Thursday, July 28, 2022

Premier déjeuner

C’était après ces semaines à s’épier à la dérobée. Ces semaines à faire connaissance avec nos collègues; toute l’équipe sauf l’un et l’autre. Une habitude que nous n’avions d’ordinaire, ni l’un ni l’autre. C’était après ces semaines à se tourner autour, déjà intrigués l’un par l’autre au-delà des mots. Troublés. Sans comprendre. C’est après que notre collègue Audrey nous a parlé de l’autre, à l’un et à l’autre. C’est après cette poignée de main avec laquelle je t’ai surpris au détour d’une rangée, entre les suppléments et les cosmétiques. En me présentant. Après avoir enfin échangés nos prénoms. Après cette première longue discussion qui finalement se poursuis encore à ce jour.

Cette discussion n’était pas assez longue, nous étions très curieux l’un de l’autre. Nous avions encore bien des choses à nous dire. Nous ne pouvions pas décemment poursuivre cette conversation au boulot. Nous sommes convenus d’un déjeuner jasette.

Première date pas date? Avec le recul, probablement. Je ne voyais pas encore à quel point tu es grand. Tes charmes physiques n’avaient aucun effet sur moi à ce moment, car je ne les avais pas remarqués. Ce qui me frappait, c’était cette impression troublante d’appartenir à un étranger. De quoi me distraire amplement de ta beauté masculine! Cette impression que tu m’appartenais aussi, incontrôlable, découverte au jour le jour, dans une série de réactions que je n’avais jamais vécues ni éprouvé de toute ma vie. De quoi me laisser pantoise et abasourdie. Un brin énervée et contrariée aussi.  

Ma vie tournait autour de mes merveilleux fils et de ce partenaire, leur père, qui cultivait un désert amical et affectif autour de moi. Je n’avais que très peu d’amis, et certainement pas des amis de sexe masculin. Sauf mon irréductible frère de cœur. C’était impensable. J’avais sacrifié ces amitiés qui avaient été pourtant fortes et nombreuses avant l’arrivée de ce partenaire dans ma vie. Aussi, bien évidemment, je n’ai rien dit de ce déjeuner à mon partenaire de l’époque. J’avais mes raisons. Point à la ligne. De bonnes raisons.

J’étais nerveuse comme à un premier rendez-vous et pourtant, ton fameux charme ne faisait pas encore son effet sur moi. Suffisait tout le trouble que tu causais en moi et que je commençais à peine à comprendre avec peur et fureur. Ton regard grave et sans détours, ton intelligence intimidante et tes nombreuses questions droit au but. Cette sécurité et cette naturelle chimie déjà omniprésente entre nous. Tout cela me rendait nerveuse. Affreusement nerveuse. Je n’étais pas séduite et réduite à une de tes nombreuses admiratrices ( je n’en avais d’ailleurs aucune idée à l’époque). J’étais une épouse qui mentait à son mari pour un peu de liberté, une honnête bouffée de liberté. J’étais surtout intriguée par ta personne, oui, mais aussi et surtout, par ce qui se dessinait déjà entre nous. Sais-tu que j’espérais nous examiner et trouver le moyen de tuer tout cela dans l’œuf? Et comme nous le savons tout les deux désormais, ce efficace un temps, mais au bout du compte, inutile.

Non, je n’étais pas séduite mais nerveuse et intriguée. Lorsque tu es entré dans le Allô Mon Coco, mon cœur a quand même fait un bond dans ma poitrine. Un bond que je ne lui connaissais pas et, j’ai eu encore plus peur, de toi. Terriblement peur. J’ai essayé de dissimuler cette peur et l’inconfort qui allait avec. Je me détestais de perdre mes moyens. Malgré tout, cette conversation qui se poursuivait entre nous, fut intéressante et même, plaisante. J’ignorais que tu allais devenir mon meilleur ami. Encore plus loin de moi, l’idée qu’un jour, tu deviendrais mon Mari.

Wednesday, July 20, 2022

Zombies II

I’ve been a hot head most of my life. Candid, seeking answers without the cold and level headedness required to discern whether confidants are indeed worthy of me.


Now that I have acquired this coldness, I see I would have lived my life vastly differently. I would have more or less been a patient, private hermit. Certainly not fucking people. 


I have a lot of fire that turned reckless due to years of emotional abuse In childhood, being used as a hot fuck in my teens while i tried being my romantic self. It made me more fragile. Then that led to future relationships which were full of gaslighting, and being used sexually / sought as a prize.



The two worst and painful women I have had the misfortune to cross and keep in my life for a time, behaved as absolute wretches with me.


One had a mask with me, and a private life to manipulate me. Lies about what she likes, trying to keep me at all costs, daily manipulations and machinations. Imitating me professionally and in personal interests and studies to keep me, using flattery and supposed “acceptance” to blind me to reality, gaslighting me when I start realizing, and, using my own candid questions and using these infos as weapons to keep me subdued. The pain was unimaginable. That’s not love. That’s insanity. 


The other one, again using my candidness to their own ends, all info given freely by me was used to keep me, at all costs again. This time it was via mothering me, belittling me in everyday comments. It was me having fever sweats during “lovemaking” and her telling me to keep going because I’ll feel better and “open up”. That fucking broke me more than I already was and made me vulnerable to the following relationship (flattery one) which was hands down the worst years of my life.


She was ugly. They are all ugly. The last three women I was with resisted when I told them I was breaking up. One said “let’s try working on it”, the other just threw a shrilly fit, the other wanted better explanations. In my weakened state, I tried again, yet it was all doomed from the start.


What is not understood by these people is that with true love, you See the person from the fraction of second your eyes meet. There is no effort to See, there is effort to detach the traumas of life and prior relationships. There is no gaslighting, only pure love. There is selfless love. Selfless love is not keeping someone as a social prize you can show like a carnaval freak and get paid with social graces, selfless love is not studying what I am studying, selfless love is not ignoring someone’s literal fever sweats and telling them to keep going, selfless love is seeing I need my parents and not alienating me by being turned on when I scared my dad or got pissed at my mom, selfless love is what I have with my Wife and what she centainly demonstrated from the fucking start.


My Wife and I. We’re inseparable. This is for eternity. This is the melody I have been looking for, this is what i have tried to get with the wrong people.

