence. Personne ne devrait s’imposer de rester dans une telle relation. Je me l’imposais pour plusieurs raisons, et d’autres raisons qui me retenaient, la plus importante; mes fils. La famille. Si chère à mon cœur. Au moment de rencontrer l’Homme de ma vie, mes fils étaient majeurs. La vie fait bien les choses.

Le mariage demeure sacré. Il prend tout son sens avec mon nouvel époux. L’amour règne mur à mur dans cette union saine, merveilleuse et épanouissante.

Concernant la loyauté et la fidélité, mon Époux et moi ne rigolons pas. Nous sommes totalement sur la même longueur d’ondes. Aussi, lorsque des amis ou connaissances témoignent de l’intérêt à l’un d’entre nous comme cela nous est arrivé à quelques reprises, d’un côté, comme de l’autre, c’est un gros non. Commun, et sans appel.

Que l’un ou l’autre se fasse faire des yeux doux étoilés par autrui et c’en est terminé. Nous tournons la page. D’un même geste, d’un accord tacite et complice. Cela nous est arrivé de nouveau récemment.

J’aime les discussions que nous avons eues malgré la décision sans équivoque. J’aime notre complicité, notre absolu en commun et nos valeurs qui s’épousent parfaitement. La décision fut prise sur le champ, mais nous avons discuté ensemble de la situation, comme nous le faisais pour chaque sujet. Après tout, notre relation a débuté sur une conversation que nous continuons à ce jour.

Parfois, la réalité d’un mariage malheureux mène des individus à franchir des limites qu’ils ne croyaient jamais franchir. Parfois, la réalité d’un mariage heureux fait de deux partenaires très amoureux et tissés serrés, un front commun implacable face aux flirts, aux allusions ambiguës et aux comportements douteux et frôlant certaines limites.

Je possède toujours mes valeurs, mais mes convictions sont beaucoup, beaucoup plus nuancées.

 


Wednesday, July 13, 2022

Les amitiés éphémères


Toutes les amitiés ne sont pas pour la vie. Un concept à la fois difficile et facile à comprendre lorsque l’on est moi. J’ai perdu un nombre un peu trop impressionnant de gens dans ma vie. Dire aurevoir, c’était devenu une spécialité. Quitter avant d’être quittée. Accomplir ma mission, laisser les gens mieux que je ne les avais trouvés, et prendre la poudre d’escampette. Éviter les blessures à tout prix. Ça, c’est lorsque la perte ne résultait pas de la mort, et que je demeurais impuissante et brisée. Ce qui m’est arrivé trop, trop, trop souvent. Voilà pourquoi c’est facile.

C’est parfois difficile car au fond de moi, je suis férocement loyale. Un mot qui se fait rare dans le concret aujourd’hui. Du moins, de ce que moi, j’observe. Je suis loyale et lorsque j’aime, c’est fidélité et loyauté. Je peux parfois recevoir beaucoup de coups avant d’ouvrir les yeux sur une situation toxique.

Cela m’arrive vraiment beaucoup moins rarement. Ma tendance à fuir m’ayant protégée de beaucoup de situations du genre.

Les amitiés éphémères maintenant.

Celles qui sont forte la durée d’une saison, d’un événement, d’un cycle. Habituellement je les distingue aisément et je ne m’accroche pas les pieds dans le tapis. Je continue ma route, jusqu’à ce que nous route se séparent. Me menant ailleurs, sur une autre route, vers de nouvelles aventures. Ces dernières années j’ai vécues énorméments de changements. Certaines personnes vivent des changements sur un plan; mort, vie amoureuse, vie professionnelle, santé, etc. Ma vie dans son ensemble a éclaté sur tous les plans. Dans ce capharnaum chaotique, j’ai laissé entrer des gens que je n’aurais pas laissé faire leur nid dans ma vie. Aurais-je été moins vulnérable, j’aurais distingué les éphémères des permanentes.

Ma vie, ma tête et mon cœur tous à l’envers, j’ai navigué et fait de mon gros mieux. J’ai mélangé les amis pour toujours et les amis d’une saison.

Mais voilà. Je suis retombée sur mes pieds. Les couleurs de la vie m’apparaissent clairement. Je vois clair. Je sais de nouveau et, je comprends. Malheureusment j’ai laissé s’installer des âmes qui auraient du n’être qu’éphémères. Qu’un passage dans ma vie.

Dernièrement, mes plus chers et chères amis et amies reviennent en force dans ma vie. Qu’ils n’ont en fait jamais quittée. Mais moi, j’ai les yeux grands ouverts et, je les apprécie de nouveau à leur juste et précieuse valeur. Certaines amitiés cependant, s’efface doucement. Perdant de leur force, raisons et magie. Elles aussi je les vois plus clair.

Aussi loyale suis-je, certaines manifestations déplacées ne peuvent simplement faire partie de ma vie. Certaines choses ne se font simplement pas. Il est simplement temps de doucement tourner la page, de discrètement continuer, et passer mon chemin.

Tuesday, July 12, 2022

Être au pluriel

 

Retomber en enfance, réclamer toute mon innocence. Aimer avec l’intensité absolue de l’adolescence. Être cette femme, que je suis. Au-delà des regards et des attentes. Être l’une et multiple. Enfin libérée. Libre. L’ironie d’avoir été si longtemps une ‘’shape shifter’’ sans m’être permise d’être toutes celles que j’étais, moi. Son regard coule d’entre mes cuisses à mon âme. Je suis mûre, prête à m’offrir, au seul homme que je n’attendais plus. Car il est l’unique qui m’ait toutes vues. M’aimant totalement et inconditionnellement. Pour toute celles que je suis. Le bonheur délicieux de m’aimer entièrement, se répand partout en moi. Il était temps.

Je me permets d’être celle que je suis, celle que j’ai envie, parmi toute ma panoplie. La petite fille en moi, est guérie de beaucoup de traumas et autres blessures et elle s’exprime beaucoup. Elle apparaît très souvent. Elle n’a jamais été bien bien loin. De là cette capacité à m’émerveiller dont on me parle souvent. Je crois que c’en est elle la détentrice, la source. Malheureusement, elle avait tendance à demeurer loin, à l’abri auparavant. Dans ma présente relation, non seulement je me sens en sécurité et elle aussi, mais de plus, elle trouve un grand complice dans le petit garçon qui loge dans le cœur de mon mari.

Idem pour l’adolescente que je n’ai guère été! Je n’ai pas vécu une adolescence typique. Je crois que du fait de ma nature je n’avais pas ce qu’il fallait pour vivre une adolescence mouvementée. Ma vie était assez mouvementée. Je n’éprouvais pas le besoin d’en rajouter. Bien au contraire! Et je ne voudrais pas retourner en arrière. Cependant, j’avais cette fougue que j’étouffais au profit d’une froideur qui me permettait de gérer les situations difficiles et de traverser les moments ardus. Je possède toujours cette fougue, et elle s’est embrasée au contact de mon Mari. Certains rêves demeurés morts et enterrés revivent avec Lui. Il n’est jamais trop tard.

J’ai toujours su que j’étais plusieurs facettes, plusieurs femmes et qu’elles étaient une en moi. J’en ai simplement laissé volontairement certaines dans l’ombre. Jusqu’à les oublier. Les négliger. Les étouffer. Les enterrer vivantes. Cruauté que je m’infligeais sans même sourciller, mais dont le poids se faisait sentir, plus le temps passant.

Épanouie, en sécurité et guérie. Elles ont toutes fleuries mon âme, dans un seul souffle. Lui, les a vues ou devinées, pour certaines. Il me savait, comme je le savais. C’est très particulier cette manière que nous avons de nous voir depuis le premier regard. Toutes nos facettes sont complémentaires, et trouvent leurs partenaires chez l’autre. C’est une danse complète, perpétuelle et absolue aussi troublante que magique et magnifique.

