Wednesday, March 30, 2022

Dream team

Une vraie équipe. Si tu ne vas pas bien, je suis là. Je porterais le monde sur mon dos et mes épaules pour toi. Je bougerais des montagnes pour toi, sans hésiter et, tu le sais. Ce qui m’étonne encore, c’est que toi aussi, tu ferais tout cela et plus, pour moi sans ciller. Depuis que notre amitié à enfin révéler son vrai visage Amoureux, c’est pas mal ce que tu fais au quotidien. Je ne suis sincèrement pas habituée à cette dynamique. Avant toi, il n’y a eu qu’un homme, un seul. Notre union n’étais pas très égalitaire, heureuse, ni épanouissante. Ni pour l’un, ni pour l’autre. Nous nous sommes empressés de sauter dans un mariage, puis dans une famille. Je sais très bien que si enfants il n’y avait pas eus, j’aurais demandé le dovorce et je serais partie. Mais les choses ne se sont pas passées ainsi. Nous avon eu deux merveilleux garçons. L’unique réussite de ce mariage sans amour. De mo côté. Car je ne doute pas que même s’il m’aimait très mal, mon ex-mari m’a aimée. Peut-être que je nous ai condamnés tout les deux à la chronique d’une mort annoncée. Ici sous la forme d’un divorce. Au bout de vingt-quatre ans. Il m’a très mal aimée, ça ne fait aucun doute. Comme il ne fait aucun doute, que la paternité lui a éclaté au visage comme une responsabilité qu’il avait sousestimée. Grandement. Moi, j’étais prête. Plus que prête. J’ai été et je suis encore, maman dans l’âme, sans prétention. J’ai été une maman heureuse, enthousiaste et naturelle. Lui, c’était différent pour un tas de raisons. Il a sauté dans l’aventure, avec de nombreux désavantages à commencer par un lourd bagage familial qui lui appartient. J’ai essayé d’être une bonne épouse, mais ma priorité aura toujours été mes fils. Pour lui, notre mariage passait avant les enfants. J’étais le centre de son univers et tout le reste venait ensuite. Pour moi, mes fils étaient le centre de tout. Nous avions prévu être une famille avec maman à la maison et papa au boulot. Hors, il a changé d’idées. De nombreuses fois. J’étais plus jeune, très jeune, mais il n’était pas très vieux lui non plus. Il a changé d’idée, a eu envie de devenir avocat, médecin, réflexologue et autres. Nous étions soudain dans son chemin, un poids et tout à coup je devrais quitter les nids et mes poussins. Pour moi c’était un non. J’ai négocié. J’ai trouvé des solutions. Notre mariage avait outre cette situation, moult raisons de ne pas fonctionner. Le père de mes enfants ayant plusieurs problématiques, d’odre intime pour plusieurs. Mon mariage est devenu le royaume du négoce et de la survie, bien loin d’un partenariat complice.

Je suis habituée d’être un poids. Et c’est peu dire. Nous deux mon Amour? Ça défi tout ce que je connais. Nous formons une vraie équipe. Tu ne me demande rien. Strictement rien. Tu veux que je me trouve, que je vive, que je t’aime, que je guérisse et que je ris. Tu m’offres un abri sur, zéro pression et la considération de celle que je suis, de ce que je donne et surtout ce que je peux donner. Tu me prends, entièrement, et tu ne me voudrais pas autrement. C’est si fort et si beau, que ça fait peur et ça fait mal. Plusieurs fois par jour, surtout en ce moment, je me pince pour m’assurer que tu es vrai, que tu existes. Et surtout, je me tape dessus. Beaucoup. J’ai un solide boulot à faire pour défaire deux décennies et des poussières, de l’unique dynamique vécue avant nous.

Nous formons une vraie équipe. Celle que j’ai toujours espérée. Celle que je croyais une utopie et un rêve de jeune fille stupide. Celle que nous formons, couronnée d’un amour incroyablement grand. Tu me respectes et me consultes pour toutes tes décisons. J’avoue que moi, je tends encore parfois à mener mes affaires seule, et que je tarde parfois à venir te consulter. Je m’améliore cependant. Beaucoup, je crois. Toutes mes résistances fondent auprès de toi. Tu as fracassé mes murs, et toutes mes barrières. Ne restent que quelques vieilles habitudes qui ont la couenne dure. Tu es dévoué. Je le suis aussi. Je t’aime plus que tout, et, je suis très émue de constater l’équipe que nous formons. 


 

Tuesday, March 29, 2022

Sans laisser de traces

Tout à coup, lorsque nous nous sommes embrassés, pour toi, il y a eu un trait tiré sur ta vie avant. Avant moi. Avant nous. Sur ta vie, que tu continuais de mener en automate, jusqu’à la quasi dernière minute, ne croyant pas que je quitterais le père de mes enfants. Que je ferais éclater mon mariage que tu croyais encore heureux (oui, j’étais persuasive à ce point) et cette famille qui elle, était toute ma vie. En contemplant les choses sous cet angle, no wonder que tu aies continuer, même si le cœur n’y était pas (nous nous parlions ouvertement) avec ta fréquentation de l’époque. Tu n’étais pas en couple, tu avais une amie avec bénéfices si on peut dire. Tu entretenais aussi un tas de liens pas très sains, des portes mal fermées. Lorsque tu traversais des creux, tu avais tendance à retourner en arrière pour rechercher des rushs, pour te sentir vivant ou te blesser. Les portes mal fermées avec des exs, des aventures et des expériences, il y en avait beaucoup. Ton ex parmi celles-là.

Tout à coup, toute cette foule de demoiselles et dames éprises à divers degrés, se sont retrouvées sans prise sur toi. Parfois tu as laissé du temps passer, rarement as-tu fermer les nombreuses portes. Heureusement, tu l’as fait dernièrement et c’est une bonne chose. Toujours une bonne chose de boucler les boucles et fermer les portes. Mais à l’époque, tu n’avais plus aucun désir d’entendre parler de ta vie avant nous. Tu prendrais des mois à te dégager de certaines communications, soucieux dans quelques cas, de ne pas blesser. Par habitude un peu aussi. Tu avais l’habitude de son bassin de vestiges de relations toxiques diverses. Tu le savais, mais tu fermais les yeux? Pas aussi simple. Tu marchais ta vie comme un automate, le cœur gelé mais malheureux en même temps. À défaut de ressentir l’amour tant recherché, tu te shootait avec des expériences diverses, des femmes de plus en plus tordues. Tu avais un réel réseau de possibilités pour revenir en arrière, les jours de disette émotionnelle. Lorsque tu n’en pouvais plus de la présence de ton cœur que tu croyais froid, que cela pesait sur toi et que tu voulais tromper ta solitude si grande en allant vers des situations faciles, une danse que tu connaissais et des portes que consciemment ou non, tu savais encore ouvertes.