 

No one deserved my forthcomingness. No one deserved my candor. Only my Wife Caroline, and I now realize, it was for Her all along, She is The One, and the past was just me trying to live what I felt I could live with Her, but tragically not having met her, and having ripped off my now all-present mystical cognizant faculties.

Tuesday, July 19, 2022

Dénouer

Depuis notre première rencontre, notre première nuit, et toute notre vie à deux depuis, mon nez de chien pisteur était aux aguets. J’ai une intuition très forte. Surtout en certains domaines sensibles. L’expérience dans ma chair, des années de recherches, de formation et d’écoute, au travers plusieurs activités bénévoles. J’ai un radar pour certaines blessures en particulier. Au fil de notre vie à deux, j’ai eu des indices confirmant mes soupçons, mais, toi, tu n’en étais pas conscient. Il fallait que toi, tu fasses le chemin. Tout à coup, je me souviens d’un soir au Rockaberry dans les tous premiers mois de notre vie de couple. Tu m’as fait des confidences ahurissantes. Avec retenue et doute, par peur de te faire juger. Tu m’as confié un lourd secret, et tu attendais un peu que je me sauve, que je sois choquée. Comme si tu déposais ton cœur une seconde fois entre mes mains, accompagné d’une bombe. Mon cœur a explosé, mais j’ai gardé mon calme. J’ai eu mal, en t’écoutant. Je voulais être là pour toi, c’est ce que j’ai fait. Malgré toutes les alarmes déclenchées dans ma tête. J’ai su à ce moment-là, de quoi il s’agissait. C’était clair. Pour moi. Pas pour toi. Pas encore. Tu étais si jeune, et avec ton vécu…

La vie a suivi son cours, et nous voilà. Tu as défait des nœuds, trancher des liens, dernièrement. Sur ce chemin, qui a pris des allures d’examen de conscience par bout, tu as revisité plusieurs moments et souvenirs. Pour moi, ta vie s’explique, mais il y avait ce bout qui manquait, ce quelque chose qui clochait. Tu sais à quel point je suis une tête chercheuse. J’ai du mal à lâcher le morceau, surtout lorsque j’aime et que je sais. Tu avais réalisé déjà beaucoup de choses, mais voilà que ces souvenirs sont remontés. Prenant un nouveau sens, prenant tout leur sens, révélant leurs vraies couleurs. Tout est remonté, tout se révèle et ça fait du bien et ça fait mal en même temps.

Tu as trouvé l’origine de ton mal. Oui tu me cherchais, c’est indéniable, mais tu fuyais aussi une blessure trop grande et incomprise. Tu t’es construit sur un trauma et pas un petit. Cela explique tellement de choses. Tout en fait. Ça fait mal et ça fait du bien en même temps. De ne plus être dans le noir, de ne plus mener sa vie à l’aveuglette. Tu as survécu, maintenant, c’est le temps de guérir et de vivre. Doucement, un pas à la fois, et je serai toujours là, à tes côtés.

La nature de ton traumatisme et les circonstances qui l’ont étouffé et qui ont ajouté une couche de honte supplémentaire, laissent des traces profondes. Des cicatrices. L’âge tendre auquel cela s’est produit, ajoute encore au traumatisme. Tellememt de honte, de silence, de solitude et de questions et de douleur. Un secret lourd. Beaucoup d’incompréhension, beaucoup d’interrogations en suspend. Tu étais déjà vulnérable qui plus est. Tu t’es construit et tu as vécu et chercher tes réponses toi-même au fil du temps. Entre ta nature sensible et, cet autre part d’ombre née de blessures et traumas, qui grandissait au même rythme que toi. Tu n’avais pas conscience que cela faisait partie de toi, que cela n’était pas un monstre. Que TU n’étais pas un monstre. Tu t’es infligé bien des blessures, tu t’es fait mal en cherchant. Tu me cherchais, tu cherchais aussi des réponses. C’est très simplifié, mais ça dit beaucoup. Tu étais très divisé, tu vivais beaucoup de dissociation.

Maintenant, c’est le temps de réconcilier, panser, soigner, guérir. Ton autre voyage peut commencer. Je ressens un profond soulagement. Cela explique toutes ces choses que je sentais, que je voyais mais auxuquelles il manquait des aspects, des fils coupés. Un manque de concordances alors que je te voyais si clairement. Hallucinant à quel point tout s’éclaire. À partir de maintenant, ça ira encore beaucoup mieux. Des défis, des pleurs, des hauts et des bas. Tu es mon guerrier, mon cœur sur deux pattes, et tu as tout à gagner à plonger dans cette plaie et en ressortir, plus fort et plus grand. Et dans ton cas, ce n’est pas peu dire. 


 

Monday, July 18, 2022

Limites

 

Nos limites s’arrêtent à nous. Lui et moi. Nous avons vécu nos vies avant de nos rencontrer. Nous avons vécu nos aventures diverses, lui en me cherchant, moi, en l’attendant. Maintenant que nous nous sommes trouvés, nous sommes exclusifs. Monogame sans effort. C’est d’ailleurs une question qui a franchie mes lèvres, une fois ses sentiments avoués et réciproqués. En fait, ce n’était pas une question. J’ai brandi sous son nez, des faits appartenant à sa vie personnelle et intime, qui étaient totalement incompatibles avec moi. Ma nature de femme et d’amoureuse. Je croyais naïvement que cela suffirait à mettre de la distance entre nous. À lui faire peur, à l’éloigner. Hors, il y avait longuement réfléchi. Il avait des réponses à me donner. Mûries. Pleines de sens et de vérité. Il était intègre, sérieux, honnête et sincère. Je n’étais pas l’habituelle potentielle ou prospecte, j’étais LA bonne. Le summum. Sa personne. La seule à avoir fait battre son cœur, l’avoir vu, l’avoir touché et surtout, à ne pas lui avoir fait ressentir ce pincement. Caractéristique de ce malaise physique et émotionnel, qu’il avait ressenti invariablement à chaque fois avant moi.

Je savais beaucoup de choses, j’allais en apprendre davantage avec le temps. Il a toujours été un grand romantique, puis, ne parvenant jamais à ressentir autre chose qu’un pincement dès le départ, il s’est lancé dans d’autres aventures. Pour ces raisons et d’autres qui lui appartiennent, il s’est fait mal. Il s’est étourdi dans ses blessures, qu’il s’infligeait. Parfois, pour se sentir vivant, on se fait mal. On repousse nos limites. On traverse toutes nos barrières, et ensuite, difficile de revenir à soi, de se reconnaître et se retrouver.