Être au pluriel, c’est une chose magnifique. Une forme de liberté qui s’exprime dans toute la singularité de ma personne épanouie. Dans une relation ou les tabous n’ont pas leur place. Assez drôlement, des tabous, nous n’en avons aucun. Ce qui nous permet aussi de délimiter, ensemble, les frontières de notre territoire. Un territoire que nous défendons férocement, tout les deux, avec la même intensité. Cette ouverture d’esprit et cette confiance infinie entre nous, nous rend plus exclusifs encore. Nous avons soif et faim l’un de l’autre, et il n’y a de la place pour personne d’autre. Et à nous deux, nous sommes suffisamment de facettes. 😊


Friday, July 8, 2022

Encore

 

Lorsque ton corps glisse sur le mien,

Je ne vois plus le Soleil

Il n’existe que toi.

Ta peau, ta chaleur.

 

Ton sexe en expansion

Au plus profond de moi.

Ton cœur contre le mien,

Et entre mes mains.

 

Tu éclipses le soleil,

Ta stature colossale,

Surplombant ma nudité,

Tes yeux versant ta lumière,

 

Dans mes yeux ouverts.

Ta verge déversant,

Ta sève entre mes cuisses béantes,

Mon corps pantelant,

 

Qui en redemande encore.


© Caroline C. Ritchie 2022

Thursday, July 7, 2022

Fatale

 

Tu es la plus belle des fatalités. Je ne sais plus ou tu commences et ou je finis. Fatale attraction. Fascination. Au premier regard. Reconnaissance subite et instantanée, qui t’a laissé éberluer et confus. Alors que je comprenais, et que je me sauvais avec notre inexorable vérité. L’amour c’était fatal. Douleur, perte et pleurs. Non merci. Je me croyais au-dessus de nous, plus forte que ces sentiments partagés que je voulais oublier. Comment oublier alors que nous nous cotoyons chaque jour? J’avais sousestimé la force de l’Amour, le vrai. J’avais surestimé ma capacité à faire face à cet événement que je n’attendais plus depuis mon enfance en fait.

Je suis la plus heureuse des femmes d’avoir ouvert mon cœur. D’avoir cessé de lutter. Je sais, qu’un Amour comme ça, ça n’arrive pas à tous. Je suis consciente que nous vivons quelque chose d’assez rare, d’assez unique. Par contre, notre Amour a ouvert mon cœur d’une curieuse manière. Je crois à l’amour. Je crois que les gens qui désire ce que nous avons, font fausse route. La plupart ne seraient pas prêt pour un amour aussi absolu! Haha! Par contre, il y a tellement de type d’amour. L’affaire, c’est que les bons cœurs ont peur (avec raison) de se faire prendre dans une histoire broie-cœur. Nous vivons à une drôle d’époque.

Celle qui voit un tas d’âmes volontaires, courageuses et inspirées, qui luttent pour les différences, pour abattre certains standards ridicules. Entre autres combats et causes. Malheureusment, la superficialité, l’individualité et cette société ou tout est rapide et jetable, prennent encore beaucoup de place. Dans ce contexte, les cœurs tendres rencontrent souvent bien des requins et des vautours avant de (peut-être) rencontrer un autre cœur tendre. Pourtant, j’y crois. Ferme. Fort. Si moi, cela m’est arrivé, c’est possible, non? Si Lui et moi, nous existons, c’est que l’amour existe. Je suis d’un nouvel optimisme.

Il y a les contes Disney, il y a les romans Harlequins et il y a la vie. Sans m’en rendre compte, j’étais imprégnées de toutes ces choses, qui me faisaient croire à un modèle inatteignable. Mes rêves de petite fille étaient trempés et forgés dans les films de Disney, quelques lignes d’Harlequin et de bien des larmes versées par les adultes autour de moi. Les larmes qui roulent sur les joues, et celles, que l’on ne voit pas. Invisibles, mais qui existent quand même. La vie (lire ici un reflet de société) me donnait grosso modo un modèle que j’ai suivi, minus les sentiments amoureux. Je ne voulais pas avoir le cœur brisé, je ne souhaitais donner ce pouvoir à personne. Je me suis mariée (jeune qui plus est) j’ai eu deux (merveilleux) enfants, une maison, des chiens et des chats. Le temps a passé et outre mes enfants, ce mariage se révéla malheureux. J’ai gardé la tête haute, j’ai tout donné pour que cela fonctionne malgré mon cœur verrouillé. Et aux yeux des gens, j’avais tout.

J’avais 37 ans, j’avais un mariage de vingt ans pour épater la galerie et protéger mon intime solitude. Tenir les gens loin, avec l’illusion d’une vie parfaite. J’avais deux fils adolescents. Dans cette situation et à cet âge (dans ma tête pour plusieurs raisons j’étais déjà passée date) je ne voyais pas trop comment ma vie aurait pu connaître un tournant de conte de fée. Si je suis tout à fait franche, il n’y avait pas plus cynique que moi, dans le secret de mon cœur, concernant les vraies histoires d’amour. Elles me faisaient peur, envie ou me laissaient simplement sceptique. Par contre aussi, dans le secret de mon cœur, je me gavais de films d’amour, de romans. Pas sirupeux, pas de Harlequin pour moi merci. Mais, les histoires d’amour me faisaient vibrer, pleurer et à l’occasion, réfléchir sur ma propre vie. Je n’aimais pas trop regarder dans cette direction. Pour moi, la vie avait (tristement) deux possibilités; finir mes jours auprès de cet homme que je n’aimais pas ou bien mettre à exécution mon plan de partir. La deuxième option je la caressais secrètement depuis des années. Je serais seule, il ne faisait pas de doute dans ma tête. Je mentirais si je disais, que je n’avais pas pleurer en me disant qu’au fond, c’était triste de ne pas avoir connu l’amour. Je croyais que c’était pour une autre vie. Peut-être. Cette rencontre magique dont l’espoir dormait encore au fond de mon cœur d’enfant, serait pour une autre vie… si cela existait.

J’étais engoncée dans le rôle que je m’étais donné. À mon âge, on ne tombait pas amoureuse, on ne foutait pas sa vie en l’air pour l’Amour. Alors, facile de comprendre à quel point j’ai été bouleversée lorsque cet homme est apparu dans ma vie. J’ai nié. Lutter. Rien à faire! Ce n’était pas une simple attirance, et de toute manière je n’étais pas sujette à ce type de chose. Étant plutôt froide et très difficile. À vrai dire, j’avais davantage tendance à me retourner sur le passage d’une femme. Les belles femmes attiraient mon attention, mais les hommes non. Je trouvais certains acteurs très séduisants, j’avais un ''type'' depuis l’enfance, mais aucun homme dans la ''vraie'' vie ne m’avait fait détourner le regard, encore moins tourner la tête. Voilà que cet homme, ce collègue, créait un avant et un après. Si je suis totalement honnête, j’ai senti que nous étions l’un à l’autre assez rapidement. Je ne suis pas possessive ni jalouse, aussi, les éruptions de sentiments non sollicités furent très troublantes. Il avait dix ans de moins que moi, qui plus est. Quelle mauvaise farce du destin! Je reconnaissais l’alchimie et nos liens, mais je me disais que ce serait pour une autre vie. Un amour impossible, que je ne nourrirais certainement pas. Éviter la catastrophe qui résulterait de tout cela.

C’est dans ce contexte grosso modo que j’ai renoncé à toute la magie qui suintait de chacun de nos échanges, et chaque fois que nous étions en présence l’un de l’autre. J’ai été si habile qu’il a refoulés ses intuitions et les sentiments qu’il éprouvait aussi. Le faisant douter de cette magie entre nous. Je suis parvenue à lui faire croire qu’il était tout ce qui me déplaisait physiquement chez un homme. Et je lui ai fait de la peine sans le savoir! Et pourtant, il était tout et plus encore... je suis parvenue à lui faire croire que mon mariage était heureux et incassable. Jusqu’à la toute dernière minute. Il lui a fallu beaucoup de courage (chevaleresque qu’il est) pour mettre son cœur en jeu entre mes mains, alors qu’il croyait que je vivais déjà le grand amour. Il s’était déjà battu bien longtemps contre cette image, mais ma garde baissée lui avait laissé entrevoir certaines réciprocités.