C’est tout un cimetière impressionnant et très varié d’âme en peine que tu as créée lorsque nous nous sommes embrassés. Instantanément, toutes ces personnes se sont retrouvées aux oubliettes. Tu ne l’as pas signifié à toutes ces personnes, mais toi, tu étais ailleurs. D’une loyauté et d’une fidélité indéfectible. Tu as aussi été avalé par les circonstances et événements entraînés par ma séparation explosive avec mon ex. Ce ne furent pas des mois faciles, ni pour lui, ni pour nous. Nous avons été happés par des situations personnelles et professionnelles. Notre Amour grandissait à vue d’œil et nous consumait positivement, nous faisant renaître tout les deux. Entre notre Amour, les circonstances au boulot (nous travaillions ensemble) et dans ma vie privée, dont tu étais partie intégrante désormais, tu n’avais plus le temps pour ces histoires du passé. Ne serait-ce que pour les régler. C’est passé au second plan.

Pas étonnant le décalage, les portes mal fermée, le cimetière aux nombreuses âmes en peine que tu as enterrées vivantes, sans un regard en arrière. Pas étonnant, tu as quitté toutes ces personnes, sans un mot, sans laisser de traces. Tout à coup, tu n’étais plus disponible pour un flirt, un café menant à une nuit, ou quelques conversations coquines faisant revivre un passé. Tu ignorais les messages pour la plupart. Tu as été transparent, je savais très bien à quoi m’en tenir et, je t’avais donné mon opinion au sujet des portes mal fermées. Des situations laissées en suspend. Des attentes créées alors que toi tu avais tourné le dos définitivement à tout cela, d’un coup.

Tu étais disponible, beau et gentil. Nombreuses sont les personnes qui continuaient d’espérer, de rôder. Je n’étais pas surprise, je t’en avais parler bien franchement. Tu étais embarrassé et écoeuré. Partir sans laisser de traces, après avoir volontairement ou non, nourri des liens… toi, tu as continué ta route. Sans te retourner, mais ces personnes sont demeurées accrocher à des degrés divers. Habituées à une dynamique, un des cycles. Tu es parti sans laisser de traces, mener ta vie. Pour toi, c’était l’équivalent de couper les ponts. Malheureusement, ce n’est pas le cas.

Tu n'as pas laissé de traces, au sens ou, tu t’es évanoui dans la nature. Tu as laissé derrière toi, celui que tu étais avant nous. Un être malheureux et tourmenté, qui cherchait l’ivresse et à se sentir vivant, dans un amas de corps et d’êtres. Prenant, et surtout, donnant. Donnant plus, pour compenser pour ce que ton cœur ne pouvait ressentir, retourner, ni offrir. Pour toi, l’avant et l’après étaient très clairs. Les âmes en peine, laissées dans l’ombre. Tu n’as pas laissé de traces, personne ne savait cette cassure entre ton avant et ton après depuis nous. Personne ne savait ce que tu étais devenu, ou tu étais rendu. Tu n’avais aucun désir de laisser de traces non plus.

Ce qui n’est pas réglé remonte toujours à la surface et tu as dû couper des liens, brûler des ponts et remettre des pendules à l’heure. Tu en as profité pour faire le tour du cimetière des cœurs brisés, et t’assurer que cette fois, toutes les portes étaient bel et bien fermées. Partir sans laisser de traces, c’est tentant. Surtout lorsque tu veux mettre tout derrière toi, sans rappel. Malheureusement c’est rarement une bonne idée. Nous sommes à toute épreuve bien sincèrement, mais c’est une bonne chose d’avoir fait le grand ménage de manière investie, franche, sincère et courageuse.

Les histoires mortes peuvent trouver repos désormais dans leur cimetière commun. Nous, nous continuons notre route, heureux, unis et en laissant une trace claire. Il y a un avant et un après, c’est désormais clair. Plus clair qu’une photo de mariage comme photo de profile FB. Plus clair pour toutes celles qui me suivaient sur IG et les autres. Personnellement, je suis heureuse pour toi.

Partir sans laisser de traces, c’est fuir. Tu n’es pas un fuyard. Tu as remis les choses en ordre, surtout pour toi. Moi, je le vois comme ça et je suis heureuse. Je sais à quel point, tu es libéré, léger et heureux. Dégagé. Tu as finalement laissé des traces assumées, et tu as fermer les livre et les portes. Le reste leur appartient, toi, tu peux regarder devant, marcher la tête haute et le cœur en paix. 


 

Friday, March 11, 2022

Chevalier Gauvin



J’ai perdu beaucoup de gens dans ma vie. Beaucoup. L’amitié, est une chose importante dans ma vie, et les vrais amis, sont rares. L’un d’entre eux, est parti trop tôt. Il y a plusieurs années. Nous nous sommes croisés au détour d’un forum (Ah! L’époque fourmillante des forums…) ou les païens de tout acabits se retrouvaient. Nos opinions, nos débats et nos poésies nous ont portés à se lier, et à dépasser le cadre du forum. Nous sommes devenus de véritables amis. C’était aussi l’époque des discussions sur MSN, que nous allions aussi dépasser. Par de nombreuses lettres et de nombreux appels téléphoniques. Beaucoup de chose nous séparaient en apparences. Une bonne différence d’âge, des kilomètres et plus encore. Distance que je franchirais et qui nous permettrais de passer plusieurs jours ensemble, avec nos familles en bonus. Le cancer l’a emporté, et je crois que mon cœur guérit encore lentement de cette perte.

Gauvin ou Chevalier Gauvin ou Jean-Luc de son prénom, était un homme formidable. Un homme que j’ai eu l’honneur d’appeler mon ami. Un très bon ami, un ami très cher. Nos conversations demeurent inégalées, dans ce qu’elles avaient de franches, de débats, de poésie, de culture et d’une franche et grande tendresse. Il avait deux filles et une épouse, qui étaient son trésor le plus cher. Entre lui et moi, il n’y a toujours eu, que de l’amitié. Forte et franche, mais une amitié sans équivoque. Et lorsque d’autres sentiments se sont pointés de son côté, j’ai abordé la chose (par écrit et en personne) avec franchise et lucidité. Nous pouvions faire preuve d’une rare franchise l’un avec l’autre. Un privilège en ce monde. Il y avait dans ses sentiments, une veine de véracité, mais ce n’était pas du tout réciproque. Il y avait aussi dans ses sentiments, cette manière qu’il avait de se perdre platoniquement dans des chimères avec des muses. Toutes cependant, le ramenaient à sa femme, qu’il aimait tendrement et sincèrement. Je suis heureuse de dire, que notre conversation franche, l’a remis sur le chemin de sa femme. Il ne savait plus trouver sa route vers elle, et le poète se distrayait en voguant vers d’autres idéaux féminins. Alors qu’au fond, c’est elle qu’il cherchait. Sa femme. Je sais qu’ils se sont retrouvés et j’en ai été fort heureuse. Heureuse aussi, qu’à l’époque, il ait bien pris mon approche et mes propos.

Je ne me souviens pas d’aucun sujet tabou entre nous. Je n’ai pas retrouvé une telle amitié. Celle nouée avec celui qui est désormais mon Époux, est la seule qui est semblable. Cependant, il y a toujours eu une connotation d’attirance, de chimie et d’électricité entre nous. Rien de platonique. Malgré tout, c’est en termes d’amitié, ce qui s’en rapprocherait le plus. Mon Ami me manque. Sa poésie, sa franchise, sa curiosité et son intelligence. Son intégrité et son hypersensibilité également.