Ayant été sa confidente, son amie, je savais qu’il n’avait pas été heureux dans sa dernière relation même s’il avait eu la chance de ‘’tout’’ essayer. Cette relation ne s’était pas révélée ce qu’il espérait. Il désirait une relation monogamme, exclusive et harmonieuse. Comment y parvenir lorsque le cœur n’y est pas?

Bref…

Sachant tout cela, j’avais brandi les patterns de son ancienne relation, entre nous, comme si cela allait nous protéger d’avancer plus encore l’un vers l’autre. Il m’a ouvert davantage son cœur, m’a révélé ses désirs et ses valeurs les plus profondes. Avec sa sincérité, et sa candeur. Et l’aplomb de ses longues réflexions.

Depuis ce jour, bien des limites ont été franchies. Dans notre territoire exclusif à nous deux. Lui et moi. Cette confiance, cet épanouissement, ce désir qui ne s’essoufle pas. Nous laisse ivre l’un de l’autre en permanence. Difficile à expliquer. Moi, je n’y croyais plus, lui, cherchais avec de moins en moins d’espoir au cœur. Nous sommes amoureux, heureux, et comblés l’un par l’autre à tous les niveaux. C’est un peu troublant à quel point cet amour est grand, absolu et véritable. Nos limites sont claires, mais surtout, sont pour les autres. Nous, on ne sent pas vraiment les limites, trop occupés, comblés et obnibulés l’un par l’autre.

Friday, July 15, 2022

Merveilleuse mémoire

 

Enterrer les choses qui font mal. Fermer les yeux durant des années, qui deviennent des décennies. Des souvenirs qui dorment à poings fermés, loin de la mémoire vive. Leur disparition nécessaire à la survie. La mémoire qui s’empare de souvenirs insoutenables, pour les engloutir au nom de la santé mentale. Des pans entiers de vie qui se retrouvent enfouis, loin, comme une vie oubliée. Parfois ils viennent chatouiller inconfortablement la surface de la mémoire, mais ils sont rapidement relégués encore plus profondément aux confins des oubliettes de la mémoire.

Les traumas sont souvent enfouis ainsi. J’ai vécu beaucoup, beaucoup de traumas. Une partie de moi a fait un tri, un choix. L’une des raisons de mes traumas se trouvant dans mon environnement durant des années, certains souvenirs se sont enfuits de ma mémoire. Pour rendre la vie supportable. Pour que chaque jour ne soit pas un calvaire.

Un fois sortie d’un milieu toxique, j’ai pu commencer à guérir. De multiples commotions et d’une armée de traumas qui sont remontés et des circonstances d’une séparation qui ne fut pas de tout repos. Plus une pandémie pour tous. Depuis, je vais franchement bien et je me retrouve. Sortie de mon milieu toxique et guérie, j’ai remis mes morceaux ensemble. Parfois, cette impression tenace qu’il me manquait des morceaux. Parfois un manque de cohérence, aussi mince soit-il. Et l’intuition que certaines choses m’échappaient. Mais rien à faire, je ne pouvais avancer plus loin.

J’ai continué d’avancer, puis tout à coup, certains événements sont venus déclenchés des déclics. Comme des chevaux sauvages qui retrouvent leur liberté, une quantité de souvenirs sont remontés en cavalcade à la surface de ma mémoire.

Je suis plus à même de digérer et surtout, de voir les bienfaits. En effet, même si certains souvenirs sont vraiment très lourds et traumatisants, ils expliquent tellement de choses qui restaient comme des interrogations suspendues dans mon âme guérie. J’éprouve un soulagement à me comprendre et à pouvoir me voir en entier. Je préfère connaître mon histoire au complet, ne rien omettre et savoir absolument tout. Même ces pans de ma vie qu’une part de moi avait fait couler dans les abîmes de mes oublis personnels.

Ces souvenirs douloureux, ces traumas, ils font partie de moi, de mon histoire. Ils expliquent tellement de choses qui m’étaient troublantes et inexplicables. Je dois absorber, oui, mais je compose beaucoup mieux avec cela, qu’avec le fait de chercher des réponses sans espoir… dans ma propre personne. Marcher dans un noir complet alors que je sais, que je sens, mais qu’il me manquait des bouts de moi.

Ça fait vachement mal. Mais ça soulage et, je peux achever ce qui a été commencer il y a trois ans. La mémoire est une chose curieuse aux pouvoirs puissants. Je crois cependant à la lumière de ce qui se produit dans ma vie en ce moment, qu’elle est très bien faite. Je n’aurais pas été prête avant. J’aurais sans doute croulé sous l’amas de traumas supplémentaires. Je suis mieux armée pour affronter, comprendre et m’assembler en un seul morceau, une fois pour toute.

Thursday, July 14, 2022

Fidélité et réalité

J’ai toujours cru que les liens du mariage étaient sacrés, et ne devaient pas être brisés. Ni parle divorce, ni par des infidélités. Je suis extrêmement loyale et fidèle. Et je ne voulais en aucun cas reproduire les unions instables, violentes et se terminant rarement autrement que dans les drames et les larmes, qui m’avaient entourée depuis ma tendre enfance. Je voulais autre chose pour mes enfants. Je désirais une famille plus qu’un mariage et je ne tomberais pas amoureuse, ainsi en avais-je décidé. Du haut de mes seize ans. Mariée à dix-huit ans, je suis demeurée auprès du père de mes fils, durant vingt-quatre ans. Et il avait été le seul homme dans ma vie. Malgré la toxicité et diverses sortes d’abus, je suis restée. Jusqu’à songer à une manière de quitter ce navire qui allait couler ou faire naufrage, éventuellement.

Si on m’avait dit que je tomberais amoureuse, que je rencontrerais le grand Amour. Celui comme dans les films. Celui de toute une vie. Celui que beaucoup cherchent et espère. Celui qui change une vie. Celui qui réunies deux âmes qui forment un tout. Celui qui donne l’impression (réelle) de rentrer à la maison. 