Notre histoire a pris un tournant lorsqu’il a déposé son cœur entre mes mains. Bien sur je lui ai avoué mes sentiments réciproques. Ce n’est cependant pas lors de ces aveux que nous avons formé un couple et que notre histoire a pris une tournure amoureuse. Car j’ai continué de lutter! Brandissant l’image de mon mariage heureux, comme dernier rempart désespéré. J’avais encore la trouille. Je nous ai fait souffrir quelques semaines.

À un moment, je lui ai dit que c’était terminé. Le cœur mort et la gorge serrée. Évidemment il n’a pas accepté cette idée sans tenter un coup respectueux mais audacieux. J’ai su ce soir-là que la suite serait nous. Je le savais depuis... longtemps. Mais je ne savais pas comment et quand. Au fil des jours suivants, j’ai compris. Je ne voulais pas passer à côté de lui. À côté de ma vie. J’avais une chance inouïe de connaître un tel Amour. Je ne parle pas ici de passion et d’attirance (quoi que cela fasse partie de notre équation). C’est beaucoup plus grand, fort et surtout plus profond. J’avais passé ma vie à vivre pour les autres, pour le meilleur et pour le pire. Je me suis choisie, je nous ai donc choisis aussi. J’avais peur et j’ai traînée cette peur longtemps. Mais j’ai initié le baiser qui nous a unis. Celui qui a fait que je ne pourrais pas rester dans l’union dans laquelle je me trouvais alors depuis 24 ans. Il n’était pas un amant, ni une aventure. Et je ne désirais pas tenir le père de mes fils dans l’ombre.

J’ai choisi le bonheur, l’Amour et je me suis choisie. Je l’ai choisi, Lui. J’ai choisi de vivre et de prendre des risques. La mort rapide d’un être cher, un certain voyage en Irlande m’avaient aussi ouvert les yeux. Je ne pouvais pas passer à côté de nous. Ma plus belle fatalité, mon grand Amour. La fatalité parfois, prend des allures de bonheur et d’absolu heureux. Je suis heureuse d’avoir eu le courage de répondre à ton courage. De faire honneur à ton courage. Je t’aime tellement.

Wednesday, July 6, 2022

Bambi et le méchant loup

Lorsque tu as seize ans, que tu es hypothéquée et que l’Amour te fait déjà peur... et que tu proviens d’un milieu qui ne te permet pas de distinguer ce qui est normal de ce qui ne l’est pas. Tu crois que tu sais voir venir et que tu sauras éviter. Tu ne sais pas que des variations sur le même thème de violence et abus existent. Tu acceptes et tu composes avec certaines choses qui sont moins pires et qui frôlent une normalité qui est en fait anormale. Tu n’es pas amoureuse, soit. , tu tombes quand même dans le piège. De la sécurité. Il t’aime et il assure, il sera un partenaire de vie et un père fiable. Peut-être même parviendras tu à baisser ta garde et à tomber sous son charme, le temps passant?

Ces grands gestes romantiques, ses visites à l’improviste, ses lettres et ses appels (parfois plusieurs fois par jour, certains jours) t’irritent au départ. Cependant, à un certain moment, tu capitules sans même t’en rendre compte, et, tu commences à faire confiance. Dans un monde gris et terne et dur, ce romantisme affiché et forcé, fait ta conquête lentement mais sûrement. Il veut savoir absolument tout à ton sujet, il s’infiltre partout.

Un jour tu te retrouves mariée, puis avec un et puis deux enfants. Puis la maison en région, puis les colères qui éclatent, la dévalorisation, les infidélités, diverses formes de violences, une violence financière que tu ne sais pas identifiée au moment des faits. L’isolement. Des amis, de la famille.

Même si tu n’es pas amoureux, ce rôle qui nous est proposé partout (romans, films et séries) fini par fracasser tes barrières. La sécurité, le romantisme, le dévouement. Qui tournent rapidement au vinaigre. Et au fil des ans, les choses s’envenimement. Relation toxique, et les signes m’apparaissent si clairement désormais... à 43 ans.

Ça peut donc arriver que l’on cherche l’amour, que l’on soit ouverte à l’amour, ou que l’on cherche un partenariat et une sécurité. C’est très ironique, dans mon cas, que j’aie voulu éviter un mariage toxique en évitant l’amour, et que je sois tombée en plein dans le panneau. L’ironie est que plus de vingt ans plus tard, je me retrouve dans une relation grandiose et magnifique, qui a débutée très lentement. Par une amitié, entre collègue au quotidien. L’amour qui foudroie au premier regard de chaque côté, mais des années avant de naître à la réalité. Bien au contraire de se séduire et se bombarder, nous avons misé sur une amitié. De mon côté j’ai franchement lutté. Contre mes sentiments, contre l’évidence du départ.  Finalement, notre amour a pu prendre de solides racines dans ces années d’amitié. Les événements se sont déroulés vitesse grand V une fois notre Amour avoué et réel et inévitable. Certains événements ne nous laissant pas beaucoup de choix. Nous étions mûrs. Nous étions prêts aux bouleversements. Depuis, nous continuons de prendre notre temps, de grandir et croître côte à côte et puis ensemble. Cet amour est un havre de paix, un terrain fertile pour retrouver ma liberté et m’épanouir. Idem pour lui. C’est aussi un Amour immense, absolu et renversant. Au sein duquel nous sommes en confiance et épanouis. Ainsi que renversés et ivres l’un de l’autre. Nous nous fondons l’un dans l’autre, et nous nous trouvons et retrouvons. Nous nous connaissons mieux que jamais, comme couple et comme individus. C’est beau, fort, profond, sain et incroyable.

L’Amour absolu existe. Rare? Oui. Rare de trouver SA personne. Rare aussi un engagement commun aussi équilibré, totalement réciproque et absolu.

J’ai essayé de contrôler les paramètres de ma vie et je me suis retrouvée dans une relation toxique. Je ne contrôle plus rien, et, ce qui est sain, équilibré et épanouissant inonde ma vie, mur à mur.

Ironique vous dites?

Tuesday, July 5, 2022

Virginité


La virginité est un concept aussi farfelu que celui de la pureté à mes humbles yeux. Un commentaire laissé ici, une discussion et moults réflexions m’ont menée à écrire. Assez curieusement, lorsque je me suis séparée à quarante ans, après vingt quatre années avec le seul et même homme, cela créer une commotion cocasse. Au départ, nous tenions notre Amour pas secret, mais discret, pour plusieurs bonnes raisons. Nous formions un couple, mais nous étions aussi, des collègues. J’étais aussi, sa supérieure. Ces raisons parmi tant d’autres. Cependant, je mettais tout de suite les choses au claire, lorsqu’un homme se montrait entreprenant ou intéressé. Et il y en a eus des hommes qui se sont soudain révélé amoureux, séduits ou qui ont simplement tentée leur chance. Plusieurs hommes ont émergé de mon passé, dont plusieurs dont je n’aurais jamais soupçonné les ardeurs. Une chose est revenue souvent, dans les propos des ces prétendants non sollicités. Une fascination pour ma soi-disant ‘’pureté’’. Le mot ‘’virginale’’ a été prononcé à quelques reprises lui aussi.

Je me suis étouffée plusieurs fois sur une gorgée de thé ou de whiskey lors de retrouvailles ou de souper avec ce que je croyais naïvement des amis. En entendant souvent – trop à mon goût – ces deux mots. Pure. Virginale.

À un certain moment, cela m’a agacée, irritée. J’avais quarante ans, j’avais enfanté deux fils. Je n’étais pas l’incarnation de la Vierge Marie, ni une jeune fille vierge. Loin de là! Pourtant, cela continuait de revenir dans mes échanges… j’étais spéciale. Une espèce en voie de disparition. Une denrée convoittée, et j’aurais du être flattée qui plus est! En fait j’étais découragée et irritée. Un peu éberluée et incrédule aussi. En 2019 les hommes s’accrochaient encore à de tels concepts? J’aurais du être flattée?