Je suis tombée sur l’un de ses poèmes en effectuant des recherches sur mon ordinateur, et ce fut comme un retour en arrière. Ce fut comme entendre sa voix. Ce fut comme recevoir l’une de ses lettres épaisses. Mon cœur s’est serré. J’ai aimé cet homme d’une amitié forte et sincère. Il était à la fois un sage, un rebel et un enfant. Notre complicité n’a pas de pareil et, ça me manque. Je pense souvent à lui, dans le silence douloureux de mon cœur, ou il conserve sa place. Je pense à ses filles qu’il aimait tant, à sa femme, la femme de sa vie. À ces moments partagés avec eux en France, l’espace d’un trop bref séjour. À nos lettres, nos rires, nos nombreux débats (je crois que je n’ai jamais connus autant de débats avec un ami) qui étaient toujours vigoureux mais respectueux. Nous apprenions beaucoup l’un de l’autre. Nous partagions aussi la même spiritualité; le druidisme. Et la poésie était aussi un sujet proéminent dans nos nombreuses conversations.

J’ai perdu beaucoup de gens dans ma vie, mais ils ne creusent pas tous un trou de même taille dans mon cœur, en partant. Pour diverses raisons. Le trou que Jean-Luc a creusé dans mon cœur en partant, est d’une profondeur abyssale. Il y a un réel manque, un chagrin aux larmes qui ne tarissent pas. Une absence encore douloureuse. Curieusement, je parle peu de lui. Pourtant, il habite régulièrement, plusieurs de mes pensées. La qualité de cette amitié était rare, comme la qualité d’âme de l’individus. Il me manque terriblement. Je me demande souvent comment il serait aujourd’hui. Ce qu’il penserait du tournant qu’à pris ma vie. Le connaissant, je soupçonne qu’il n’aurait pas été surpris. Il aurait été un brin protecteur, mais m’aurais encouragée et aurait adoré mon Mari. Il savait me lire comme peu de gens. En fait, je crois qu’il est l’une des très rares personnes, que j’ai véritablement laisser s’approcher de moi. De toute manière, il me devinait et notre complicité était telle que c’était simple d’être sans armure avec lui. Je n’avais rien à craindre, son cœur était bon et pures ses intentions. Si intègre et franc, une combinaison rare. Je me suis déposée pour de vrai, dans notre amitié.

J’ai perdu beaucoup de gens dans ma vie. Lui, il n’est plus, mais mes souvenirs, ses mots, ses filles et bien plus, vont le garder vivant. Longtemps.

Tuesday, March 8, 2022

L'intrus

 


Avec le recul. Un recul de quelques années récentes, de multiples guérisons à divers niveaux. Avec le recul d’une femme qui a maintenant plus de moyen pour comprendre les événements, et se comprendre elle-même. Une chose me paraît plus claire; ma rencontre avec mon Mari. Cela m’a longtemps agitée. Troublée. Dès le départ et même une fois que nous avons unies nos vies, scellées par un premier baiser. Je parle beaucoup de cette manière qu’il a eu de me voir, de cette manière que j’ai eue de le voir. Je parlerai ici, que de la portion qui me concerne. J’ai été rapidement troublée par ses observations justes, cette impression paniquante que pour la première fois de ma vie, quelqu’un me voyait. Pour de vrai. Vraiment. Même les choses que je cachais, les ombres et la lumière (miennes et autres) avec lesquelles je jouais. Qui voyait immédiatement les dessous de mes mots et mes sourires. Oh! Je l’ai mené sur d’autres pistes souvent… sans lui laisser savoir à quel point il voyait et disait et visait juste. Il m’a donné des frissons mais aussi, des sueurs froides. Je me suis demandé ce qui se passait, et j’étais affolée, pour être bien honnête. Je me promenais dans ce monde, trimballant mon jardin intérieur derrière mes murs, ceux de ma forteresse sans une aucune porte, ni aucune issue. Là ou j’étais seule et en sécurité depuis entre mes quatre et six ans. Là ou a débutée la construction de cet endroit, le seul ou je me sentais en sécurité. Cet espace entre les mondes, que je portais en moi. Cet endroit ou mes fils avaient été les seuls à fouler le sol. Sans avoir conscience de ce qu’ils voyaient, de l’accès naturel et privilégié à la fois, que je leur offrais de manière inconditionnelle.

Avec le recul, je comprends que celui qui est devenu mon mari, ne faisait pas que voir. Il avait trouvé un chemin vers mes jardins, il avait franchi les infranchissables murs dont je m’étais entourée depuis ma tendre enfance. Il était entré sans même y être invité, bousculant l’ordre des choses. Mon ordre. Il a trouvé un chemin menant directement à… moi. Je me suis empressée de jeter entre lui et moi, mes meilleures illusions. Brandissant mon mariage faussement parfait avec beaucoup de conviction. Finalement ce fut en vain, car il connaissait le chemin, sans le savoir. Il a touché mon cœur et d’y est installé. Ou plutôt, il y avait déjà sa place et son empreinte, comme son nom éternel, de gravé. Je l’attendais, mais je n’y croyais plus. Lui, force est de convenir, qu’à force de me chercher, il est finalement arrivé à destination. Il m’a trouvée. Ses souffrantes recherches n’auront pas été vaines.

Assez drôlement, je le taquine souvent, quant au fait qu’il n’a rien vu et rien fait pour faire un pas vers moi, avant LE pas. Et il me rapppelle très justement qu’il a été chevaleresque, respectueux et très malheureux. À ses yeux, j’étais mariée et heureuse, il n’était qu’un ami. Et qui plus est, il ne croyait même pas me plaire physiquement, tant je jouais bien mon jeu. Malgré ce qu’il sentait entre nous et ressentais pour moi, cela lui semblait sans issue. Il a donc choisi la voix de l’amitié, et du respect. Chevaleresque. Il me dit souvent qu’eut-il su, eut-il eu un seul indice, un seul doute de ma réelle situation, les choses auraient été différentes. Il aurait fait un ‘’move’’ plus rapidement.

Je n’étais cependant pas prête, et j’ai eu peur. Terriblement peur. Sans blague. J’ai si bien brandie mes illusions entre nous, que moi-même j’ai cru qu’il ne réciproquait pas mes sentiments. Il y avait des phénomènes, une chimie et une électricité indéniables entre nous. Je mettais cela sur le compte d’un lien karmique, d’une ancienne vie, mais rien dans cette vie-ci. J’aurais dû comprendre, j’aurais du savoir, que le seul humain, le seul homme a touché mon cœur, à trouver un chemin qui n’existait pas, vers moi… devait être mien. Ici et maintenant. C’était trop beau. Ça n’existait pas. Il était trop beau, trop jeune, trop gentil, trop brillant. Pour être vrai. Je me rends compte que j’ai tout fait pour nous avorter, nous bousiller, pour au fond, me protéger. De manière égoïstement à survivre, seule, comme je l’avais toujours fait. Mettre mon cœur en danger? Non. Nope. No way.