Celui qui ferait, que je repenserais toute ma vie, et que je franchirais des limites que je ne pensais jamais être capable de transgresser.

J’étais encore mariée lorsque j’ai embrassé celui qui est désormais mon Mari. Mariée et amoureuse d’un autre homme que le père de mes enfants. Une chose que je n’aurais jamais cru être capable de faire. Une chose pour laquelle je me suis jugée. Je comprends maintenant que parfois, les choses ne sont pas si simples, et que l’amour établies parfois ses propres règles. Je comprends surtout, que mon premier mariage en était un sans amour, de survie et de devoir. Sans parler des abus, de la toxicité et de la violence. Personne ne devrait s’imposer de rester dans une telle relation. Je me l’imposais pour plusieurs raisons, et d’autres raisons qui me retenaient, la plus importante; mes fils. La famille. Si chère à mon cœur. Au moment de rencontrer l’Homme de ma vie, mes fils étaient majeurs. La vie fait bien les choses.

Le mariage demeure sacré. Il prend tout son sens avec mon nouvel époux. L’amour règne mur à mur dans cette union saine, merveilleuse et épanouissante.

Concernant la loyauté et la fidélité, mon Époux et moi ne rigolons pas. Nous sommes totalement sur la même longueur d’ondes. Aussi, lorsque des amis ou connaissances témoignent de l’intérêt à l’un d’entre nous comme cela nous est arrivé à quelques reprises, d’un côté, comme de l’autre, c’est un gros non. Commun, et sans appel.

Que l’un ou l’autre se fasse faire des yeux doux étoilés par autrui et c’en est terminé. Nous tournons la page. D’un même geste, d’un accord tacite et complice. Cela nous est arrivé de nouveau récemment.

J’aime les discussions que nous avons eues malgré la décision sans équivoque. J’aime notre complicité, notre absolu en commun et nos valeurs qui s’épousent parfaitement. La décision fut prise sur le champ, mais nous avons discuté ensemble de la situation, comme nous le faisais pour chaque sujet. Après tout, notre relation a débuté sur une conversation que nous continuons à ce jour.

Parfois, la réalité d’un mariage malheureux mène des individus à franchir des limites qu’ils ne croyaient jamais franchir. Parfois, la réalité d’un mariage heureux fait de deux partenaires très amoureux et tissés serrés, un front commun implacable face aux flirts, aux allusions ambiguës et aux comportements douteux et frôlant certaines limites.

Je possède toujours mes valeurs, mais mes convictions sont beaucoup, beaucoup plus nuancées.

 


Wednesday, July 13, 2022

Les amitiés éphémères


Toutes les amitiés ne sont pas pour la vie. Un concept à la fois difficile et facile à comprendre lorsque l’on est moi. J’ai perdu un nombre un peu trop impressionnant de gens dans ma vie. Dire aurevoir, c’était devenu une spécialité. Quitter avant d’être quittée. Accomplir ma mission, laisser les gens mieux que je ne les avais trouvés, et prendre la poudre d’escampette. Éviter les blessures à tout prix. Ça, c’est lorsque la perte ne résultait pas de la mort, et que je demeurais impuissante et brisée. Ce qui m’est arrivé trop, trop, trop souvent. Voilà pourquoi c’est facile.

C’est parfois difficile car au fond de moi, je suis férocement loyale. Un mot qui se fait rare dans le concret aujourd’hui. Du moins, de ce que moi, j’observe. Je suis loyale et lorsque j’aime, c’est fidélité et loyauté. Je peux parfois recevoir beaucoup de coups avant d’ouvrir les yeux sur une situation toxique.

Cela m’arrive vraiment beaucoup moins rarement. Ma tendance à fuir m’ayant protégée de beaucoup de situations du genre.

Les amitiés éphémères maintenant.

Celles qui sont forte la durée d’une saison, d’un événement, d’un cycle. Habituellement je les distingue aisément et je ne m’accroche pas les pieds dans le tapis. Je continue ma route, jusqu’à ce que nous route se séparent. Me menant ailleurs, sur une autre route, vers de nouvelles aventures. Ces dernières années j’ai vécues énorméments de changements. Certaines personnes vivent des changements sur un plan; mort, vie amoureuse, vie professionnelle, santé, etc. Ma vie dans son ensemble a éclaté sur tous les plans. Dans ce capharnaum chaotique, j’ai laissé entrer des gens que je n’aurais pas laissé faire leur nid dans ma vie. Aurais-je été moins vulnérable, j’aurais distingué les éphémères des permanentes.

Ma vie, ma tête et mon cœur tous à l’envers, j’ai navigué et fait de mon gros mieux. J’ai mélangé les amis pour toujours et les amis d’une saison.

Mais voilà. Je suis retombée sur mes pieds. Les couleurs de la vie m’apparaissent clairement. Je vois clair. Je sais de nouveau et, je comprends. Malheureusment j’ai laissé s’installer des âmes qui auraient du n’être qu’éphémères. Qu’un passage dans ma vie.

Dernièrement, mes plus chers et chères amis et amies reviennent en force dans ma vie. Qu’ils n’ont en fait jamais quittée. Mais moi, j’ai les yeux grands ouverts et, je les apprécie de nouveau à leur juste et précieuse valeur. Certaines amitiés cependant, s’efface doucement. Perdant de leur force, raisons et magie. Elles aussi je les vois plus clair.

Aussi loyale suis-je, certaines manifestations déplacées ne peuvent simplement faire partie de ma vie. Certaines choses ne se font simplement pas. Il est simplement temps de doucement tourner la page, de discrètement continuer, et passer mon chemin.

Tuesday, July 12, 2022

Être au pluriel

 

Retomber en enfance, réclamer toute mon innocence. Aimer avec l’intensité absolue de l’adolescence. Être cette femme, que je suis. Au-delà des regards et des attentes. Être l’une et multiple. Enfin libérée. Libre. L’ironie d’avoir été si longtemps une ‘’shape shifter’’ sans m’être permise d’être toutes celles que j’étais, moi. Son regard coule d’entre mes cuisses à mon âme. Je suis mûre, prête à m’offrir, au seul homme que je n’attendais plus. Car il est l’unique qui m’ait toutes vues. M’aimant totalement et inconditionnellement. Pour toute celles que je suis. Le bonheur délicieux de m’aimer entièrement, se répand partout en moi. Il était temps.