Hé bien, non. Je trouvais cela franchement arriéré et rétrograde. Je trouvais aussi cela très réducteur. Mon pouvoir de séduction à entendre la vaste majorité d’entre eux, tenait au fait que je n’avais connu qu’un seul et unique homme. Que je dégageais quelque chose de pur et candide. L’ironie étant que tout cela, moi, me faisait sentir très insécure dans ma toute nouvelle relation. La deuxième de toute, toute, toute ma vie. Je ne me sentais pas pure ou virginale. Je me sentais gauche, maladroite et dépourvue d’expérience! Je ne voyais rien de sexy dans ma situation et, je ne voyais pas les choses sous le même angle que ces hommes en quête de vierge et de pureté.

Hallucinant d’être réduite à ceci. De voir ma valeur réduite au nombre de mes amants? J’étais trop heureuse de leur dire que j’étais déjà en couple, il va sans dire. Combien de fois me suis-je faite dire ‘’Il est chanceux, j’espère qu’il le sait.’’ Combien de fois, j’ai roulé des yeux, dans la face de ces messieurs.

Oui, j’ai eu un seul amant avant mon présent mari. Oui, j’ai été loyale et fidèle. Et mes pratiques avec mon partenaire de l’époque, n’étaient en rien remarquables, extravagantes ou excentriques. Pas beaucoup de piquant. Oui j’avais emmagasinés beaucoup de fantasmes et d’envies inassouvies. Oui, j’avais beaucoup de choses à découvrir et à apprendre. Surtout, à partager. Ces hommes passaient complètement à côté de ma vérité (en plus d’être ridiculement rétrogrades) qui était en fait, celle d’une femme vulnérable, avec un vécu, du bagage et beaucoup d’insécurités. Moi, je ne trouvais pas ça cute, spécial et précieux. Dans mes propres souliers, c’était oui, beaucoup de premières fois, et c’était particulièrement stressant. Excitant et délicieux, oui, mais angoissant tout de même. Heureusement mon partenaire, ne me réduisait pas à ces concepts hideux.

Monday, July 4, 2022

Marie et moi

 

Assez drôlement, elle est celle que j’ai prié alors que ma mère m’imposait le christianisme qui la rassurait. Elle s’y est refugié lorsque ses propres dons lui ont fait terriblement peur, et lorsque sa mère décédée ne fut plus là pour la guider et la rassurer. Je réalise beaucoup de choses. Consciemment ou non, je crois que malgré la pléiade de déesses, dont d’importantes déesses patronnes, elle a laissé sur ma vie une empreinte bien plus vaste et profonde que je ne le croyais.

Pour moi c’est une déesse et son mythe, l’un des plus connus du monde.

Je me rends compte que j’ai vécue ma vie un peu comme cette déesse que l’on voulait froide, passive et mère. Pure, loyale et maternelle. Je me suis jetée dans un mariage et je n’étais déjà plus vierge. Ayant été sauvagement violée à onze ans. Cependant, je me suis jetée dans ce mariage avec un homme choisi à seize ans. Bâtissant toute ma vie sur des certitudes dont je ne saisissais pas l’instabilité soumise au temps. Naïveté de mes seize ans. J’étais écorchée et mûrie trop vite, mais encore une enfant. Je me suis livrée moi-même à un mariage que je croyais une forteresse sécuritaire. Je n’avais pas reconnu plusieurs signes de violences et d’abus qui suintaient déjà chez cela qui deviendrait le père de mes enfants.

Mes enfants. Ils étaient la raison de ce mariage. Je désirais une famille. Pour laquelle je ferais tout. J’ai tout fait et j’ai tout donné. J’ai incarné l’archétype de la mère à deux cent pourcents. L’épouse? J’ai rapidement compris qu’elle serait accessoire, et jamais un rôle épanouissant. Pas dans cette union là en tout cas.

C’est quoi le rapport avec Marie?

Un de ces nombreux aspects, est cette vision d’une femme passive, maternelle et un peu froide et sans reproche. Sensualité et sexualité, une nécessité, un devoir. Au moins ce serait avec un seul homme, et je ne l’aimerais pas. Je me voulais intouchable. Je me voulais froide. Je me voulais mère. Maman était mon titre et non pas celui d’épouse. J’ai essayé, mais il n’y avait rien là pour moi, outre des apparences creuses d’une réalité malheureuse.

Non, je n’étais pas vierge et j’offrais mon corps les yeux fermés. À un seul homme. J’étais prise dans la forteresse de mon rôle d’épouse, qui protégeait mon rôle réel; celui de mère. Aucun homme ne m’approcherait. Aucun homme ne me toucherait. Aucun homme ne prendrait mon cœur en otage. Ce mariage vide d’amour était une parfaite couverture.

Aux yeux des autres, j’étais la mère et l’épouse honorable et intouchable. Assez pour tenir à distance bon nombre de prétendants qui se sont révélés dès que ma séparation fut ébruitée.

J’ai aimée cette déesse et peut-être, sans le savoir, l’ai-je prise pour inspiration. À tout le moins, une part de son mythe. L’une de ces interprétations. Honorable, touchée par un seul homme et mère. Épouse loyale et fidèle, femme de devoir et dévouée à sa famille. Une certaine aura, mais aussi une certaine froideur.

Je fais un drôle de lien entre elle et moi, et pourtant à mes yeux, il fait beaucoup de sens. D’ailleurs, que sait-on vraiment d’elle, de ce qu’elle ressentait face à un destin qui la dépouillait de tant de facettes d’elle-même? Que sait-on vraiment d’elle? Nous avons aussi cela en commun; personne ne savait ce qui se passait vraiment dans mon cœur et ma tête, et derrière les portes closes de ce mariage dans lequel je me suis jetée comme sur un voile. Certaines jadis prenaient le voile et Jésus comme époux. J’ai choisi mon mari pour des raisons pratiques, en espérant le mieux. Et du pire qui en fut, j’ai fait le mieux. Le mieux que j’ai pu. Et j’ai découvert l’amour, dans ces deux âmes sorties de mon ventre. Mon cœur avant eux, était glacé et couvert d’engelures invisibles. J’ai été une Mère véritables et une épouse honorable longtemps. Accomplissant mon devoir et mon devoir conjugal. Je mettrais beaucoup de temps, à fondre et, à voir émerger jusqu’à incarner, cette femme qui sommeillait en moi.

Monday, June 27, 2022

Divine


Divine
 
Je n’arpente pas le monde,
Pour faire plier les genoux,
Et courber les échines.
Je veux plonger dans vos yeux.
 
Jadis, j’étais plus brave la nuit!
Désormais, la nuit recèle,
De mille dangers masculins.
Les jours ne sont pas plus sûrs.
 
La beauté a un seul visage,
La vierge est le seul idéal.
Les choses ont-elles vraiment changer?
Je suis une et multiple.
 
Mon sexe un portail sacré,
Porte d’entrée et de sortie,
Pour la vie et la mort.
Et j’en suis l’unique gardienne.
 
Libre, je défie les conventions
Bravant les interdits depuis, bien trop longtemps.
Par le simple fait, d’être femme et divine.
Le danger attaché à chacun de mes pas.
 
Mon sexe et mon ventre
Ne sont pas berceaux pour la procréation uniquement.
Ils sont berceaux,
De la danse ancestrale et du plaisir.
 
Le plaisir sur mon visage radieux,
N’est pas honte vénéneuse.
Je connais chacun de mes noms.
Je connais chacune de mes ombres.
 
Je connais ma lumière,
Et je connais mes visages.
Je suis sage et rebelle.
Je suis virginale et catin.
 
Je danse avec mes fées,
Je valse avec mes démons.
Je me souviens des chants anciens,
J’apprends les contemporains.
 
Je fabrique un nouveau chemin,
Pour mes sœurs, mes fills et mes mères.
Pour toutes celles avant et surtout, après moi,
Un pont qui restaure les chemins brûlés, brisés.
 
