Je suis née dans un milieu modeste. De deux parents très débrouillards et très travaillants, qui provenaient eux-mêmes de milieux plus que modeste. Ma toute tendre enfance fut dans l’abondance matérielle et une famille unie. L’abondance est partie avec la famille éclatée. Maman monoparentale fut une situation difficile et mon père ne fut pas long à entrer dans une saga qui le laissa sans le sou. Il s’est blessé et, a dû entamer une longue lutte judiciaire. Il a connu des années particulièrement difficiles. Bref, j’ai eu des parents qui se sont débrouillés, des parents aimants malgré une enfance vraiment pas ordinaire. Je sais ce que c’est la pauvreté, la précarité et la peur du manque. J’ai connu aussi le manque, à quelques reprises. Je n’en suis pas morte et je ne m’en plains pas. Au contraire, je sais que ce vécu m’a faite telle que je suis; résiliente depuis un très jeune âge. Je me débrouille. Je m’adapte. Je n’ai pas besoin de beaucoup pour être heureuse.
Je suis sincèrement reconnaissante de ne pas être née une
cuillère d’argent dans la bouche. Je crois sincèrement que cela affecte ma
capacité à m’émerveiller, celle à m’adapter et à être heureuse d’un rien. Je
nage dans la gratitude, je vis au jour le jour depuis toujours.
Même si cela m’a bénéficié, je ne souhaitais pas cela pour
mes enfants. De là, certains de mes choix. Demeurer contre ventes et marées au
sein d’une union toxique, pour leur éviter d’autres traumas et épreuves.
Choisir ses batailles, n’est-ce pas? Faire de son mieux. Je n’ai pu leur éviter
certaines blessures, mais je suis parvenue à leur éviter pratiquement toutes
celles que moi j’avais vécu et, que je désirais leur éviter. Je ne parle pas de
les surprotéger. Certainement pas. Je ne voulais pas qu’ils arrivent démunis
dans la vie, d’avoir été trop couvés! Je crois être parvenue à un juste
équilibre.
J’ai été maman au foyer très longtemps. J’ai été dans la
même union 24 ans. Je suis partie en ne réclamant pas grand-chose, bien
honnêtement. Je voulais un toit sur la tête de mes enfants, et ma liberté. J’étais
sortie de cette union, je désirais un divorce rapide. Recommencer sa vie après
avoir vécu l’équivalent d’une vie bien remplie, ce n’est pas rien. Ajoutons à
cela que je n’étais pas dans le meilleur des états pour débuter ma nouvelle vie
avec l’Amour de mes vies. Commotions cérébrales et leurs néfastes effets,
traumas qui sont remontés en masse et une séparation pas évidente. Après de
nombreux mois, c’est enfin derrière moi, derrière nous. Et c’est plutôt récent.
Le fait que plus rien ne me retienne du tout. Il y aura toujours des batailles,
des souvenirs qui hantent en remontant parfois et il demeure ma mémoire court
terme qui est à travailler. Cependant, je suis ailleurs. Je me reconnais, tout
en découvrant avec plaisir, un moi déployé et épanoui. C’est parfois
euphorisant et parfois effrayant. Mais sans le bon sens.
La vie débute perpétuellement depuis que je me suis
affranchie, choisie et depuis, que j’ai cédé à l’Amour.
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