Je sais maintenant que c’était aussi futile qu’inutile. J’avais devant moi un géant doux, tendre… que nos liens allaient réveiller. Réveillant ses sens, son courage et sa ténacité. Il n’allait pas renoncer aussi facilement, une fois les liens mis à nus, et mon cœur laissant filtrer sa vérité. Du moment qu’il a su, qu’il a senti, il n’avait pas beaucoup d’espoir, voir pas du tout, mais il a suivi son cœur. Je le trouve très courageux. Je salue son courage, et je le remercie. Moi, j’avançais vers nous à pas de tortue, mais lui, tout en étant délicat, avançait plus rapidement que moi.

Au fond, il me voyait telle que je suis, et moi, je me sentais capable de me déposer, souvent malgré moi. Me surprenant à être si à l’aise en sa compagnie. Difficile de décrire notre dynamique trop naturelle pour être ignorée. Au fond, il avait simplement trouvé enfin son chemin, celui le memant à moi. Un chemin qu’il s’est défriché, qu’il s’est forgé, au fil de ses recherches aux issues douloureuses. Il est entré de plein fouet dans mon jardin, là ou je cachais mon cœur. Il est arrivé au moment ou je ne l’attendais plus. Je ne l’ai même pas invité à entrer! Je comprends seulement maintenant, que c’est parce qu’il était déjà chez lui. J’étais sienne, il était mien. Nous venions de nous retrouver. Il nous faudrait cependant du temps pour assimiler, comprendre, se souvenir. Accepter cette folle et magnifique réalité déjantée et alchimique.

Au fond, il m’a trouvée. Il est rentré chez lui. Mon cœur était déjà sien. Son cœur était déjà mien. Oui, cette histoire est vraie. Si on me la racontait, sans que je ne l’aie vécue (et la vive encore) je n’y croirais pas, moi non plus. Et pourtant, nous voici. Ensemble. Envers et contre tout. Ici et maintenant. Pour tous les toujours.

Monday, March 7, 2022

Toxicité qui se dansait à deux

 



Guérir d’une union toxique... Une séparation, un divorce, c’est une cassure nette, douloureuse. Une cassure, une plaie ouverte avec danger d’infection et nombreuses complications. Ce n’est pas qu’un break, qu’une foulure. C’est violent, pour celui qui n’a rien vu venir, ni rien demandé. C’est aussi violent pour celle qui a causé la cassure. La fracture. L’affaire c’est que contrairement à une blessure… les os et les chairs ne se ressouderont pas. Il y a une amputation irrévocable. Cela demande un processus de guérison, différent pour chacun des deux parties. Étrangement, malgré toutes les choses qui se sont passées et qui se passent aussi en silence, en latence, je crois que nous avons fait de notre mieux. Pour nous, mais surtout pour nos fils. Ils ont toujours été ma priorité. Durant un temps, dans cette optique, j’ai essayé d’être là pour le père de mes fils après la séparation. Pour mes fils, mais pas seulement. Pour mon ex aussi. Par égard pour des vingt-quatre ans que nous avons passés ensemble. Malheureusement, je n’étais pas du tout la personne qui était la mieux placée pour l’aider. Malheureusement, je n’avais pas encore le langage pour répondre à certaines de ses questions (légitimes) et sur mes choix; passés et présents. J’ai véritablement fait de mon mieux. Je sais que notre relation était toxique, je sais qu’il y a eu beaucoup de douleur, mais c’est le père de mes enfants. Je sais aussi très bien d’où il vient, je le connais vraiment très très bien et profondément. Qui il est devenu depuis? Je ne sais pas, et c’est très bien ainsi. J’ai des échos de sa vie par nos fils, mais sa vie lui appartient. J’en suis heureuse. J’aurai toujours un avantage sur lui; je le connais très bien. Aussi colérique, pétri de traumas et de tares qu’il le fut… il a été ouvert avec moi. Oh! Il y a eu des mensonges, mais il fut ce qu’il fut. Moi, j’ai été sincère et j’ai vraiment, vraiment donné tout ce que je pouvais et plus. C’est vrai. Malheureusement, trop habituée à être seule, et recevant le signal que je devais me protéger au sein même de cette union, comme partout dans ma vie, je suis demeurée seule. Lorsqu’il est confus, lorsqu’il l’a été par le passé… il a eu raison. C’est faux et vrai à la fois. Je lui ai fournies tellement d’occasions de me voir, de me toucher, mais il y a une partie de moi qui est demeurée inaccessible from the start. Les êtres humains sont des créatures complexes et multifacettés. Nous sommes des êtres avec des vécus particuliers, pas ordinaires, lui et moi.

Nos routes se sont séparées pour de bon. Pour ne plus jamais s’enlacer, ne serait-ce que superficiellement, au bout d’une quinzaine d’années je dirais. Et certains événements ont mis la hache dans ce qui me restait de force et de volonté. J’ai continué quand même. Je ne pouvais pas l’abandonner, et je ne pouvais pas fracasser ma famille. Je ne voulais pas faire subir cela à mes enfants. À quelque part, je crois sincèrement que nous avons fait de notre mieux. Chacun à notre manière, tordus chacun à notre manière.

Il m’a donné son poison, ses tares, ses traumas, ses colères et ses dépendances. Il m’a offert son cœur meurtri et essayé de me donner le meilleur de lui au travers du filtre de ses nombreux maux. Je le sais. Et moi, j’ai offert ce que je pouvais, mais il y a tout un monde en moi, que je ne lui ai jamais montré. Je lui ai offert ma loyauté, ma fidélité, mon respect, mon soutient, mon amitié, et nos deux fils. Je lui ai offert ce que je pouvais de mon cœur. Je lui ai quand même donné des moyens, je communiquais beaucoup, beaucoup. Reste que, si je suis tout à fait honnête, j’ai vécu avec lui, en conservant ma solitude on the side. Ma porte de sortie au cœur de notre couple. Comment ça pouvait fonctionner entre toutes ces choses sombres qu’il portait en lui, et toutes ces choses que je gardais en moi?

De cette union, je ne suis pas la seule à devoir guérir. Je pense même que pour lui, ce fut plus ardu. J’ai beaucoup d’empathie pour le père de mes fils. Je lui ai imposé une immense fracture. Je le sais. Et comme je ne suis pas sans cœur, loin de là, j’y pense encore. Je ne vis pas dans le passé, ni même dans le fragment de cette réflexion, mais plus j’avance sur mon propre chemin, plus cela frôle ma pensée. Je bénéficiais de toute mes réflexions intérieures, dans ce jardin de solitude que je cultivais depuis l’enfance. Là ou je n’avais jamais laissé entrer personne sauf mes fils, avant mon présent Mari. À vrai dire, il en a trouvé le chemin, à mon grand désarroi. D’une manière inexplicable, et lui-même l’ignorais, alors qu’il s’y promenait, m’y voyant telle que je suis. Pas étonnant que j’aie paniqué, que j’aie brandis mon faux mariage idéal, entre nous as day one! Bref… j’ai laissé le père de mes fils en dehors de mon jardin secret, mon jardin de silence et de solitude. Avec raison je crois. Cela ayant comme conséquence, un ravin entre nous. Mais c’était comme ça avec tout le monde! Il ne faisait pas exception. Tristement, je ne savais pas vraiment comment le faire entrer, et je ne voulais pas y faire entrer personne en fait. C’était mon dernier retranchement, mon unique sécurité. Je lui ai donné accès à beaucoup, mais pas à mes profondeurs protégées. À ma manière, je l’ai aimé. Comme un ami, un parent, un partenaire. Le père de mes fils. Je l’ai connu si tôt, et il a fait partie de ma vie si longtemps, qu’il s’est forgé dans ma vie (à défaut de mon cœur) une place particulière.