Unies, nous serons plus puissantes que jamais.
 
© Caroline C. Ritchie 2022
 
 

Thursday, June 16, 2022

Avec le recul

Lorsque tu as seize ans, que tu es hypothéquée et que l’Amour te fait déjà peur... et que tu proviens d’un milieu qui ne te permet pas de distinguer ce qui est normal de ce qui ne l’est pas. Tu crois que tu sais voir venir et que tu sauras éviter. Tu ne sais pas que des variations sur le même thème de violence et abus existent. Tu acceptes et tu composes avec certaines choses qui sont moins pires et qui frôlent une normalité qui est en fait anormale. Tu n’es pas amoureuse, soit. Cependant, tu tombes quand même dans le piège. De la sécurité. Il t’aime et il assure, il sera un partenaire de vie et un père fiable. Peut-être même parviendras-tu à baisser ta garde et à tomber sous son charme, le temps passant?

Ces grands gestes romantiques, ses visites à l’improviste, ses lettres et ses appels (parfois plusieurs fois par jour, certains jours) t’irritent au départ. Cependant, à un certain moment, tu capitules sans même t’en rendre compte, et, tu commences à faire confiance. Dans un monde gris et terne et dur, ce romantisme affiché et forcé, fait ta conquête lentement mais sûrement. Il veut savoir absolument tout à ton sujet, il s’infiltre partout.

Un jour tu te retrouves mariée, puis avec un et puis deux enfants. Puis la maison en région, puis les colères qui éclatent, la dévalorisation, les infidélités, diverses formes de violences, parmi elles, une violence financière que tu ne sais pas identifiée au moment des faits. L’isolement. Des amis, de la famille.

Même si tu n’es pas amoureux, ce rôle qui nous est proposé partout (romans, films et séries) fini par fracasser tes barrières. La sécurité, le romantisme, le dévouement. Qui tournent rapidement au vinaigre. Et au fil des ans, les choses s’enveniment. Relation toxique et les signes m’apparaissent si clairement désormais... à 43 ans.

Ça peut donc arriver que l’on cherche l’amour, que l’on soit ouverte à l’amour, ou que l’on cherche un partenariat et une sécurité. C’est très ironique, dans mon cas, que j’aie voulu éviter un mariage toxique en évitant l’amour, et que je sois tombée en plein dans le panneau. L’ironie est que plus de vingt ans plus tard, je me retrouve dans une relation grandiose et magnifique, qui a débutée très lentement. Par une amitié, entre collègue au quotidien. L’amour qui foudroie au premier regard de chaque côté, mais des années avant de naître à la réalité. Bien au contraire de se séduire et se bombarder, nous avons misé sur une amitié. De mon côté j’ai franchement lutté. Contre mes sentiments, contre l’évidence du départ.  Finalement, notre amour a pu prendre de solides racines dans ces années d’amitié. Les événements se sont déroulés vitesse grand V une fois notre Amour avoué et réel et inévitable. Certains événements ne nous laissant pas beaucoup de choix. Nous étions mûrs. Nous étions prêts aux bouleversements. Depuis, nous continuons de prendre notre temps, de grandir et croître côte à côte et puis ensemble. Cet amour est un havre de paix, un terrain fertile pour retrouver ma liberté et m’épanouir. Idem pour lui. C’est aussi un Amour immense, absolu et renversant. Au sein duquel nous sommes en confiance et épanouis. Ainsi que renversés et ivres l’un de l’autre. Nous nous fondons l’un dans l’autre, et nous nous trouvons et retrouvons. Nous nous connaissons mieux que jamais, comme couple et comme individus. C’est beau, fort, profond, sain et incroyable.

L’Amour absolu existe. Rare? Oui. Rare de trouver SA personne. Rare aussi un engagement commun aussi équilibré, totalement réciproque et absolu.

J’ai essayé de contrôler les paramètres de ma vie et je me suis retrouvée dans une relation toxique. Je ne contrôle plus rien, et, ce qui est sain, équilibré et épanouissant inonde ma vie, mur à mur.

Ironique vous dites?


Wednesday, June 15, 2022

Love bombing

Comment faire la différence entre un Amour fou et passionné, réel. Et un excès de démonstration d’affection. Il faut avoir le langage, les connaissances et parfois, malheureusement, l’expérience pour reconnaître l’un et l’autre. Entre un narcissique déterminé à obtenir ce qu’il veut et un être follement amoureux et follement désintéressé, les signaux sont clairs. Et peuvent pourtant être tellement similaires. Arriver à l’improviste, avec des fleurs de surcroît, et ainsi forcer un tête à tête. Bombarder l’objet des désirs, de lettres, appels, supposément romantique... mais qui s’apparente plutôt à un harcèlement acharné. Initier de longues conversations supposément romantiques, dans laquelle l’un des deux se perd, et se retrouve convaincu du bien fondé des sentiments de l’instigateur-trice de la conversation. Des conversations sur le futur à deux, la nature exceptionnelle des liens qui unissent et, de grandes déclarations d’amour dès le départ. Le ou la narcissique, semble ne pas avoir de limites aux actes romantiques démontrés, et incarne qui semble être un idéal pour leur... je dirais leur proie. Flatterie, démonstration d’affection, déploiement de séduction. Un débordement d’attentions. Tout ce qu’il faut pour tendre un piège romantique à la proie convoitée. Une petite alarme a peut-être du mal à se faire entendre. Possible que la confusion soit si forte, que cela brouille les pistes. Par contre, un signe qui ne devrait pas tromper, est lorsque l’individus narcissique commence à imposer sur l’autre, ses perceptions et ses désirs. Les forçant, comme pour les convertir, comme s’ils savaient mieux. Comme si eux, voyaient clair. Dès lors que quelqu’un essaie de nous convaincre de quoi que ce soit, d’influencer notre jugement, notre intuition, notre intelligence ou nos valeurs par exemple. Dès qu’il est question que cet individu croit en savoir plus long que soi sur nos propres sentiments. Qu’il y a une tentative d’influencer ou changer nos perceptions, nos croyances, nos sentiments et nos comportements, cela devrait sonner une alarme. Si une personne essaie de nous convaincre de nos propres sentiments ou du bien fondé des siens, il y a anguille sous roche.

Le tout arrosé de flatterie excessive, d’avalanche de compliments. De trop de temps passer ensemble dès le départ. Un besoin obsessif de passer le moindre moment ensemble. Trop de cadeaux. Communications multiples dans une seule et même journée. Prendre tellement de place, qu’il devient difficile de faire de la place aux autre dans votre vie. Applique systématiquement la technique du miroir; tout ce qui vous plaît, leur plaît de facto. Un intérêt démesuré pour votre passé, votre vie et vos intérêts. Vouloir être impliqué dans chaque sphère de votre vie et, manifester le désir de franchir les prochaines étapes très rapidement. Te le fait de forcer le statut d’une relation à être officielle et connue de tous, par exemple.

L’utilisation d’un langage romantique et intense. Les toujours et les jamais, âmes sœurs. Un partenaire trop parfait, qui aime absolument tout ce que nous aimons. Un partenaire investi dans les passions, le passé et la vie de sa proie, de manière totalitaire. L’individu narcissique se retrouve partout, tout à coup. Inévitable ou si difficile à éviter. Bref, en somme, beaucoup de manipulation. Vous êtes un prix, une proie et l’objet de convoitise et toutes les bassesses sont acceptables pour vous atteindre.

Vulnérable, fragilisé ou naïf, on peut se faire avoir. Cependant, lorsque l’étau se resserre, certaines facettes deviennent évidentes et révèlent le vrai visage de l’individu. Éventuellement si nous leur résistons, ils manifestent du mécontentement et utilise l’arsenal qu’ils ont cultivé autour de nous avec des matériaux que nous leur avons fournis, de bonne foi. S’invitent alors différentes formes de violences et d’abus possibles. Ces narcissiques sont autant des hommes, que des femmes. Ils arrivent dans nos vies sous les traits de la personne idéale.

