Wednesday, May 4, 2022

Le bien, le mal et la glace

 

J’ai un attrait pour ce qui est glacial, ténébreux et qui rampe sournoisement en dedans. Une obsession pour les tourments et les tourmentés. Sous mes dehors lumineux, qui ne sont pas faux, se cache une profonde noirceur. J’aime le mal. Son intelligence primale, et la manipulation en finesse et les jeux de mots cruels dit avec une langue de soie. Ma victime préférée? Moi. La douleur apaise quelque chose en moi, le mal équilibre certaines choses et ramène à une part de ma puissance. C’est une des routes pour reprendre mon pouvoir. Simple. Rapide. Efficace. Et si je le fais bien, il n’y a pas de prix à payer. Sauf, lorsque cela me concerne. Du noir de jais au sombre abyssal, des fêlures mal réparées, les faces fragiles que l’on essaie de dissimuler. Chorégraphie humaine que je décèle aisément. Je suis un élixir à démons, à commencer par les miens. Je n’ai jamais eu envie de creuser mes dualités, mais bien de les équilibrer. Les réunir. J’ai des envies de douleurs qui trompent celle d’exister. Du moins, c’était mon histoire (cachée, clandestine) avant Lui.

Mon histoire clandestine, loin des regards. J’éclaboussais le monde de mon supposé bonheur conjugal, alors que cela se limitait à ma maternité. Mon mariage me rendait malheureuse, ma maternité me comblait. Je brandissais un mariage parfait, sans faille, entretenant les apparences rien de plus qu’illusoires, repoussant loin loin l’ensemble des gens.

Vivant ma vérité seule avec moi-même. Une vérité qui me laissait croire que ma liberté tenait à ma solitude. Liberté et protection. J’existais plus que je ne vivais, je survivais plus souvent qu’autrement. Je surfais sur la vie, plongeant seulement en compagnie très restreinte. Mes enfants en tête de liste et en priorité. Je traversais la vie, sans me mêler aux vivants.

Je cohabitais avec des douleurs qui hurlent depuis bien longtemps. Une manière de vivre avec, de contrôler et de les intégrer, c’était la douleur. Physique et autre. Changer le mal de place, j’ai découvert assez tôt tout les avantages. Faire taire une blessure hurlante en provoquant une autre douleur, fonctionnant à chaque fois.

Je n’aime pas faire mal aux autres, en revanche, je suis attirée comme un aimant, par les âmes torturées. Elles viennent à moi, sans même que je n’ai à faire le moindre effort. Elles venaient, devrais-je dire. Car ces toutes dernières années, cela s’avère beaucoup moins vrai. Je m’infligeais beaucoup de souffrances, consciemment ou non. Un peu trop consciemment souvent.

Je pouvais être si généreuse avec les personnes tordues de ce monde, et si cruelle avec moi-même. Par des stratégies machiavéliques si tordues et détournées. Établissant mes propres patterns, mes propres pièges dans lesquels tomber et me briser le cou et le cœur, sur une base régulière. Une manière de me sentir vivante, de cesser que de n’exister. Avec le recul, je constate que je n’ai pas été très tendre avec moi-même.

Ma relation saine et harmonieuse avec mon Mari, m’apporte un autre regard, un cadre beaucoup plus sain pour jeter un regard honnête et tellement plus beiveillant sur moi-même. Je ne m’ingénie plus à me torturer, et je n’attire plus la foul d’âmes en peine de ce monde partout sur mon passage. Cette part d’ombres en moi, subsiste, mais elle prend une place qui lui revient et non pas toute la place. J’assume mes ombres et ma lumière. Beaucoup mieux dans un cas comme dans l’autre. Je n’ai pas tué mes démons. Je ne crois pas que c’est en supprimant des parties de soi, que l’on grandit et que l’on guérit en transcende. Je les écoute, je les berce, je les chéris. Ce sont des facettes de moi, de mon vécu et, tout dans les ténèbres, n’est pas négatif.

J'ai longtemps été plus froide et glaciale qu'il n'y paraissait. Seuls mes enfants réchauffaient véritablement mon coeur. Et une poignée de gens et de moments. Lui, il a provoquée une intense fonte des neige et des glaces en moi. J'aborde la vie complètement différemment depuis nous. Équilibre et harmonie règnent désormais davantage, pour mon plus grand bonheur. 

4 comments:

Anonymous said...

Wow are you saying you are not perfect? I got the idea he loves you because you are so god dam perfect. Virginal and pure and perfect. I should have seen it the way he was talking about you so often.

Belle said...

Bonjour Anonyme ou Baphomet si tu préfères. Je ne prends pas le temps de répondre à tes nombreux commentaires, mais je les lis tous. Je t'écris en français car nous savons toutes les deux que tu comprends et parles le français, même si tu écris en anglais. Je tiens à te dire que tes commentaires sont rien de plus que très divertissants. J'espère vraiment que cela t'apporte quelque chose te t'exprimer abondamment ainsi. Pour répondre à ce dernier commentaire... non en effet je ne suis pas parfaite. Je suis humaine. Comme en témoigne mes billets ici, que je souhaite le plus honnête et intègre possible. La virginité est un concept très très galvaudé et, une sacrée invention. Ai-je eu plusieurs patenaires? Non. Un seul, avant la Bête. Ma Bête. Ce fait semble fasciner plus d'une personne, souvent des hommes. Comme quoi, ce concept est vraiment l'apanage et le fantasme très exigue de la gente masculine. Idem avec le concept de la pureté. Bref! Je crois que si on lit entre les lignes en ce lieu ou je dépose mes mots, mon identité multifacette est claire et nette et franche. Merci de tes nombreux commentaires. Même si je ne répondrai pas à tous.

Anonymous said...

Well thank you for your answer. To begin with, I don’t really care about you being pure. I just find it very interesting how tables have turned. He was not going for pure, trust me. Not with me, not before me. And now he’s with you. Like it or not, you don’t fit his usual girlfriend/boyfriend type profile. He likes it dirty and open. True he wasn’t into polyamory. Or open couple. But he liked his love interest open, dirty and naughty. I guess underneath your very classy lady like ways, there’s passion and darkness. I guess your love and light did him good. Happy for you both.

Anonymous said...

Je crois que on a tout du noir et du blanc en nous. JF

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