Malheureusement, moi j’étais mûre pour passer à autre chose, mais pas lui. Ce fut un choque très violent. Guérir d’une séparation et d’un divorce ce n’est pas rien. Pour lui, comme pour moi. Je me suis sentie très très coupable. Incroyablement coupable. De lui faire ça. Je me trouvais égoïste et ingrate. Je diégrais très mal ce qui m’apparaissait comme un échec monumental. Je composais très mal avec le fait de le voir souffrir autant. Je savais pourtant, que pour la première fois de ma vie, je faisais quelque chose pour moi. Véritablement pour moi. Et si je ne le faisais pas maintenant, je passerais à côté de mon cœur et de ma vie. Complètement. Mon histoire d’amour était digne d’un film, d’un rêve, d’un roman, d’une chanson à succès. Simultanément, je brisais le cœur du père de mes fils, je faisais éclater ma famille. Avec le cœur lourd et léger à la fois.

Nous avons dûs guérir de ce mariage et de sa fin abrupte, chacun pour nos raisons et chacun à notre façon. Je ne suis pas la seule à porter des cicatrices de cette union et de cette séparation-divorce. Cette union était toxique dès le départ. Peut-être y était-il plus confortable que moi. Sans doute même. Je n’y ai jamais déposé mon cœur, sauf au travers de mes fils. Car je craignais trop de souffrir encore plus. Je me gardais mon jardin bien à moi. Je ne jouais pas sur deux tableaux en même temps, pour moi il s’agissait d’un mode survie, une seconde peau, acquise très tôt dans ma tendre enfance. Ce n’est que depuis peu que je comprends, et me comprends beaucoup mieux. Les choses font doucement plus de sens, je comprends, j’éprouve plus d’auto-compassion. Car personne n’a idée à quel point je peux être dure avec moi-même. Combien je me blâme, à quel point ma croix est lourde et encombrante. Heureusement, de moins en moins.

Nous avions tous les deux avantages à ce que cette union se termine. La séquence d’événemenst menant à cette séparation ont fait en sorte que cela ne se passe pas en douceur. Pour moi, la mort côtoyait la naissance et c’était fulgurant. Pour lui ce fut brusque, violent et soudain. Si je regarde les choses avec beaucoup plus de recul, le décompte était commencé depuis un bon bout de temps. La seule chose que je n’avais pas prévue, est que l’homme de qui j’étais amoureuse, réciproquerais mes sentiments. Ça, je ne l’avais pas vu venir du tout, du tout. Le plus sincèrement du monde. Ça, ça a tout bousculé, même les plans de partir que j’entretenais dans mon jardin intérieur depuis… des années et qui arrivait à échéance.

J’ai eu très mal dans mon union avec le père de mes fils, j’ai eu mal lors de la séparation et du divorce. Lui aussi. Une chose dont je me sens encore coupable, est qu’avec cette intuition très claire dont lui seule possède le secret… il avait prédit bien des choses. Il devait capter certaines choses, que même moi je n’étais pas prête à voir aussi clairement. Il me disait souvent que je le quitterais. Dès que je serais plus libre, financièrement. Dès que je trouverais un boulot et que ma vie cesserait de tourner autour de notre famille. Et que je m’ouvrirais un peu plus au monde. Il m’a exprimé sa crainte de me laisser avancer sur ma propre route, à plusieurs reprises. Souvent en blaguant à moitié. Il disait que je le quitterais, que je rencontrerais quelqu’un d’autre. Et moi, je lui disais non. Je lui ai fait croire au contraire, lui réaffirmant que je ne le quitterais jamais. Alors que dans mon cœur, je savais une autre vérité, qui prenait de plus en plus de place. Cependant, j’ignorais que je rencontrerais quelqu’un. Dans ma tête à moi, soit je finissais mes jours tristement dans une union ou je n’étais pas heureuse, soit je quittais pour moi. Je voulais vivre pour moi, selon mes termes, qui n’incluaient que mes fils et certainement pas un autre homme. Je ne me croyais pas capable de tomber amoureuse, et je n’avais aucune envie d’hisoire de cul et de corps. Non merci. Mes doigts et mon vibrateur me suffisaient amplement. Non, je n’avais pas planifié quitter avec un autre homme. Pas du tout.

La conjoncture des choses à voulue que ce soit ce qui se passe. Je lui ai fait croire que je ne partirais pas, que ses craintes, ses intuitions n’étaient pas avérées. Il a aussi détesté de manière viscérale et pas du tout raisonnable celui qui finalement, trouverait le chemin de mon cœur. Sans même le connaître ou connaître son nom. Pour finalement se lier sincèrement d’amitié avec lui. Une chose qui n’est pas facile et simple pour lui. Il a accusé plusieurs coups et blessures. En revanche, dans les dernières semaines avant que tout éclate, j’ai verbalisé souvent mon malêtre au sein de notre couple. C’est un peu passé sous le radar alors que je lançais des messages sincères. Toujours en ne sachant pas du tout que ma vie prendrait tout un tournant. Je ne le savais pas du tout.

Rien n’est noir ou blanc, il y a beaucoup de zones de gris. Le fait est, que nous avons tous les deux pâtis de cette union et de sa fin précipitée en apparences et en partie dans les faits. En apparences car si on y regarde de plus près, on peut constater une degradation, même sans parler de mon jardin secret. Il reste que, les choses ont été soudainement précipitées lorsque ce grand amour qui couvait depuis des années, s’est finalement révélé. Je ne pouvais pas passer à côté. Je persiste à dire, que pour nous deux (l’ex et moi) c’était la meilleure chose qui pouvait nous arriver. J’espère vraiment qu’il est heureux. Quelle que soit sa version du bonheur désormais. Il y a encore des traces, des restes, mais j’ose croire aussi, que nous avons tous les deux faits énormément de chemin face à notre ancienne union et sa fin.