Assez drôlement, mon Mari et moi, nous nous analysons toujours, nous posons sur nous et les autres, un regard assez critique et sincère. Franc. Nous pourrions en surface avoir des apparences communes avec ces individus, sauf que... J’ai connu ce type de personne,  un en particulier. Et lui, a connu son lot de femmes de cet acabit. Dont une en particulier. Nous avons à quoi cela ressemble, en long et en large. Mais surtout, nous sommes tellement plus que des apparences. Et nous sommes loin d’être narcissique. Nous sommes faits l’un pour l’autre et nous incarnons l’idéal l’un de l’autre, par des actions concrètes et désintéressées, au quotidien. Dans nos vies affectives nous avons souffert beaucoup tout les deux avant de se rencontrer enfin.

Loin d’aller vite, entre nous, les choses ont mis des années avant de se concrétiser. Love at first sight, mais des années avant le moindre signe. Nous sommes deux belles âmes étant parfaitement faites l’une pour l’autre. Cependant nous en avons abondamment discuté. Cette manière de prendre en chasse quelqu’un d’autre, donne froid dans le dos. C’est purement et simplement de la manipulation et cela mène invariablement à des abus, de la violence. Il faut garder les yeux ouverts pour soi, et pour les autres. Les narcissiques usant de leur charme pervers sont partout, et très habiles.

Thursday, June 9, 2022

Elle / She / Amour / Épouse

 Oh Amour. Que je t'Aime. Te voir, c'était tomber immédiatement dans la limpidité, la liberté, et la confiance absolue. Oui je suis très candide, mais je t'ai très rapidement posé des grandes questions de vie, estimant immédiatement ton opinion, ton ressenti, et ton regard sur les choses, avant même que tu ne commences à répondre. Je me sentais tout de suite en confiance, en paix. Avant de poser les yeux sur toi, l'amour au premier regard, j'en riais. Je pensais que c'était des balivernes que des gens ultimement désespérés se disaient pour justifier leur amour que trop fusionnel. Eh bien, je l'ai vécu cet amour au premier regard. Avec Toi. Avec tous les filtres en place dans nos vies et perceptions, c'était les symptômes qui transparaissaient beaucoup avec des petits ressentis toutefois percutants qui me laissaient des points d'interrogation pendant longtemps. La limpidité, la sécurité implicite, la loyauté inconditionnelle, le Besoin de te parler et passer du temps avec toi. Le bonheur que tu sois heureuse, le besoin de te protéger, et m'occuper de toi. Oui, il y a eu beaucoup de confusion, et ce n'est pas étonnant. Entre autres, pourquoi j'ai répondu si fort dans ces premières semaines au travail que 10 ans de différence c'était rien? Je ne voulais pas que tu me vois comme un enfant qui n'est pas considéré comme un Homme potentiel pour toi. Tu étais mariée et j'étais heureux de te savoir heureuse, je voulais te protéger de tous les maux et mals, et me voilà en train de laisser sortir une sorte de rugissement de séduction bizarre.. Un des nombreux moments ''point d'interrogation''. Dans ces mois et années, je n'avais ''jamais vécu une amitié d'un si grand amour'', et, ''wow quel amour d'amitié pure, c'est nouveau pour moi''. Ben oui, toi. Quand je t'ai dit, ''je t'aime, Caroline'' dans les mois avant qu'on s'embrasse, et que c'est sorti avec une pureté, vérité, qui me possédais complètement, que je n'avais absolument jamais vécu mais toujours essayé de créér (parfois désespérément), et voilà que ça sort de moi à l'improviste, comme ça, sans rien de bâti, simplement parler de cette Perle d'Amour! ''Euh, en tant qu'amis, bien sur!''. BEN OUI, toi!! Beaucoup, beaucoup de moments points d'interrogation. Toute ma vie, je t'avais cherchée dans des gens, dans des moments, la façon même que je cherchais, le type de trucs que je voulais ou m'imaginais comme idéal, c'était Toi, mais tu n'y étais pas à ce moment. C'est comme manquer un morceau de mon coeur d'une forme Unique qui est Toi, et la ''tâter'' dans mes fantasmes imaginaires, essayer de me souvenir de la forme, et essayer de la reproduire, de remplir mon coeur incomplet et rendu très meurtri par le temps qu'on se rencontre, avec mon ''dating'' et situations, en coalescant la matière pour faire la forme, ma matière tirée du vortex de l'espace-temps. Ça ne se fait pas comme ça, et, ça a été un apprentissage douloureux, tapis de nouveaus traums. Quand je t'ai vue, et j'ai senti cette limpidité, cet espace libre, cette confiance, cette loyauté, ce besoin d'Etre avec toi. Et, le temps passe, et sans aucune recherche de ma part, tu exposes à tous les jours des nouveaux côtés de toi, côtés qui ne font que me faire vivre la complétude de mon Coeur que tu habites à présent (cadeau aussi) et à tout jamais, qui a toujours finalement été à toi juste à toi, qui t'appartiens, dans lequel tu es agencé, Parfaitement. Oui il y a eu matière à travailler, confusion en défaisant nos traumas explicites et implicites, mais plus jamais je ne respirerai sans toi. Tu es plus que mon ancre. Tu es ma maison, et, mon Univers. Nous y habitons, et, c'est nos Lois qui priment dans leur absolu, sourcé de notre Amour. Le temps effacera d'une façon ou d'une autre, tout ce qui n'est pas Nous ou qui ne se réjouis pas de Nous. Je t'appartiens, la vie n'est vie qu'avec toi, tu es mon Tout. Je t'Aime.

Monday, May 9, 2022

Éclipse solaire

Lorsque ton corps glisse sur le mien,

Je ne vois plus le Soleil

Il n’existe que toi.

Ta peau, ta chaleur.

 

Ton sexe en expansion

Au plus profond de moi.

Ton cœur contre le mien,

Et entre mes mains.

 

Tu éclipses le soleil,

Ta stature colossale,

Surplombant ma nudité,

Tes yeux versant ta lumière,

 

Dans mes yeux ouverts.

Ta verge déversant,

Ta sève entre mes cuisses béantes,

Mon corps pantelant,

 

Qui en redemande encore.

 

© Caroline Castonguay 2022


Friday, May 6, 2022

D'amour et d'eau fraîche

Je suis née dans un milieu modeste. De deux parents très débrouillards et très travaillants, qui provenaient eux-mêmes de milieux plus que modeste. Ma toute tendre enfance fut dans l’abondance matérielle et une famille unie. L’abondance est partie avec la famille éclatée. Maman monoparentale fut une situation difficile et mon père ne fut pas long à entrer dans une saga qui le laissa sans le sou. Il s’est blessé et, a dû entamer une longue lutte judiciaire. Il a connu des années particulièrement difficiles. Bref, j’ai eu des parents qui se sont débrouillés, des parents aimants malgré une enfance vraiment pas ordinaire. Je sais ce que c’est la pauvreté, la précarité et la peur du manque. J’ai connu aussi le manque, à quelques reprises. Je n’en suis pas morte et je ne m’en plains pas. Au contraire, je sais que ce vécu m’a faite telle que je suis; résiliente depuis un très jeune âge. Je me débrouille. Je m’adapte. Je n’ai pas besoin de beaucoup pour être heureuse.

Je suis sincèrement reconnaissante de ne pas être née une cuillère d’argent dans la bouche. Je crois sincèrement que cela affecte ma capacité à m’émerveiller, celle à m’adapter et à être heureuse d’un rien. Je nage dans la gratitude, je vis au jour le jour depuis toujours.

Même si cela m’a bénéficié, je ne souhaitais pas cela pour mes enfants. De là, certains de mes choix. Demeurer contre ventes et marées au sein d’une union toxique, pour leur éviter d’autres traumas et épreuves. Choisir ses batailles, n’est-ce pas? Faire de son mieux. Je n’ai pu leur éviter certaines blessures, mais je suis parvenue à leur éviter pratiquement toutes celles que moi j’avais vécu et, que je désirais leur éviter. Je ne parle pas de les surprotéger. Certainement pas. Je ne voulais pas qu’ils arrivent démunis dans la vie, d’avoir été trop couvés! Je crois être parvenue à un juste équilibre.