Je me permets d’être celle que je suis, celle que j’ai envie, parmi toute ma panoplie. La petite fille en moi, est guérie de beaucoup de traumas et autres blessures et elle s’exprime beaucoup. Elle apparaît très souvent. Elle n’a jamais été bien bien loin. De là cette capacité à m’émerveiller dont on me parle souvent. Je crois que c’en est elle la détentrice, la source. Malheureusement, elle avait tendance à demeurer loin, à l’abri auparavant. Dans ma présente relation, non seulement je me sens en sécurité et elle aussi, mais de plus, elle trouve un grand complice dans le petit garçon qui loge dans le cœur de mon mari.

Idem pour l’adolescente que je n’ai guère été! Je n’ai pas vécu une adolescence typique. Je crois que du fait de ma nature je n’avais pas ce qu’il fallait pour vivre une adolescence mouvementée. Ma vie était assez mouvementée. Je n’éprouvais pas le besoin d’en rajouter. Bien au contraire! Et je ne voudrais pas retourner en arrière. Cependant, j’avais cette fougue que j’étouffais au profit d’une froideur qui me permettait de gérer les situations difficiles et de traverser les moments ardus. Je possède toujours cette fougue, et elle s’est embrasée au contact de mon Mari. Certains rêves demeurés morts et enterrés revivent avec Lui. Il n’est jamais trop tard.

J’ai toujours su que j’étais plusieurs facettes, plusieurs femmes et qu’elles étaient une en moi. J’en ai simplement laissé volontairement certaines dans l’ombre. Jusqu’à les oublier. Les négliger. Les étouffer. Les enterrer vivantes. Cruauté que je m’infligeais sans même sourciller, mais dont le poids se faisait sentir, plus le temps passant.

Épanouie, en sécurité et guérie. Elles ont toutes fleuries mon âme, dans un seul souffle. Lui, les a vues ou devinées, pour certaines. Il me savait, comme je le savais. C’est très particulier cette manière que nous avons de nous voir depuis le premier regard. Toutes nos facettes sont complémentaires, et trouvent leurs partenaires chez l’autre. C’est une danse complète, perpétuelle et absolue aussi troublante que magique et magnifique.

Être au pluriel, c’est une chose magnifique. Une forme de liberté qui s’exprime dans toute la singularité de ma personne épanouie. Dans une relation ou les tabous n’ont pas leur place. Assez drôlement, des tabous, nous n’en avons aucun. Ce qui nous permet aussi de délimiter, ensemble, les frontières de notre territoire. Un territoire que nous défendons férocement, tout les deux, avec la même intensité. Cette ouverture d’esprit et cette confiance infinie entre nous, nous rend plus exclusifs encore. Nous avons soif et faim l’un de l’autre, et il n’y a de la place pour personne d’autre. Et à nous deux, nous sommes suffisamment de facettes. 😊


Friday, July 8, 2022

Encore

 

Lorsque ton corps glisse sur le mien,

Je ne vois plus le Soleil

Il n’existe que toi.

Ta peau, ta chaleur.

 

Ton sexe en expansion

Au plus profond de moi.

Ton cœur contre le mien,

Et entre mes mains.

 

Tu éclipses le soleil,

Ta stature colossale,

Surplombant ma nudité,

Tes yeux versant ta lumière,

 

Dans mes yeux ouverts.

Ta verge déversant,

Ta sève entre mes cuisses béantes,

Mon corps pantelant,

 

Qui en redemande encore.


© Caroline C. Ritchie 2022

Thursday, July 7, 2022

Fatale

 

Tu es la plus belle des fatalités. Je ne sais plus ou tu commences et ou je finis. Fatale attraction. Fascination. Au premier regard. Reconnaissance subite et instantanée, qui t’a laissé éberluer et confus. Alors que je comprenais, et que je me sauvais avec notre inexorable vérité. L’amour c’était fatal. Douleur, perte et pleurs. Non merci. Je me croyais au-dessus de nous, plus forte que ces sentiments partagés que je voulais oublier. Comment oublier alors que nous nous cotoyons chaque jour? J’avais sousestimé la force de l’Amour, le vrai. J’avais surestimé ma capacité à faire face à cet événement que je n’attendais plus depuis mon enfance en fait.

Je suis la plus heureuse des femmes d’avoir ouvert mon cœur. D’avoir cessé de lutter. Je sais, qu’un Amour comme ça, ça n’arrive pas à tous. Je suis consciente que nous vivons quelque chose d’assez rare, d’assez unique. Par contre, notre Amour a ouvert mon cœur d’une curieuse manière. Je crois à l’amour. Je crois que les gens qui désire ce que nous avons, font fausse route. La plupart ne seraient pas prêt pour un amour aussi absolu! Haha! Par contre, il y a tellement de type d’amour. L’affaire, c’est que les bons cœurs ont peur (avec raison) de se faire prendre dans une histoire broie-cœur. Nous vivons à une drôle d’époque.

Celle qui voit un tas d’âmes volontaires, courageuses et inspirées, qui luttent pour les différences, pour abattre certains standards ridicules. Entre autres combats et causes. Malheureusment, la superficialité, l’individualité et cette société ou tout est rapide et jetable, prennent encore beaucoup de place. Dans ce contexte, les cœurs tendres rencontrent souvent bien des requins et des vautours avant de (peut-être) rencontrer un autre cœur tendre. Pourtant, j’y crois. Ferme. Fort. Si moi, cela m’est arrivé, c’est possible, non? Si Lui et moi, nous existons, c’est que l’amour existe. Je suis d’un nouvel optimisme.

Il y a les contes Disney, il y a les romans Harlequins et il y a la vie. Sans m’en rendre compte, j’étais imprégnées de toutes ces choses, qui me faisaient croire à un modèle inatteignable. Mes rêves de petite fille étaient trempés et forgés dans les films de Disney, quelques lignes d’Harlequin et de bien des larmes versées par les adultes autour de moi. Les larmes qui roulent sur les joues, et celles, que l’on ne voit pas. Invisibles, mais qui existent quand même. La vie (lire ici un reflet de société) me donnait grosso modo un modèle que j’ai suivi, minus les sentiments amoureux. Je ne voulais pas avoir le cœur brisé, je ne souhaitais donner ce pouvoir à personne. Je me suis mariée (jeune qui plus est) j’ai eu deux (merveilleux) enfants, une maison, des chiens et des chats. Le temps a passé et outre mes enfants, ce mariage se révéla malheureux. J’ai gardé la tête haute, j’ai tout donné pour que cela fonctionne malgré mon cœur verrouillé. Et aux yeux des gens, j’avais tout.