 

 

Saturday, March 5, 2022

Performer sa vulnérabilité



J’imagine que c’est un bon début, né d’un noble point de départ. Partout on étale notre vulnérabilité en énumérant nos échecs, en faisant l’éloge de nos blessures. Honnêtement, je suis totalement pour. Deux cents pour cent pour. Là ou j’ai un souci qui se pointe, c’est lorsque je mon alarme intérieure me prévient que quelque chose cloche. Il y a une ligne fine, il y a un petit danger. Il y a comme une mode, comme un courant latent, comme un besoin de performer une forme de vulnérabilité qui court le risque d’être formatée. Et si au fil d’une mode, on perdait de l’authenticité? Pire! Si l’on perdait de vue qu’au fond, cet étalage, cette libération des échecs et des traumas, devrait bénéficier non pas à un courant, une mode, mais bel et bien à une plus importante contribution ?! Toute cette éclosion de témoignages et d’âmes qui s’ouvrent, ce n’est pas qu’une mode et un courant. Je souhaite que ce ne soit pas qu’un feu de paille qui devienne un flot superficiel. Je fais le souhait que ce soit plutôt une manifestation collective et consciente, vers une déstigmatisation d’un processus, au-delà des traumas et échecs partagés. De rendre le chaos normal, légitime, de rendre le désordre que cela prend pour se remettre en ordre, plus qu’acceptable, plus qu’esthétiquement joliment partagé un Face Book par exemple. Nous avons tous nos démons, nos bobos et nos combats et nos défaites et nos victoires. Ils sont tous dignes d’être entendus, lus, je le pense sincèrement. Je crois aussi qu’ils peuvent servir à plus grand qu’un courant, et rendre avec transparence, le processus du voyage intérieur avec tous ses écueils qu’est la vie, plus homogène, moins extraterrestre. Tous peuvent s’y retrouver. Cela ne devrait pas être un courant ou un acte isolé célébré par des groupuscules individuels. Cela devrait nous bénéficier à tous. Une fois pour tous pour enclencher une véritable démarche. En fait, j’espère qu’un jour, chaque acte de courage isolé, chaque témoignage d’une âme qui s’ouvre au monde, permettra à ce monde, de changer un peu son lien au processus de vivre. Vivre c’est tomber, souffrir, se relever. Ça fait partie de la vie et sans jamais banaliser, il serait temps que ce soit partie intégrante de la vie et reconnu dans nos dialogues et nos discours. Accueillis non pas comme des actes isolés, mais une réalité qui nous unis. Je ne suis pas une utopiste mais une idéaliste, une rêveuse, oui. Je rêve d’une société dans laquelle, tomber ne fait pas peur. Je veux dire, oui, ça fait mal, ça fait partie de l’apprentissage, mais sans le stigmate d’échec cuisant qui coûte, qui fait honte. Toutes ces choses qui alourdissent souvent un événement qui fait déjà mal, en pesant dessus de manière plutôt inutile. Défaire les carcans et les œillères, être plus francs, empathiques et transparents. Moins égocentriques et hypocrites.

Je rêvasse, mais j’espère, sincèrement.


Friday, March 4, 2022

Dépression saisonnière


Le printemps arrive, c’est indéniable. Malgré les derniers sursauts costauds de l’hiver en ce début mars. Des basses températures, beaucoup de neige. L’automne, la dépression saisonnière fait rage. Moi, en automne, je suis en forme, je suis émerveillée et je suis enthousiaste. Ma dépression saisonnière à moi, c’est maintenant. Lorsque je dois me préparer à dire aurevoir et à l’an prochain, à l’hiver. J’adore l’hiver. J’aime les quatre saisons, et j’ai besoin de chacune d’entre elles. Profondément. Mais lorsque l’hiver est sur le point de disparaître, au moment ou le monde entier frétille d’impatience de voir s’évanouir le froid, le blanc et la glace... moi, mon cœur se serre. Je ressens comme une angoisse sourde qui monte m’étreindre le cœur. Je suis très à contre-courant du reste du monde. Je suis le vilain petit canard, le mouton noir. Je suis cette unique personne qui voit l’hiver s’en aller, à regret. Les autres le trouvent trop long, moi, je le trouve trop court et je réclame chaque année, dans le secret de mon cœur, un autre mois. Un mois d’hiver supplémentaire.

L’hiver est silencieux, immaculé et paisible. L’hiver et son froid vivifiant. L’hiver et sa force tranquille qui met parfois l’humanité à genoux par ses tempêtes qui entraînent; pannes, retards et autres soucis. L’hiver qui soumet les humains comme aucune autre saison. Moi, je me reconnais dans ses tempêtes et les accalmies qu’elles provoquent, m’apaisent. Le froid me plaît beaucoup plus que la chaleur. Le soleil d’hiver qui se reflète partout sur les surfaces blanches, réchauffe mon cœur. L’hiver nous force à ralentir, à être chez soi et à plonger en soi.

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé l’hiver d’un amour éperdu. Les paysages d’hiver sont d’une beauté féérique et parfois, j’en ai les larmes aux yeux. J’aurais sans doute du naître dans un pays nordique, mais je me serais sans doute ennuyée des quatre saisons que nous avons la chance de vivre de manière marquée ici.

Donc en ce moment je suis dans une phase de déni. Je m’accroche aux derniers froids, aux dernières balades en raquettes, aux dernières bordées de neige prévue. Pas prête à voir fondre la neige, à sentir la frénésie ambiante, et perdre une certaine paix. J’aime l’hiver qui met presque tout sur pause. Je ne panique pas encore, la déprime ne me frappe pas encore de plein fouet, mais elle m’envahie lentement mais sûrement. C’est un deuil chaque année, une déprime saisonnière dans le sens contraire du reste du monde. Et cette année je redoute encore davantage la frénésie des humains, justifiée après deux ans de pandémie. Je marche à l’envers du monde, je ressens tellement profondément les choses que c’est normal je crois, que je résiste et que je panique un brin. Je suis une empathe, une hyper-hypersensible et une clairsentiente. Pas étonnant je que me réveille en hiver et que je m’éteigne un peu au rythme ou l’hiver nous quitte. Je me cramponne aux derniers signes de l’hiver, ma saison bénie.

En ce moment même, j’essaie de me préparer, d’être mieux armée. Pour mieux traverser ce passage. Difficile de ne pouvoir me reconnaître en personne et, je ne veux surtout pas imposer mes émotions en montagnes russes et mes lourdeurs alors que tout le monde court vers le soleil, le cœur rempli d’allégresse. Je ne veux pas être le poids, l’empêcheuse de tourner en rond, la casse-pieds. Je me tais et j’attends que ça passe, cachant mes angoisses et mon petit deuil, ses peurs et mon vertige... sous des sourires pas toujours convaincants, mais qui font la job.

J’essaie de me préparer mentalement à laisser partir l’hiver.

Thursday, March 3, 2022

Morrigan

I am the Just Queen,

Traumatized and Healed,

Paragon of Mirrors.

You, Soul.

I am the passageway, the Door,

The Lover,

The Romantic.

I am the Berserker,

In the field of warriors slaughtering

Their throats slit or their lungs pierced,

Their guts spilling.

I Transition them to the Great Beyond,

I cannot access it, but I Know the way.

I am Possessed in this field, for I am working and Transitioning as a Master Vampyre would with Life Force.

Energy picks up and accelerates here, it

Is Rush Hour,

In ever greater spins and speedy turns, purifying yes,

Yes, pure, and then finally I see these Warriors break into REALITY.

Finally, a breath for them, as their realizations are rushed into their heads and minds

And hearts and souls,

Finally, they truly move, fighting for their territory,

Their North, their homes and hearths and blood,

And Loved Ones.

