Après un week-end auprès de ma famille, je revenais toujours un peu plus réticente à revoir mon jeune collègue, mon employé, mon assistant, mon ''work husband'' mais surtout, mon ami. Je constatais ce qui ne fonctionnait pas sous mon toit, la somme de ce que j’avais à régler, avant de quitter. Je savais que je voulais partir, depuis de nombreuses années. Je préparais doucement un départ, sans date de départ. Je savais aussi que j’aimais mon Géant de tout mon être. Nos sentiments étaient avoués, coonus et réciproques. Cela faisait des jours et des semaines depuis, que nous discutions de nos sentiments, que nous nous tournions autour plus intensément que j’avais. C’était enivrant, mais aussi, très douloureux. Chaque week-end, je retournais à ma vie oppressante et opprimante. Dans laquelle j’étais de moins en moins capable de prétendre. Quitter cet homme oui, évidence. Briser ma famille? Commentaire? Quel serait le bon moment? J’avançais de deux pas et j’en esquissais deux fois plus en arrière. Et il y avait mon Géant doux. Je l’aimais tant, que fidèle à mon credo personnel, j’allais le laisser partir. Je ne voulais pas lui imposer cela plus longtemps. Cette danse qui devenait de plus en plus douloureuse. Francs, nous avions évoquées tellememt de possibilités. Celle de continuer cette amitié, sans donner suite à notre amour, car moi. Ma famille. Et comme je le lui laissais paraître, comme mon dernier rempart entre nous, mon mariage heureux. Hors, j’en avais assez de lui mentir et de brandir entre nous, cette dernière barrière, d’un mariage heureux. Je n’ai jamais pu lui mentir. Ça me faisait mal. Il voyait tout depuis le départ, et ce qu’il ne voyait pas, je le lui confiais, irrémédiablement.
Je ne voulais pas le faire languir plus longtemps. Cela
devenait souffrant pour nous deux. Moi, je pouvais endurer, mais je ne tolérais
pas de le faire souffrir. Je n’étais pas prête à franchir LE pas. Je ne savais
même pas comment. J’avais toujours réfléchi en penser ma vie. Planifier.
Contrôler. Même si au fond je suis pleine de folie, très impulsive et
spontanée. Je refusais de le tenir plus longtemps en otage.
Ce jour-là, je lui ai dit que pour moi, c’était impossible,
dès lors, fini. Que ça devait se terminer. Nous ne nous étions même pas embrassés
encore! Il n’y avait que des mots, cette tension sexuelle terrible, nos cœurs qui
se cherchaient et ne s’apaisaient qu’en compagnie l’un de l’autre. Nos sentiments
clairs et exprimés, nos discussions franches et notre violent et irrépressible
besoin de proximité. Nous étions amoureux fous, profondément. Mais c’était
impossible. Il était libre, moi non.
Je ne voulais pas lui faire subir cela plus longtemps et c’est ce que je lui ai dit ce jour-là. Honnêtement j’avais la mort dans l’âme. J’allais contre mes sentiments mais je faisais ce qui était le mieux pour tous. Je ne sais pas à quelle réaction je m’attendais, mais certainement pas à celle qu’il a eue. Nos dernières discussions étaient empreintes de gravité, et d’éventualité de ne pas être ensemble. Des conséquences multiples et douloureuses pour nous deux de renoncer à... nous. Je craignais de perdre même son amitié. J’ai pris mon courage à deux mains pour lui dire que ça devait cesser, que je ne pouvais plus lui faire ça. Que nous devions mettre un terme à tout ça et rester amis. Je crois même qu’en désespoir de cause, j’ai parler de mon mariage. Une tentative désespérée. Je m’attendais un peu à beaucoup de peine de mon Ami sensible et si authentique. Je ne m’attendais pas à ce sursaut combatif et impérieux. Il faut savoir que oui, c’est un guerrier, un homme courageux et passionné. Cependant, depuis le début de notre amitié, ce qu’il me témoignait, c’était de la douceur et un respect presque zélé. Un dévouement et une patience, infinis. Pas d’éclat, pas de pression jamais.
Je m’attendais à la voix de la raison, à un assentiment
triste et blessé, mais résolu. Il faut aussi garder en tête qu’il ignore que mon
mariage est malheureux. Lui, il croit encore que c’est le mariage idéal. Il
faut considéré que depuis notre premier regard et ensuite, cette conversation
ou je lui ai vendue ma salade de ce mariage heureux, il a enfoui ses sentiments
bien bien loin. Il a été un véritable chevalier. Chevaleresque même lorsque ses
sentiments refaisaient surface, et lorsuq’ils devenaient évidents. Il n’a jamais
fait un seul geste déplacé et n’a jamais laissé transparaître ses sentiments.
Jamais. Il aura fallu des rapprochements amicaux qui révélaient des failles.