J’avais 37 ans, j’avais un mariage de vingt ans pour épater la galerie et protéger mon intime solitude. Tenir les gens loin, avec l’illusion d’une vie parfaite. J’avais deux fils adolescents. Dans cette situation et à cet âge (dans ma tête pour plusieurs raisons j’étais déjà passée date) je ne voyais pas trop comment ma vie aurait pu connaître un tournant de conte de fée. Si je suis tout à fait franche, il n’y avait pas plus cynique que moi, dans le secret de mon cœur, concernant les vraies histoires d’amour. Elles me faisaient peur, envie ou me laissaient simplement sceptique. Par contre aussi, dans le secret de mon cœur, je me gavais de films d’amour, de romans. Pas sirupeux, pas de Harlequin pour moi merci. Mais, les histoires d’amour me faisaient vibrer, pleurer et à l’occasion, réfléchir sur ma propre vie. Je n’aimais pas trop regarder dans cette direction. Pour moi, la vie avait (tristement) deux possibilités; finir mes jours auprès de cet homme que je n’aimais pas ou bien mettre à exécution mon plan de partir. La deuxième option je la caressais secrètement depuis des années. Je serais seule, il ne faisait pas de doute dans ma tête. Je mentirais si je disais, que je n’avais pas pleurer en me disant qu’au fond, c’était triste de ne pas avoir connu l’amour. Je croyais que c’était pour une autre vie. Peut-être. Cette rencontre magique dont l’espoir dormait encore au fond de mon cœur d’enfant, serait pour une autre vie… si cela existait.

J’étais engoncée dans le rôle que je m’étais donné. À mon âge, on ne tombait pas amoureuse, on ne foutait pas sa vie en l’air pour l’Amour. Alors, facile de comprendre à quel point j’ai été bouleversée lorsque cet homme est apparu dans ma vie. J’ai nié. Lutter. Rien à faire! Ce n’était pas une simple attirance, et de toute manière je n’étais pas sujette à ce type de chose. Étant plutôt froide et très difficile. À vrai dire, j’avais davantage tendance à me retourner sur le passage d’une femme. Les belles femmes attiraient mon attention, mais les hommes non. Je trouvais certains acteurs très séduisants, j’avais un ''type'' depuis l’enfance, mais aucun homme dans la ''vraie'' vie ne m’avait fait détourner le regard, encore moins tourner la tête. Voilà que cet homme, ce collègue, créait un avant et un après. Si je suis totalement honnête, j’ai senti que nous étions l’un à l’autre assez rapidement. Je ne suis pas possessive ni jalouse, aussi, les éruptions de sentiments non sollicités furent très troublantes. Il avait dix ans de moins que moi, qui plus est. Quelle mauvaise farce du destin! Je reconnaissais l’alchimie et nos liens, mais je me disais que ce serait pour une autre vie. Un amour impossible, que je ne nourrirais certainement pas. Éviter la catastrophe qui résulterait de tout cela.

C’est dans ce contexte grosso modo que j’ai renoncé à toute la magie qui suintait de chacun de nos échanges, et chaque fois que nous étions en présence l’un de l’autre. J’ai été si habile qu’il a refoulés ses intuitions et les sentiments qu’il éprouvait aussi. Le faisant douter de cette magie entre nous. Je suis parvenue à lui faire croire qu’il était tout ce qui me déplaisait physiquement chez un homme. Et je lui ai fait de la peine sans le savoir! Et pourtant, il était tout et plus encore... je suis parvenue à lui faire croire que mon mariage était heureux et incassable. Jusqu’à la toute dernière minute. Il lui a fallu beaucoup de courage (chevaleresque qu’il est) pour mettre son cœur en jeu entre mes mains, alors qu’il croyait que je vivais déjà le grand amour. Il s’était déjà battu bien longtemps contre cette image, mais ma garde baissée lui avait laissé entrevoir certaines réciprocités.

Notre histoire a pris un tournant lorsqu’il a déposé son cœur entre mes mains. Bien sur je lui ai avoué mes sentiments réciproques. Ce n’est cependant pas lors de ces aveux que nous avons formé un couple et que notre histoire a pris une tournure amoureuse. Car j’ai continué de lutter! Brandissant l’image de mon mariage heureux, comme dernier rempart désespéré. J’avais encore la trouille. Je nous ai fait souffrir quelques semaines.

À un moment, je lui ai dit que c’était terminé. Le cœur mort et la gorge serrée. Évidemment il n’a pas accepté cette idée sans tenter un coup respectueux mais audacieux. J’ai su ce soir-là que la suite serait nous. Je le savais depuis... longtemps. Mais je ne savais pas comment et quand. Au fil des jours suivants, j’ai compris. Je ne voulais pas passer à côté de lui. À côté de ma vie. J’avais une chance inouïe de connaître un tel Amour. Je ne parle pas ici de passion et d’attirance (quoi que cela fasse partie de notre équation). C’est beaucoup plus grand, fort et surtout plus profond. J’avais passé ma vie à vivre pour les autres, pour le meilleur et pour le pire. Je me suis choisie, je nous ai donc choisis aussi. J’avais peur et j’ai traînée cette peur longtemps. Mais j’ai initié le baiser qui nous a unis. Celui qui a fait que je ne pourrais pas rester dans l’union dans laquelle je me trouvais alors depuis 24 ans. Il n’était pas un amant, ni une aventure. Et je ne désirais pas tenir le père de mes fils dans l’ombre.

J’ai choisi le bonheur, l’Amour et je me suis choisie. Je l’ai choisi, Lui. J’ai choisi de vivre et de prendre des risques. La mort rapide d’un être cher, un certain voyage en Irlande m’avaient aussi ouvert les yeux. Je ne pouvais pas passer à côté de nous. Ma plus belle fatalité, mon grand Amour. La fatalité parfois, prend des allures de bonheur et d’absolu heureux. Je suis heureuse d’avoir eu le courage de répondre à ton courage. De faire honneur à ton courage. Je t’aime tellement.