I am Tempered, brave souls I look at clearly and dearly,

Those with Virtue I pass with a lukewarm empathy,

Others have called me Saturn.

I can’t truly relate,

Absolute Will I have,

But with purpose of Humanity, not just consequential logic.

Remember, I am Romantic.

I have my One and my Sister,

I am oft in the clouds and watching the sun rise or set,

Holding my elbows and

Eyes gleaming with pondering thoughts

And eternally wondering about my timelessness,

 My Virtues,

And the Flow of life and Existence.

I am the unspeakable pulsion welling behind the black pupils,

I provoke battles and bickering, for I am not one that stands still,

They are one of my main prayers these days,

They seem like poor offerings, but I get off on people rummaging,

For people acting with responsibility:

What they find is up to them, and these are the best forms of nourishment for me.

Don’t pray me, act like me.

Some bookish materialists have better action-prayers for me than

Many Occultniks wearing my name.

This is how I find myself everywhere, you know, in every social circle.

Many people invoke me claiming they know me

And I do possess them

But they know not how they Live me.

I am the Mirror,

I have empathy for all, but for the truly wretched I am wretched, with a pinch in my heart still.

I tax the emotional thieves, the wretched that make people pay for what they themselves cannot afford,

They are truly evil pirates that only know how to tie knots on other people’s boats,

Those empty shells.

I Hate them and the losses they create.

I am the Mirror, the Mirror.

I am the Power and

The Powerful, see me filled with rage and delight at once.

When I am a Berserker, I look up, white eyes and stone face, in the Great Beyond,

I cannot access it, but I know the way There,

I transition and move, in this moment,

I am a function, a Being, a creation, a myth, a Force, for the Other Side.

I like to introduce myself to people,

And I care not for their reactions and smiles as much as

I care for their further actions.

Doutes


 Parfois on doute, parfois c’est si beau que l’on doute et on a envie de reculer. Dans les premières semaines de notre amour enfin éclos, nous avons chacun à notre façon vécue de tels doutes. Aucun doute sur nous deux. Tu étais prêt à demander ma main après notre premier baiser! Ta quête dis-tu, étais terminée. Tu dis avoir su que j’étais la seule. Qu’il n’y aurait plus personne. Idem. Je suis rentrée immédiatement à la maison. J’en ai été si secouée que j’en ai pleuré sous la douche chez-moi ce soir-là. Tout à été vite. Très vite. Nous n’étions pas une aventure, je ne suis pas une femme déloyale et, je voulais en finir au plus vite. Mettre au courant mon ex-mari. Je ne voulais pas lui mentir et, tu n’étais pas une passade et tu ne serais certes pas une affaire extraconjugale. Les choses ne se sont pas passées comme je l’avais cru ou ni même espérer.

Pour commencer je n’avais pas prévu le feu que tu ferais naître en moi. En fait, un feu qui nous dévorerait tout les deux. Cette confiance, cette familiarité, cette sécurité et ce désir électrique et brûlant. J’avais prédit – à tort- que je mettrais des mois à me donner à toi. Samedi le 20 juillet 2019 je faisais le choix de ne pas rentrer chez moi. Nous ne pouvions pas nous quitter. Nous avons passée notre première nuit ensemble. Ma vie a basculé, et sans même rien savoir de cette nuit et de nous, mon ex qui était très colérique et contrôlant, me mettait dehors. Pour me donner une leçon très paternaliste, sous le coup de la colère. Devant notre fils cadet. En me disant que je n’écoutais pas et que je ne faisais pas ce qu’il disait. J’ai plaidé l’idée de dormir sur le divan, de discuter plus calmement. Lui disant que nous avions des choses à se dire, à discuter. Il m’a mise dehors sans rien savoir. Sous le prétexte que j’avais dormi ailleurs, que j’avais ignoré ses nombreux textos agressifs et harcelants. Chose malheureusement familière dans notre mariage dysfonctionnel. Je n’ose pas croire avec le recul, s’il avait su la vérité. Finalement, la vie fait bien les choses.

Je t’ai appelé. Tu as prise la situation en main. Tu m’as offert ton toit immédiatement, et tu as appelé notre amie en renfort. Nous n’avions à l’époque pas de voiture. Mais surtout, vous seriez tout les deux, les personnes les plus importantes dans ces semaines étranges. Présentes chaque jour, chaque soir. Je vous en serai éternellement reconnaissante. Nous formions un drôle de trio. Parfois un quatuor avec Renoir. Étrangement, parfois, cette époque me manque. Bref! Notre histoire a débuté sur des chapeaux de roues, c’est peu de le dire!

Parce que je réfléchis toujours, j’analyse toujours, j’essaie toujours d’anticiper, et surtout de ne pas déranger, je t’observais. Même lors des moments les plus difficiles (et il y en a eu beaucoup) de ces semaines particulières, je gardais un œil sur toi. Tu étais plus jeune que moi, je venais bouleverser ta vie non seulement avec notre amour, mais deux enfants et une séparation difficile avec un ex imprévisible et instable. Je savais que c’était beaucoup.

Au cœur de tout cela, notre relation naissait et évoluait. Il y a eu des moments, je dois l’admettre... mon cœur s’est demandé si ce n’était pas trop beau. Une part de moi, prenait cela un peu au jour le jour. De ton côté c’était très bousculant aussi. Combien de fois j’ai pris la poudre d’escampette sous le coup de trop d’émotions? Comme je l’avais vu faire ma mère dans mon enfance, si souvent. Que je le veuille ou non, je reproduisais même si à quelques raisons et différences près. À ta manière tu as aussi pris la poudre d’escampette un soir d’août. Nous avons eu peur, nous avons souffert, nous devions avoir cette discussion. Au fond, c’était à prévoir.

Tu as eu de sérieux doutes. Pas à propos de nous. C’est ce qui était le plus effrayant pour toi. Je constituais ton idéal, j’étais désormais vraiment avec toi. À tes yeux, j’avais viré mon monde à l’envers pour nous, pour toi. En valais-tu vraiment la peine? Est-ce que je me sauverais en voyant encore plus clairement ce que je voyais depuis le début en toi? Étais-tu assez bon pour moi? À l’époque qui plus est, tu avais certaines raisons de voir un filtre sur ta vie à cause d’une condition de santé désormais obsolète. Tu t’es demandé sincèrement si je ne serais pas mieux sans toi. Pas par désamour, loin de là. Tout au contraire. Pour la première fois de ta vie, te ne nourrissais aucune forme d’indifférence et tu ouvrais et offrais ton cœur. Nous avons eu le vertige tout les deux à des moments divers. Toi ce fut un moment, celui-là. Moi ce serait une kyrielle de petits moments.

Quand tu rencontres le grand Amour. Le fameux grand Amour. Tu crois que c’est facile; ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Mais non! Et ce n’est pas nous. Il n’y aura pas d’autres enfants, mais ça, c’est pour un autre billet. L’Amour avec un grand A ça décoiffe en titi! Ça bouscule tout sur son passage, incluant toutes les certitudes des deux principaux protagonistes. J’ai pour ma part, virée ma vie à l’envers, et dans cette vie, je n’étais pas seule. Toi aussi tu as virée ta vie à l’envers, et même si en apparences tu avais moins à perdre, tout à gagner, ça a remué des choses. Nous avions tout les deux un certain bagage et cet amour, on l’avait cherché (toi) et attendu (moi) mais on y croyait plus.