J’ai été maman au foyer très longtemps. J’ai été dans la même union 24 ans. Je suis partie en ne réclamant pas grand-chose, bien honnêtement. Je voulais un toit sur la tête de mes enfants, et ma liberté. J’étais sortie de cette union, je désirais un divorce rapide. Recommencer sa vie après avoir vécu l’équivalent d’une vie bien remplie, ce n’est pas rien. Ajoutons à cela que je n’étais pas dans le meilleur des états pour débuter ma nouvelle vie avec l’Amour de mes vies. Commotions cérébrales et leurs néfastes effets, traumas qui sont remontés en masse et une séparation pas évidente. Après de nombreux mois, c’est enfin derrière moi, derrière nous. Et c’est plutôt récent. Le fait que plus rien ne me retienne du tout. Il y aura toujours des batailles, des souvenirs qui hantent en remontant parfois et il demeure ma mémoire court terme qui est à travailler. Cependant, je suis ailleurs. Je me reconnais, tout en découvrant avec plaisir, un moi déployé et épanoui. C’est parfois euphorisant et parfois effrayant. Mais sans le bon sens.

La vie débute perpétuellement depuis que je me suis affranchie, choisie et depuis, que j’ai cédé à l’Amour.

Wednesday, May 4, 2022

Le bien, le mal et la glace

 

J’ai un attrait pour ce qui est glacial, ténébreux et qui rampe sournoisement en dedans. Une obsession pour les tourments et les tourmentés. Sous mes dehors lumineux, qui ne sont pas faux, se cache une profonde noirceur. J’aime le mal. Son intelligence primale, et la manipulation en finesse et les jeux de mots cruels dit avec une langue de soie. Ma victime préférée? Moi. La douleur apaise quelque chose en moi, le mal équilibre certaines choses et ramène à une part de ma puissance. C’est une des routes pour reprendre mon pouvoir. Simple. Rapide. Efficace. Et si je le fais bien, il n’y a pas de prix à payer. Sauf, lorsque cela me concerne. Du noir de jais au sombre abyssal, des fêlures mal réparées, les faces fragiles que l’on essaie de dissimuler. Chorégraphie humaine que je décèle aisément. Je suis un élixir à démons, à commencer par les miens. Je n’ai jamais eu envie de creuser mes dualités, mais bien de les équilibrer. Les réunir. J’ai des envies de douleurs qui trompent celle d’exister. Du moins, c’était mon histoire (cachée, clandestine) avant Lui.

Mon histoire clandestine, loin des regards. J’éclaboussais le monde de mon supposé bonheur conjugal, alors que cela se limitait à ma maternité. Mon mariage me rendait malheureuse, ma maternité me comblait. Je brandissais un mariage parfait, sans faille, entretenant les apparences rien de plus qu’illusoires, repoussant loin loin l’ensemble des gens.

Vivant ma vérité seule avec moi-même. Une vérité qui me laissait croire que ma liberté tenait à ma solitude. Liberté et protection. J’existais plus que je ne vivais, je survivais plus souvent qu’autrement. Je surfais sur la vie, plongeant seulement en compagnie très restreinte. Mes enfants en tête de liste et en priorité. Je traversais la vie, sans me mêler aux vivants.

Je cohabitais avec des douleurs qui hurlent depuis bien longtemps. Une manière de vivre avec, de contrôler et de les intégrer, c’était la douleur. Physique et autre. Changer le mal de place, j’ai découvert assez tôt tout les avantages. Faire taire une blessure hurlante en provoquant une autre douleur, fonctionnant à chaque fois.

Je n’aime pas faire mal aux autres, en revanche, je suis attirée comme un aimant, par les âmes torturées. Elles viennent à moi, sans même que je n’ai à faire le moindre effort. Elles venaient, devrais-je dire. Car ces toutes dernières années, cela s’avère beaucoup moins vrai. Je m’infligeais beaucoup de souffrances, consciemment ou non. Un peu trop consciemment souvent.

Je pouvais être si généreuse avec les personnes tordues de ce monde, et si cruelle avec moi-même. Par des stratégies machiavéliques si tordues et détournées. Établissant mes propres patterns, mes propres pièges dans lesquels tomber et me briser le cou et le cœur, sur une base régulière. Une manière de me sentir vivante, de cesser que de n’exister. Avec le recul, je constate que je n’ai pas été très tendre avec moi-même.

Ma relation saine et harmonieuse avec mon Mari, m’apporte un autre regard, un cadre beaucoup plus sain pour jeter un regard honnête et tellement plus beiveillant sur moi-même. Je ne m’ingénie plus à me torturer, et je n’attire plus la foul d’âmes en peine de ce monde partout sur mon passage. Cette part d’ombres en moi, subsiste, mais elle prend une place qui lui revient et non pas toute la place. J’assume mes ombres et ma lumière. Beaucoup mieux dans un cas comme dans l’autre. Je n’ai pas tué mes démons. Je ne crois pas que c’est en supprimant des parties de soi, que l’on grandit et que l’on guérit en transcende. Je les écoute, je les berce, je les chéris. Ce sont des facettes de moi, de mon vécu et, tout dans les ténèbres, n’est pas négatif.

J'ai longtemps été plus froide et glaciale qu'il n'y paraissait. Seuls mes enfants réchauffaient véritablement mon coeur. Et une poignée de gens et de moments. Lui, il a provoquée une intense fonte des neige et des glaces en moi. J'aborde la vie complètement différemment depuis nous. Équilibre et harmonie règnent désormais davantage, pour mon plus grand bonheur. 

Tuesday, May 3, 2022

Torts rétroactifs

 


Lorsque l’on aime comme nous nous aimons, il n’y a pas de place pour la ‘’bullshit’’. Ni en soi, ni en l’autre et certainement pas entre nous deux. Plus le temps avance, plus j’ouvre grand les yeux. La grande majorité du temps, pour être émerveillée, mais aussi parfois, pour comprendre mieux. Saisir mieux certaines choses, souvent passées. Dernièrement j’ai compris plusieurs choses qui m’ont laissée sans voix. J’avais plus de cordes à mon arc pour comprendre ce qui s’est passé lorsque nous nous sommes enfin croisés. Lorsque nos regards se sont croisés. Je verbalise une part presque passive de ma part dans cette tranche de notre histoire qui s’étale sur quelques années. Il nageait dans la confusion, comme moi, mais j’étais mieux outillée. Je t’ai regardé me chercher parmi les zombies et les vipères. Je te voyais, mais je me taisais. Si fort, que même mon image de toi, j’essayais désespérément de l'entacher. Je savais, ce que nous étions, mais je ne voulais pas le croire. Je voulais refouler la vérité. Je refusais l’évidence. J’étais apeurée et incrédule, devant la vérité, et la force de que ce qui nous unissait malgré nous. Comme ce que l’on voit dans les films, comme ce que l’on lit dans les romans, et comme dans la plupart des rêves er espérances de la moitié de cette planète. Honnêtement, ce que j’avais voulu éviter toute ma vie. LE grand amour par-delà les âges et les incarnations, plus grand que soi. Cette impression commune de rentrer chez soi, au premier contact avec un inconnu. Ce lien, cette attirance, cette magie, cette alchimie, ce magnétisme. Ce rendez-vous du destin que je n’avais pas sollicité. Cette collision de nos deux vies, à un moment si incongrus. Une erreur des étoiles, des fileuses du destin, un mauvais tour. Un truc improbable, une erreur de la nature. J’ai repoussé avec efficacité de toutes mes forces ce qui a explosé entre nous, dès les premières secondes, comme dans les plus beaux romans d’amour. J’avais décidé seule, d’avorter cet impossible Amour. Quitte a t’aimer en silence, à me lever chaque matin en gainant mes sentiments dans une armure factice mais si crédible. Pour le monde entier, mais surtout, pour toi. Mon armada de mensonges pour te tenir loin, pour me protéger. Car pour ce que j’en savais de la vie jusqu’ici, la liberté se trouvait dans la solitude et, aimer, ne pouvait que briser. Outre, l’amour maternel. L’amour, ça se terminait toujours mal, et ça ne pouvait que faire mal.