Mes sentiments à moi, qui repondaient aux siens, sous les traits d’une amitié
particulièrement forte et unique. Il aura fallu un aveu maladroit de ma part,
échappé. Je n’ai pas mis mon cœur en jeu, j’étais prudente, mais pas assez pour
éviter que mes réels sentiments transpirent entre nous. Nous nous rapprochions
beaucoup et cela devenait difficile pour nous deux de nier ce qui se passait
entre nous. Ce que nous ressentions. Jusqu’à ce qu’il ose et m’offre son cœur.
Je m’attendais donc à une attitude à la fois contrite et chevaleresque. À un retrait et, la fin. J’avais la mort dans l’âme lorsque les mots sont sortis de ma bouche. Une vraie douleur physique m’affligeait. J’avais du mal à le regarder. C’était contre nature, c’était contre chaque fibre de mon être. Alors que je lui diais que ça ne pouvait plus et ne devait plus continuer, que moi, je mettais un terme à tout ça, en luttant contre des larmes qui voulaient envahir mes yeux... il s’est dressé, comme en état d’urgence. Prêt à se battre et, pas du tout prêt à renoncer. Il était animé d’une énergie particulière, entre nervosité et combativité. Il m’a dit qu’il ne s’opposait pas, mais qu’il exigeait un souper avec moi. Et pas dans une semaine, pas la semaine prochaine. Le plus tôt, le mieux. Et il était intraitable; le plus tôt possible. Surprise, j’ai accepté, en lui donnant la seule date possible, tout en sachant très bien que lui ne pouvait pas. Il assurait la fermeture du département, et c’était impossible. À ma grande surprise, il a accepté cette date sans aucune hésitation. Il était déterminé, plein d’aplomb. Le rendez-vous était pour demain.
J’ai terminé ma journée en étant certaine que demain serait
annulé malgré sa confiance et sa détermination. J’avais le cœur dans la gorge,
je me sentais morte. J’ai reçu un texte peu après mon départ. Je crois même que
j’étais encore en route vers mon logis. Il avait réussi à changer son horaire avec
une collègue, à la toute dernière minute. Nous allions nous voir demain. Mon cœur
s’est remis à battre dans ma poitrine. Douloureusement, car pour moi, ce souper
en était un d’adieu. Ce que je n’avais pas compris, c’est que lui, ne l’entendait
pas ainsi. Il n’allait pas me laisser filer si facilement.
Nous avons bossé ensemble toute la journée, et je suis
partie au lieu de notre rendez-vous. Je terminais trente minutes plus tôt. Je l’attendais
le cœur battant. J’étais déjà à mon second verre de sangria quand je l’ai vu
arriver. J’ai feint de ne pas l’avoir vu. Je me suis donner une certaine
constance, alors que j’étais un mélange de deuil, de joie et de désir. Ce
serait notre dernier souper right ?! Comment serait affcetée notre amitié
ensuite? Il est arrivé, grande force tranquille surplombant le monde
environnant de toute sa stature imposante. Nos regards se sont croisés. Le sien
était résolu et grave, mais aussi confiant, mystérieux et heureux de me voir.
Mon cœur à fait un sérieux bon dans ma poitrine.
Nous avons commandé nos repas respectifs, j’ai commandé
rapidement un troisième verre de sangria. Il s’est mis à doucement mais
fermement m’inciter à ralentir ma cadence de consommation d’alcool. Il veillait
sur moi. Amusé mais soucieux aussi. J’étais nerveuse et, je sentais s’affaiblir
toutes mes bonnes résolutions de mettre fin à notre danse des dernières
semaines. Difficile avec lui devant moi et notre évidente chimie de fou. Notre
conversation allait bon train, et il n’avait rien de tristounet ou de défait.
Un peu nerveux peut-être mais surtout, semblant en possession de ses moyens.
À un moment, l’orage qui faisait rage dehors, a fait clignoter les lumières de l’endroit. Ça nous a fait sourire; nous adorons tout les deux les orages. Ça ajoutait aussi une charge particulière à notre moment, comme si la nature s’alignait à nos émotions. La tension, était palpable et électrique, toujours entre nous, mais particulièrement puissante ce soir-là. Nous avons bien cru qu’il y aurait une panne de courant, mais non! Nous apprendrions par la suite que l’endroit était l’un des rares à ne pas avoir été affecté par la violence de l’orage qui avait causé de nombreuses pannes de courant. Notre conversation allait bon train, j’étais nerveuse et un brin ivre. Vulnérable mais en sécurité. Jamais il ne poserait un seul geste déplacé. Il m’incitait à boire de l’eau, à ralentir ma soif de sangria. Je me suis détendue un peu. Notre conversation se poursuivait, j’étais bien avec lui. Si bien. Il ne semblait pas prêt ni enclin à renoncer. Il me posait des questions, attendant mes réponses, ses grands yeux sombres fixés sur moi. Avec gravité mais aussi, beaucoup... d’amour et de tendresse.
