Il n’y a même pas quarante ans, qu’une loi a stipulé que
l’agression sexuelle n’était pas tolérée dans notre société. Encore de nos
jours, il y a tellement de boulot à faire, car plusieurs partenaires (plus
souvent masculins malheureusement) voient l’autre comme un droit acquis. Je le
sais dans mon corps, que cela existe encore. Le respect de l’autre, dans un
mariage, et des désirs sexuels, ce n’est pas gagné d’avance. Le fameux devoir
conjugal règne encore sur beaucoup trop de couples. Que ce soit un partenaire
qui se sente redevable, obligée, et dépourvue de choix. Que ce soit une partenaire qui croit avoir des droits sur l’autre, qui met de la pression, qui
fait fi du consentement.
Ce simple mot, m’était pratiquement inconnu. Mon présent
Mari en est un adepte. Nos proches le surnomment affectueusement, M.
Consentement. Dès la première fois ou nous avons fait l’amour, il a brandie la
notion de consentement, et pas qu’une seule fois. C’est un homme d’une rare
sensibilité, un être humain vraiment très à l’écoute et, il a été mon ami
durant trois ans. Il connaissait un peu beaucoup mon histoire, même s’il lui
restait encore beaucoup à découvrir. Consentement et respect sont deux de ses
valeurs fondamentales.
J’ai été émue et ébranlée par lui, sa considération. À ce jour, il ne tient rien pour acquis et, le consentement est toujours et pour toujours d’actualité, avec lui. Pour toutes sortes de raisons, ce n’est pas une notion que moi, j’avais intégré. Heureusement, cela a changé depuis.tJ’ai vécu beaucoup de choses, don' un viol d’une violence inouïe à onze ans. Ensuite, je me suis lancée dans un mariage du haut de mes 18 ans. Avec un homme avec lequel au total, j’aurai été de mes 16 ans à mes 40 ans. Je n’étais pas amoureuse et je ne désirais pas l’être non plus. Ayant vécu beaucoup et même trop, cela m’avait pourvu d’une maturité immense pour mon âge. Malheureusement je ne savais pas, qu’il me restait tellement de choses à vivre du haut de mes 16 ans. Avant de me jeter dans une union légale, qui marquerait près de trois décennies de ma vie. Je ne savais pas du tout dans quoi je m’embarquais au fond.
Un pivot de mon calvaire sexuel durant cette union, fut le
vorace foyer de culpabilité qui me dévorait. Car je l’avais épousé sans en être
amoureuse, je lui devais tellement. C’était mon mari, et il devint le père de
mes enfants. Je voulais le sauver et, je me sentais coupable de ne pas l’aimer.
Entre ces deux faits, cela lui laissait une vaste marge pour avoir prise sur
moi. Il provenait aussi d’une éducation qui donnait à l’homme, beaucoup de
droits. Beaucoup de sexisme et de mysogynie. Un homme très rétrograde, égocentrique
et manipulateur. Ajoutons à cela l’usage de diverses formes de violences et de
nombreux abus. Je viens d’un milieu de violence et d’abus, je croyais être
capable de voir venir et éviter. Je suis tombée dans plusieurs pièges malgré
tout, et je n’ai pas su en reconnaître d’autres. Que ce soit car c’étaient des
variations de violence normalisée que je ne savais plus distinguer. Que ce soit
car elles étaient différentes et que j’ai été incapable de les détecter avant
bien trop longtemps.
Au niveau sexuel, dans ma vie de femme mariée, j’ai eu beaucoup de rapports sexuels que je croyais devoir à mon mari de l’époque. Il m’incitait à accomplir mon devoir conjugal. Il avait aussi plusieurs déviances, et après avoir essayer de le sauver et de le comprendre (car c’était le père de mes merveilleux fils) en allant jusqu’à plonger dans ses uniers pour le moins... étranges... je me suis finalement retirée. M’étant blessée profondément dans ce processus de vouloir le sauver, un changement a commencé à s’opérer. Il y avait beaucoup d’agressivité, de colère dans toutes les formes de rapports, incluant sexuellement. Pression, supposé humour, humiliation, culpabiulité, colère, violence. Manque de consentement récurrent. Certains rapports me laissent encore à ce jour, des frissons de douleur et de dégoût.
J’ai mis du temps à ''mettre mon pied à terre''. Pour moi. À me respecter, ainsi que mes désirs et mes limites. Ce fut un long chemin vers moi. Même de nos jours, dans une relation saine, harmonieuse, ce passé s’exprime, mais ne s’imprime plus. Chaque jour je m’éloigne de ces jours sombres et difficiles. J’ai compris avec beaucoup de cheminement, certains principes de base. Certains que je conseillais à d’autres... sans me les appliquer. Le consentement, le respect de moi-même. Ne pas m’engager dans un rapport de force et de domination. J’ai encore beaucoup à défaire, mais je suis déjà tellement plus libre.
1 comment:
C'est un processus que nous devrions tous faire mais on a pas tous le courage.
Dom
Post a Comment