Normal d’avoir eu peur. Pas de nous, pas de s’engager. De soi. D’être trop. De n’être pas assez. C’est si fort et si beau! Si authentique, naturel, presque trop beau et trop facile. Aujourd’hui nous sommes mariés, et heureux et encore plus amoureux. Conscients de notre immense chance. Lui est entré de plein fouet dans notre dynamique, moi j’ai mis un peu plus de temps. Ça m’arrive encore de sortir de mon corps, et de me pincer. Parce que nous sommes si bien assortis. Car entre nous, ça coule de source sans rien forcer. Mais aucune envie de prendre la fuite. Je le regarde et mon cœur fond; je sais que je suis à ma place, à ses côtés. Ça ne sert plus rien de courir. Ni de fuir.


Wednesday, March 2, 2022

Égaux

Dans mes rêves de petite fille, puis de jeune fille, mon premier amant était toujours plus âgé que moi. Symbole de succès, d’homme d’expérience et de sécurité et de confiance. Pas beaucoup de chose à avoir avec une idée de petite fleur fragile entre les mains d’un homme d’expérience. Plutôt à avoir avec moi, une victime de viol, qui espérait un homme qui en avait vu d’autres. Qui avait du vécu, de la sagesse et un calme, une douceur. Drôle de conception d’une jeune fille abîmée, qui n’avait aucune idée de ce que pouvait être le sexe et encore moins une première fois. Ma première fois ne ressemblerait en rien du tout à mes rêves et ma vie sexuelle mettrait un très grand nombre d’années avant de devenir épanouissante et enivrante. Avant, ce fut une somme d’expériences et de devoir conjugal.

L’homme de ma vie n’était pas encore arrivé. Il est arrivé à l’aube de mes trente-sept ans, et nous nous sommes enfin aimés, lorsque j’avais quarante ans. Enfin, nous nous abandonnions aux sentiments jaillis au premier regard. Il n’était pas plus vieux que moi, mais bien de dix ans plus jeune que moi. Neuf ans et des poussières si on tient à l’exactitude. Il avait un parcours affectif et sexuel vaste et impressionnant. J’ai cru que je serais entre les mains d’un amant expérimenté, un Casanova en possession de ses moyens, un DonJuan expérimenté et virtuose de la geste de l’amour. Oui, c’est un amant merveilleux. Oui il a beaucoup de vécu. Malheureusement il n’y a jamais investi son cœur, malheureusement il n’y était pas heureux. Pour lui aussi, notre première fois, fut une première fois. Il n’avait jamais aimé, jamais vécue une telle intimité, jamais mis son cœur sur la ligne comme ça. Il n’était pas gauche, mais nerveux et fébrile, comme moi .Ce serait mentir que de dire que dans notre vie sexuelle, il ne m’a pas fait découvrir énormément de choses. Certaines que j’ignorais pouvoir aimer, d’autres, j’avais été silencieusement curieusement depuis si longtemps. Nous avons aussi découvert beaucoup de choses ensemble. Pourtant, dans nos rapports, nous sommes deux amants nus, égaux et sincères. No bagages respectifs restent au vestiaire. Ils n’existent plus dans l’espace sacré de notre intimité. Nous nous apportons tout les deux quelque chose d’unique, jamais vécue. Ensemble, nous créons un endroit sécuritaire ou la confiance est absolue et, la complicité, incroyable. Nous formons uns souvent, et de plus d’une seule manière. Nous vibrons à coup sûr à l’unissons.

Avec nos vécus respectifs lourds, chacun à leur manière, nous avons vécues beaucoup de chose au niveau de l’intimité. Nous sommes deux personnes profondes. Nos cerveaux n’arrêtent jamais. Nous analysons, nous nous posons des questions. Nous évoluons à vitesse grand V au contact l’un de l’autre, au sein de notre couple fusionnel et sain. Alchimie, absolu et inconditionnel ne nous font pas peur. Nous les assumons pleinement. Plaisir et sexualité pour moi, ce sont deux choses. Le réel plaisir sexuel avant mon mari, se bornait à ma main et un vibrateur. Je parle d’un plaisir total, absolu, vécu dans une intimité ou il est possible de s’abandonner. Pour moi c’était devoir conjugal, un mal nécessaire duquel je me sentais coupable d’obtenir des orgasmes du reste timides et constipés, ou si non il y avait un but; faire des enfants, acheter la paix etc. Je croyais à tort (comme j’allais le découvrir) que mon mari au passé sexuel impressionnant (surtout pour moi qui n’avait eu qu’un seul amant haha) était épanoui et serait mon... enseignant? Pas tout à fait ça, mais quelque chose du genre. Coup de théâtre ! Je l’intimidais (chose qui ne lui était jamais arrivée, lui habituellement sûr de lui, le plus souvent) et nous étions comme deux enfants qui n’ont pas vécus grand-chose avant de se retrouver nus l’un devant l’autre.

J’ai deux enfants... j’ai définitivement un passé sexuel, n’est-ce pas? Il a vécu plusieurs aventures, relations et expérimentations. Nous arrivions chacun avec nos bagages, mais j’avais surestimé le sien. Malgré sa vie avant moi, il vit plusieurs premières fois avec moi. Au départ je croyais qu’il blaguait, qu’il avait peur de me blesser, de me faire peur ou qu’il était embarrassé. J’ai découvert un humain profondément blessé par sa propre vie pas très heureuse même si riche d’expériences et de rencontres. Il s’est blessé et a été blessé aussi. Je me suis beaucoup épanouie à ses côtés et pas seulement sexuellement. Lui aussi s’est enfin épanoui dans toutes les sphères de sa vie.

Je n’ai pas eu un amant plus âgé au palmarès assumé pour me prendre la main et me guider lors de notre première nuit. J’ai eu un homme plus jeune que moi, en qui j’avais une confiance totale, qui était aussi vulnérable que moi. Nous étions égaux. Nous allions à la rencontre de l’autre, sans filets ni masques, pour la toute première fois de nos vies. Aucun de nous deux n’a fait semblant et cela ne nous était jamais arrivé avant, ni à lui, ni à moi. Notre première nuit ensemble fut d’une immense tendresse brodée de passion. Nous étions fébriles et vulnérables, il a veillé sur moi tout au long de cette intimité que nous goûtions pour la première fois. Ensemble. J’aime l’homme qui me fait l’amour depuis cette nuit magique. Un homme vulnérable, défiant les apparences, qui sait me faire jouir (bien mieux que mes doigts et feu mon vibrateur) mais qui surtout, me fait grandir. Fait fondre mon cœur plusieurs fois par jour et, m’offre son cœur inconditionnellement. 


 

Ton regard sur moi

  Ton regard sur moi améliore celui que je pose sur moi. Je me rends compte, à défaire mes derniers nœuds et à rencontrer mes derniers traum...