Je ne sais plus à quel moment. Je me souviens seulement que nous
en étions à parler de nous, cœurs et tripes sur la table. Notre chimie si
palpable. J’ai posé ma main sur la table, ouverte et, mes yeux plongés dans les
tiens. Un silence, qui disait tout. Répondant à mon invitation silencieuse,
après un sursaut d’incrédulité, tu as déposé ta grande main dans la mienne.
Spontanément. Et au moment ou nos doigts s’enlaçaient, nous avons tous deux sursautés.
Nous redressant un brin, nos yeux s’arrondissant de surprise, sous l’assaut du
choque et du courant électrique ressenti au contact l’un de l’autre. Ce n’est
pas que dans les livres et les films ce type de phénomène? Apparemment non.
Nous venions de l’apprendre en même temps. Au moment ou nos mains se rencontraient, il y a aussi eu exactement au même moment, une déflagration orageuse dehors, qui a fait baisser la luminosité du lieu ou nous nous trouvions. J’ai gardé sa main dans la mienne
très longtemps. L’endroit était bondé, et un collègue du père de mes fils
aurait pu nous voir. C’est l’unique
raison pour laquelle j’ai retiré ma main de la seinne. Au courant de la soirée pourtant, ma main
retrouverait la sienne et cette fois, nous aurions plus de mal à nous séparer.
Les yeux dans les yeux et nos deux mains soudées l’une à l’autre.
Il était évident que ce ne serait pas un feu facile à
éteindre. Évident que la danse allait continuer. Je n’étais pas prête à franchir
un pas sans retour possible. Il n’était pas prêt à renoncer. Nous étions
amoureux, mais ne pouvions pas être ensemble. Il refusait de laisser tomber et
il était arriver confiant et en vaincqueur. Prêt à se battre, pas prêt à me
laisser aller. Il avait peur bien sure, mais sa certitude et ses sentiments étaient
plus forts. Il avait succombé, j’allais succomber et me rendre à l’évidence aussi.
J’étais devant l’évidence. Tout me criait de quitter, de partir, de cesser.
Tout, étant les murs que je me suis érigé pour me protéger depuis mes seize
ans, et encore plus longtemps. Tout étant mon rôle d’épouse modèle dans lequel
je m’éteignais alors que le reste du monde ne voyait qu’un mariage parfait. Ce
n’étaient que des mensonges dans lesquels je m’étais enfouie pour survivre,
alors que devant moi, était assise ma vérité. La vérité de mon cœur, de mes sentiments
et de mon identité réelle. J’étais une femme, amoureuse et éprise du désir de
retrouver ma liberté et une réelle authenticité. Ma vérité avait son visage. Il
se tenait devant moi, cet homme, le seul, que je n’ai jamais aimé. J’avais la
trouille mais je comprenais que je ne pouvais pas laisser passer ce cadeau de
la vie. Combien de gens cherchent ce que nous avons? Avec lui, as day one, j’étais
moi-même. Car il me voyait clairement, et car je me sentais en confiance. Mon
mariage était un mensonge et cet homme assis devant moi, était ma vérité.
Ce soir-là dehors, nous avons bien failli nous étreindre sous
la pluie battante. Mon fils aîné est arrivé juste à temps. Il nous a offert son
parapluie, pour que nous nous y abritions tou les deux. Nous avons refusé, et
je sais que mon fils a su. Il avait déjà des doutes et, il m’avait dit queques semaines
auparavant, de penser à moi et de ne pas demeurer dans un mariage qui ne
fonctionnait plus. C’est sa main à lui que j’ai tenue pour traverser la rue.
Nous nous sommes quittés ce soir-là em sachant que rien n’était terminé.
6 comments:
Cute story.
Thank you very much.:)
Je ressentais la même chose y'a plus de 20 ans à ton contact. Dommage que ce soit pas réciproque. Longue vie aux amoureux.
Votre franchise est rafraîchissante. Vous faites état de votre amour, et n'essayez pas d'enrober la réalité. Il n'y a pas de gentils ni de vilains. Seulement des êtres qui s'aiment et qui étaient bien mal accompagnés. J'aime votre ton cru. C'est agréable de vous lire.
Anonyme 1: c'est gentil, merci.
Anonyme 2: Merci vraiment beaucoup pour votre commentaire. J'essaie en effet d'être le plus honnête possible. Ici, dans ma vie... partout!
I could not tell you were not happy with your then husband. Did not like him very much. Liked you. Had the impress to know you already because I heard a lot about you. This should have speak loud and clear. It was a shock when I learned you were with him. I had a lot of regrets. I truly loved him.
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