Je n’ai pu éviter de devenir ton amie. J’avais trop besoin de ta présence, de tes yeux et de… toi. J’avais été présomptueuse de croire que ce serait si facile. J’ai compris que je souffrirais toujours en silence, car je t’aimais et jamais je ne te ferais part de mes sentiments. J’ai enfilé ma robe d’amie, mais j’ai maintenu mes barrières érigées. Brandissant mon mariage faussement fabuleux avec une force inouïe entre toi et moi, te blessant parfois au passage, sans le savoir crois-moi. Je n’ai jamais voulu te blesser. Je ne comprenais pas toute la beauté de ce cadeau, que je rejetais sans cesse. Que je n’en finissais plus de lancer au bout de mes bras. Quoi que je fasse, tu te rapprochais de moi. Je frappais plus fort en ramenant mon mariage heureux, et ça fonctionnait. Même si au fil du temps, confus, tu vivais quand même tes propres doutes et révélations.

Je nous ai tenus loin l’un de l’autre. Je ne voulais pas de cet amour là. J’ai mis tellement de choses en œuvre pour nous empêcher de vivre autre chose qu’une amitié. Essayer de te mettre dans des petites boîtes; womanizer, trop jeune, adulescent, collègue, ami, employé… name it. Rien ne fonctionnait… je te voyais bien trop clairement, depuis le jour un. Et puis, je me sentais malhonnête, coupable, dès que tes yeux confiants et candides croisaient les miens.

L’amour pour moi, ça finissait toujours mal. Je ne voulais pas me soumettre à cela, je voulais t’éviter ça. L’amour, comme dans les films et les romans, dans la vie ce n’était que tourments et larmes. Non merci. J’ai creusé entre nous, une distance, sans relâche, chaque jour. Presque avec acharnement. Te laissant dans l’ombre, errer et douter, et ressentir. Trompant ta vérité, étouffant notre possibilité. En essayant de mettre cela sur ton dos, que tu avais large. Au sens propre, comme au figuré. Trop beau, trop jeune. Polyamoureux, adepte du couple ouvert, de pratiques qui ne rimaient pas avec mes valeurs. Tu pouvais être mon ami, mais pas plus. Butineur, charmant et curieux qui se perdait dans les corps et les draps trop nombreux. Au fond? Cela ne me choquait guère, et je savais que ces apparences, que j’amplifiais d’ailleurs à mes propres yeux, ne te définissaient pas. Car malheureusement je voyais clair en toi. Je ne voyais pas toute l’étendue de ton mal-être, mais je voyais tes ténèbres et tes abysses tourmentés as soon as day one. Je devinais que c'était une route empruntée pour trouver quelque chose, mais sur laquelle, de plus en plus, tu te perdais. T'éteignais. Tu étais si malheureux. Je me saoulais de mensonges, pour me persuader que c’était encore moins possible. Honnêtement, parce que je te voyais si clairement, ça fonctionnait à peine.

Ce serait facile de mettre sur ton vaste dos, le temps perdu entre nous deux (qui heureusement, constitue malgré tout, la jolie trame des débuts de notre belle histoire) depuis le premier regard. Alors que, si tu avais su, tu aurais pris certaines décisions et tu aurais agi bien plus rapidement que moi. Ce n’est pas toi qui as ralenti le processus. C’est moi. Toi, tu cherchais et tu avais trouvé. J’ai brouillé tes pistes, je t’ai gardé dans l’ombre, je t’ai éloigné de la vérité. J’ignorais que durant ce temps, tu serais si malheureux, que tu vivrais tellement de blessures et de plaies. J’ai posé un bandeau sur tes yeux, j’ai trompé tes sens qui te guidaient sur le ‘’bon’’ chemin et je t’ai laissé errer et vagabonder, confus. Je n’en avais pas conscience bien sur, et ce qui est fait, est fait.

Cette prise de conscience ne fait pas de moi un monstre, ne change rien à notre histoire, si non que d’en comprendre encore mieux nos débuts. Me comprendre moi-même. Je peux peindre un portrait plus juste de notre histoire, en y prenant le rôle que j’y ai vraiment jouer. Cela change quelque chose pour moi. Je me vois de manière plus réaliste et plus juste. Cela équilibre les choses, de prendre ce qui me revient.

Lorsque l’on s’aime comme nous nous aimons, il n’y a pas de place pour la bullshit. En effet. J’ai compris tellement de choses. C’est troublant, mais apaisant. Prendre responsabilité, reconnaître le poids que j’ai eu sur nos débuts. Une humaine aux blessures vives, habituée d’être raisonnable. Voilà celle que j’étais avant toi. Voilà pourquoi j’ai lutté de toutes mes forces contre, nous. Oui ma famille, mes fils surtout. Mon précieux équilibre malheureux et inconfortable, que tu es venu fracasser et faire vaciller en surgissant subitement, simplement dans mon quotidien.

Je bénis ta ténacité, ton intuition qui bien que bernée car je brouillais tes signaux, fut plus forte. Je bénis ton courage, et une perte incommensurable, qui a brisé mon cœur. Me forçant à voir les choses autrement. La vie, ma notion du temps. Je bénis mon voyage en Irlande qui m’a ouvert les yeux de tant de manières. Tu n’es pas celui qui nous a mis des bâtons dans les roues, malgré les trompeuses apparences. Je suis celle qui nous a mis des bâtons dans les roues, jusqu’à ce que tu ne me laisses plus le choix. Jusqu’à ce que je comprenne, malgré mes genoux tremblants et mon cœur affolé. Je t’ai choisi au-delà de toutes mes peurs, mes doutes et mes blessures. Et j’ai assumé ce choix, dès lors que j’ai posées mes lèvres sur les tiennes. Je ne regrette absolument rien.

Lorsque nous nous aimons, comme nous nous aimons, c’est inéluctable, et résister, ne peu causer que des tourments plus destructeurs, que ceux que nous pourrions affronter ensemble. J’ai bien compris la leçon. Je ne suis pas l’épouse parfaite et vertueuse, qui s’est simplement retenue de ne pas sauter la clôture. Je n’ai pas été victime des événements, j’ai maîtrisé un peu trop bien la situation que je voyais naître entre nous avec de plus en plus d’acuité. Je n’ai pas été passive. J’ai activement mis des bâtons dans nos roues. Je n’étais pas prête, j’avais peur. Terriblement peur. J’avais cessé d’y croire.

Mais nous voilà. Et je suis heureuse d’avoir eu tort, je suis heureuse que tu aies été tenace, vif d’esprit et perspicace, malgré mes nombreux écrans de fumée. Je suis heureuse que tu aies briser mes barrières. Avec ton respect et ta délicatesse, mais aussi courage et détermination.

Je comprends, que nous ne pouvions pas passer à côté l’un de l’autre, et que tu as compris bien des choses, avant moi. Tu les as mieux comprises. Tu les as portées dans le concret. Tu as ouvert mon cœur. Je t’aime depuis le premier jour. Voilà. Aussi fou que cela puisse paraître. C’est dit. Sans être édulcorer. J’imagine qu’il faut le vivre pour comprendre. Même moi, il m’arrive encore, d’être émerveillée, prise de vertige et, de devoir me poser deux secondes, pour embrasser des yeux et de mon cœur grand ouvert, tout ce que nous sommes. Nous sommes réels, nous existons, nous sommes vrais, honnêtes et sincères. Et nous sommes tellement plus que dans mes rêves de petite fille, que dans mes espoirs secrets d’ado, que dans les livres et les films.

 

Ton regard sur moi

  Ton regard sur moi améliore celui que je pose sur moi. Je me rends compte, à défaire mes derniers nœuds et à rencontrer mes derniers traum...