Wednesday, July 6, 2022

Bambi et le méchant loup

Lorsque tu as seize ans, que tu es hypothéquée et que l’Amour te fait déjà peur... et que tu proviens d’un milieu qui ne te permet pas de distinguer ce qui est normal de ce qui ne l’est pas. Tu crois que tu sais voir venir et que tu sauras éviter. Tu ne sais pas que des variations sur le même thème de violence et abus existent. Tu acceptes et tu composes avec certaines choses qui sont moins pires et qui frôlent une normalité qui est en fait anormale. Tu n’es pas amoureuse, soit. , tu tombes quand même dans le piège. De la sécurité. Il t’aime et il assure, il sera un partenaire de vie et un père fiable. Peut-être même parviendras tu à baisser ta garde et à tomber sous son charme, le temps passant?

Ces grands gestes romantiques, ses visites à l’improviste, ses lettres et ses appels (parfois plusieurs fois par jour, certains jours) t’irritent au départ. Cependant, à un certain moment, tu capitules sans même t’en rendre compte, et, tu commences à faire confiance. Dans un monde gris et terne et dur, ce romantisme affiché et forcé, fait ta conquête lentement mais sûrement. Il veut savoir absolument tout à ton sujet, il s’infiltre partout.

Un jour tu te retrouves mariée, puis avec un et puis deux enfants. Puis la maison en région, puis les colères qui éclatent, la dévalorisation, les infidélités, diverses formes de violences, une violence financière que tu ne sais pas identifiée au moment des faits. L’isolement. Des amis, de la famille.

Même si tu n’es pas amoureux, ce rôle qui nous est proposé partout (romans, films et séries) fini par fracasser tes barrières. La sécurité, le romantisme, le dévouement. Qui tournent rapidement au vinaigre. Et au fil des ans, les choses s’envenimement. Relation toxique, et les signes m’apparaissent si clairement désormais... à 43 ans.

Ça peut donc arriver que l’on cherche l’amour, que l’on soit ouverte à l’amour, ou que l’on cherche un partenariat et une sécurité. C’est très ironique, dans mon cas, que j’aie voulu éviter un mariage toxique en évitant l’amour, et que je sois tombée en plein dans le panneau. L’ironie est que plus de vingt ans plus tard, je me retrouve dans une relation grandiose et magnifique, qui a débutée très lentement. Par une amitié, entre collègue au quotidien. L’amour qui foudroie au premier regard de chaque côté, mais des années avant de naître à la réalité. Bien au contraire de se séduire et se bombarder, nous avons misé sur une amitié. De mon côté j’ai franchement lutté. Contre mes sentiments, contre l’évidence du départ.  Finalement, notre amour a pu prendre de solides racines dans ces années d’amitié. Les événements se sont déroulés vitesse grand V une fois notre Amour avoué et réel et inévitable. Certains événements ne nous laissant pas beaucoup de choix. Nous étions mûrs. Nous étions prêts aux bouleversements. Depuis, nous continuons de prendre notre temps, de grandir et croître côte à côte et puis ensemble. Cet amour est un havre de paix, un terrain fertile pour retrouver ma liberté et m’épanouir. Idem pour lui. C’est aussi un Amour immense, absolu et renversant. Au sein duquel nous sommes en confiance et épanouis. Ainsi que renversés et ivres l’un de l’autre. Nous nous fondons l’un dans l’autre, et nous nous trouvons et retrouvons. Nous nous connaissons mieux que jamais, comme couple et comme individus. C’est beau, fort, profond, sain et incroyable.

L’Amour absolu existe. Rare? Oui. Rare de trouver SA personne. Rare aussi un engagement commun aussi équilibré, totalement réciproque et absolu.

J’ai essayé de contrôler les paramètres de ma vie et je me suis retrouvée dans une relation toxique. Je ne contrôle plus rien, et, ce qui est sain, équilibré et épanouissant inonde ma vie, mur à mur.

Ironique vous dites?

Tuesday, July 5, 2022

Virginité


La virginité est un concept aussi farfelu que celui de la pureté à mes humbles yeux. Un commentaire laissé ici, une discussion et moults réflexions m’ont menée à écrire. Assez curieusement, lorsque je me suis séparée à quarante ans, après vingt quatre années avec le seul et même homme, cela créer une commotion cocasse. Au départ, nous tenions notre Amour pas secret, mais discret, pour plusieurs bonnes raisons. Nous formions un couple, mais nous étions aussi, des collègues. J’étais aussi, sa supérieure. Ces raisons parmi tant d’autres. Cependant, je mettais tout de suite les choses au claire, lorsqu’un homme se montrait entreprenant ou intéressé. Et il y en a eus des hommes qui se sont soudain révélé amoureux, séduits ou qui ont simplement tentée leur chance. Plusieurs hommes ont émergé de mon passé, dont plusieurs dont je n’aurais jamais soupçonné les ardeurs. Une chose est revenue souvent, dans les propos des ces prétendants non sollicités. Une fascination pour ma soi-disant ‘’pureté’’. Le mot ‘’virginale’’ a été prononcé à quelques reprises lui aussi.

Je me suis étouffée plusieurs fois sur une gorgée de thé ou de whiskey lors de retrouvailles ou de souper avec ce que je croyais naïvement des amis. En entendant souvent – trop à mon goût – ces deux mots. Pure. Virginale.

À un certain moment, cela m’a agacée, irritée. J’avais quarante ans, j’avais enfanté deux fils. Je n’étais pas l’incarnation de la Vierge Marie, ni une jeune fille vierge. Loin de là! Pourtant, cela continuait de revenir dans mes échanges… j’étais spéciale. Une espèce en voie de disparition. Une denrée convoittée, et j’aurais du être flattée qui plus est! En fait j’étais découragée et irritée. Un peu éberluée et incrédule aussi. En 2019 les hommes s’accrochaient encore à de tels concepts? J’aurais du être flattée?

Hé bien, non. Je trouvais cela franchement arriéré et rétrograde. Je trouvais aussi cela très réducteur. Mon pouvoir de séduction à entendre la vaste majorité d’entre eux, tenait au fait que je n’avais connu qu’un seul et unique homme. Que je dégageais quelque chose de pur et candide. L’ironie étant que tout cela, moi, me faisait sentir très insécure dans ma toute nouvelle relation. La deuxième de toute, toute, toute ma vie. Je ne me sentais pas pure ou virginale. Je me sentais gauche, maladroite et dépourvue d’expérience! Je ne voyais rien de sexy dans ma situation et, je ne voyais pas les choses sous le même angle que ces hommes en quête de vierge et de pureté.

Hallucinant d’être réduite à ceci. De voir ma valeur réduite au nombre de mes amants? J’étais trop heureuse de leur dire que j’étais déjà en couple, il va sans dire. Combien de fois me suis-je faite dire ‘’Il est chanceux, j’espère qu’il le sait.’’ Combien de fois, j’ai roulé des yeux, dans la face de ces messieurs.

Oui, j’ai eu un seul amant avant mon présent mari. Oui, j’ai été loyale et fidèle. Et mes pratiques avec mon partenaire de l’époque, n’étaient en rien remarquables, extravagantes ou excentriques. Pas beaucoup de piquant. Oui j’avais emmagasinés beaucoup de fantasmes et d’envies inassouvies. Oui, j’avais beaucoup de choses à découvrir et à apprendre. Surtout, à partager. Ces hommes passaient complètement à côté de ma vérité (en plus d’être ridiculement rétrogrades) qui était en fait, celle d’une femme vulnérable, avec un vécu, du bagage et beaucoup d’insécurités. Moi, je ne trouvais pas ça cute, spécial et précieux. Dans mes propres souliers, c’était oui, beaucoup de premières fois, et c’était particulièrement stressant. Excitant et délicieux, oui, mais angoissant tout de même. Heureusement mon partenaire, ne me réduisait pas à ces concepts hideux.

Monday, July 4, 2022

Marie et moi

 

Assez drôlement, elle est celle que j’ai prié alors que ma mère m’imposait le christianisme qui la rassurait. Elle s’y est refugié lorsque ses propres dons lui ont fait terriblement peur, et lorsque sa mère décédée ne fut plus là pour la guider et la rassurer. Je réalise beaucoup de choses. Consciemment ou non, je crois que malgré la pléiade de déesses, dont d’importantes déesses patronnes, elle a laissé sur ma vie une empreinte bien plus vaste et profonde que je ne le croyais.

Pour moi c’est une déesse et son mythe, l’un des plus connus du monde.

Je me rends compte que j’ai vécue ma vie un peu comme cette déesse que l’on voulait froide, passive et mère. Pure, loyale et maternelle. Je me suis jetée dans un mariage et je n’étais déjà plus vierge. Ayant été sauvagement violée à onze ans. Cependant, je me suis jetée dans ce mariage avec un homme choisi à seize ans. Bâtissant toute ma vie sur des certitudes dont je ne saisissais pas l’instabilité soumise au temps. Naïveté de mes seize ans. J’étais écorchée et mûrie trop vite, mais encore une enfant. Je me suis livrée moi-même à un mariage que je croyais une forteresse sécuritaire. Je n’avais pas reconnu plusieurs signes de violences et d’abus qui suintaient déjà chez cela qui deviendrait le père de mes enfants.

Mes enfants. Ils étaient la raison de ce mariage. Je désirais une famille. Pour laquelle je ferais tout. J’ai tout fait et j’ai tout donné. J’ai incarné l’archétype de la mère à deux cent pourcents. L’épouse? J’ai rapidement compris qu’elle serait accessoire, et jamais un rôle épanouissant. Pas dans cette union là en tout cas.

C’est quoi le rapport avec Marie?

Un de ces nombreux aspects, est cette vision d’une femme passive, maternelle et un peu froide et sans reproche. Sensualité et sexualité, une nécessité, un devoir. Au moins ce serait avec un seul homme, et je ne l’aimerais pas. Je me voulais intouchable. Je me voulais froide. Je me voulais mère. Maman était mon titre et non pas celui d’épouse. J’ai essayé, mais il n’y avait rien là pour moi, outre des apparences creuses d’une réalité malheureuse.

Non, je n’étais pas vierge et j’offrais mon corps les yeux fermés. À un seul homme. J’étais prise dans la forteresse de mon rôle d’épouse, qui protégeait mon rôle réel; celui de mère. Aucun homme ne m’approcherait. Aucun homme ne me toucherait. Aucun homme ne prendrait mon cœur en otage. Ce mariage vide d’amour était une parfaite couverture.

Aux yeux des autres, j’étais la mère et l’épouse honorable et intouchable. Assez pour tenir à distance bon nombre de prétendants qui se sont révélés dès que ma séparation fut ébruitée.

J’ai aimée cette déesse et peut-être, sans le savoir, l’ai-je prise pour inspiration. À tout le moins, une part de son mythe. L’une de ces interprétations. Honorable, touchée par un seul homme et mère. Épouse loyale et fidèle, femme de devoir et dévouée à sa famille. Une certaine aura, mais aussi une certaine froideur.

Je fais un drôle de lien entre elle et moi, et pourtant à mes yeux, il fait beaucoup de sens. D’ailleurs, que sait-on vraiment d’elle, de ce qu’elle ressentait face à un destin qui la dépouillait de tant de facettes d’elle-même? Que sait-on vraiment d’elle? Nous avons aussi cela en commun; personne ne savait ce qui se passait vraiment dans mon cœur et ma tête, et derrière les portes closes de ce mariage dans lequel je me suis jetée comme sur un voile. Certaines jadis prenaient le voile et Jésus comme époux. J’ai choisi mon mari pour des raisons pratiques, en espérant le mieux. Et du pire qui en fut, j’ai fait le mieux. Le mieux que j’ai pu. Et j’ai découvert l’amour, dans ces deux âmes sorties de mon ventre. Mon cœur avant eux, était glacé et couvert d’engelures invisibles. J’ai été une Mère véritables et une épouse honorable longtemps. Accomplissant mon devoir et mon devoir conjugal. Je mettrais beaucoup de temps, à fondre et, à voir émerger jusqu’à incarner, cette femme qui sommeillait en moi.

Ton regard sur moi

  Ton regard sur moi améliore celui que je pose sur moi. Je me rends compte, à défaire mes derniers nœuds et à rencontrer mes derniers traum...