Tuesday, May 3, 2022

Torts rétroactifs

 


Lorsque l’on aime comme nous nous aimons, il n’y a pas de place pour la ‘’bullshit’’. Ni en soi, ni en l’autre et certainement pas entre nous deux. Plus le temps avance, plus j’ouvre grand les yeux. La grande majorité du temps, pour être émerveillée, mais aussi parfois, pour comprendre mieux. Saisir mieux certaines choses, souvent passées. Dernièrement j’ai compris plusieurs choses qui m’ont laissée sans voix. J’avais plus de cordes à mon arc pour comprendre ce qui s’est passé lorsque nous nous sommes enfin croisés. Lorsque nos regards se sont croisés. Je verbalise une part presque passive de ma part dans cette tranche de notre histoire qui s’étale sur quelques années. Il nageait dans la confusion, comme moi, mais j’étais mieux outillée. Je t’ai regardé me chercher parmi les zombies et les vipères. Je te voyais, mais je me taisais. Si fort, que même mon image de toi, j’essayais désespérément de l'entacher. Je savais, ce que nous étions, mais je ne voulais pas le croire. Je voulais refouler la vérité. Je refusais l’évidence. J’étais apeurée et incrédule, devant la vérité, et la force de que ce qui nous unissait malgré nous. Comme ce que l’on voit dans les films, comme ce que l’on lit dans les romans, et comme dans la plupart des rêves er espérances de la moitié de cette planète. Honnêtement, ce que j’avais voulu éviter toute ma vie. LE grand amour par-delà les âges et les incarnations, plus grand que soi. Cette impression commune de rentrer chez soi, au premier contact avec un inconnu. Ce lien, cette attirance, cette magie, cette alchimie, ce magnétisme. Ce rendez-vous du destin que je n’avais pas sollicité. Cette collision de nos deux vies, à un moment si incongrus. Une erreur des étoiles, des fileuses du destin, un mauvais tour. Un truc improbable, une erreur de la nature. J’ai repoussé avec efficacité de toutes mes forces ce qui a explosé entre nous, dès les premières secondes, comme dans les plus beaux romans d’amour. J’avais décidé seule, d’avorter cet impossible Amour. Quitte a t’aimer en silence, à me lever chaque matin en gainant mes sentiments dans une armure factice mais si crédible. Pour le monde entier, mais surtout, pour toi. Mon armada de mensonges pour te tenir loin, pour me protéger. Car pour ce que j’en savais de la vie jusqu’ici, la liberté se trouvait dans la solitude et, aimer, ne pouvait que briser. Outre, l’amour maternel. L’amour, ça se terminait toujours mal, et ça ne pouvait que faire mal.

Je n’ai pu éviter de devenir ton amie. J’avais trop besoin de ta présence, de tes yeux et de… toi. J’avais été présomptueuse de croire que ce serait si facile. J’ai compris que je souffrirais toujours en silence, car je t’aimais et jamais je ne te ferais part de mes sentiments. J’ai enfilé ma robe d’amie, mais j’ai maintenu mes barrières érigées. Brandissant mon mariage faussement fabuleux avec une force inouïe entre toi et moi, te blessant parfois au passage, sans le savoir crois-moi. Je n’ai jamais voulu te blesser. Je ne comprenais pas toute la beauté de ce cadeau, que je rejetais sans cesse. Que je n’en finissais plus de lancer au bout de mes bras. Quoi que je fasse, tu te rapprochais de moi. Je frappais plus fort en ramenant mon mariage heureux, et ça fonctionnait. Même si au fil du temps, confus, tu vivais quand même tes propres doutes et révélations.

Je nous ai tenus loin l’un de l’autre. Je ne voulais pas de cet amour là. J’ai mis tellement de choses en œuvre pour nous empêcher de vivre autre chose qu’une amitié. Essayer de te mettre dans des petites boîtes; womanizer, trop jeune, adulescent, collègue, ami, employé… name it. Rien ne fonctionnait… je te voyais bien trop clairement, depuis le jour un. Et puis, je me sentais malhonnête, coupable, dès que tes yeux confiants et candides croisaient les miens.

L’amour pour moi, ça finissait toujours mal. Je ne voulais pas me soumettre à cela, je voulais t’éviter ça. L’amour, comme dans les films et les romans, dans la vie ce n’était que tourments et larmes. Non merci. J’ai creusé entre nous, une distance, sans relâche, chaque jour. Presque avec acharnement. Te laissant dans l’ombre, errer et douter, et ressentir. Trompant ta vérité, étouffant notre possibilité. En essayant de mettre cela sur ton dos, que tu avais large. Au sens propre, comme au figuré. Trop beau, trop jeune. Polyamoureux, adepte du couple ouvert, de pratiques qui ne rimaient pas avec mes valeurs. Tu pouvais être mon ami, mais pas plus. Butineur, charmant et curieux qui se perdait dans les corps et les draps trop nombreux. Au fond? Cela ne me choquait guère, et je savais que ces apparences, que j’amplifiais d’ailleurs à mes propres yeux, ne te définissaient pas. Car malheureusement je voyais clair en toi. Je ne voyais pas toute l’étendue de ton mal-être, mais je voyais tes ténèbres et tes abysses tourmentés as soon as day one. Je devinais que c'était une route empruntée pour trouver quelque chose, mais sur laquelle, de plus en plus, tu te perdais. T'éteignais. Tu étais si malheureux. Je me saoulais de mensonges, pour me persuader que c’était encore moins possible. Honnêtement, parce que je te voyais si clairement, ça fonctionnait à peine.

Ce serait facile de mettre sur ton vaste dos, le temps perdu entre nous deux (qui heureusement, constitue malgré tout, la jolie trame des débuts de notre belle histoire) depuis le premier regard. Alors que, si tu avais su, tu aurais pris certaines décisions et tu aurais agi bien plus rapidement que moi. Ce n’est pas toi qui as ralenti le processus. C’est moi. Toi, tu cherchais et tu avais trouvé. J’ai brouillé tes pistes, je t’ai gardé dans l’ombre, je t’ai éloigné de la vérité. J’ignorais que durant ce temps, tu serais si malheureux, que tu vivrais tellement de blessures et de plaies. J’ai posé un bandeau sur tes yeux, j’ai trompé tes sens qui te guidaient sur le ‘’bon’’ chemin et je t’ai laissé errer et vagabonder, confus. Je n’en avais pas conscience bien sur, et ce qui est fait, est fait.

Cette prise de conscience ne fait pas de moi un monstre, ne change rien à notre histoire, si non que d’en comprendre encore mieux nos débuts. Me comprendre moi-même. Je peux peindre un portrait plus juste de notre histoire, en y prenant le rôle que j’y ai vraiment jouer. Cela change quelque chose pour moi. Je me vois de manière plus réaliste et plus juste. Cela équilibre les choses, de prendre ce qui me revient.

Lorsque l’on s’aime comme nous nous aimons, il n’y a pas de place pour la bullshit. En effet. J’ai compris tellement de choses. C’est troublant, mais apaisant. Prendre responsabilité, reconnaître le poids que j’ai eu sur nos débuts. Une humaine aux blessures vives, habituée d’être raisonnable. Voilà celle que j’étais avant toi. Voilà pourquoi j’ai lutté de toutes mes forces contre, nous. Oui ma famille, mes fils surtout. Mon précieux équilibre malheureux et inconfortable, que tu es venu fracasser et faire vaciller en surgissant subitement, simplement dans mon quotidien.

Je bénis ta ténacité, ton intuition qui bien que bernée car je brouillais tes signaux, fut plus forte. Je bénis ton courage, et une perte incommensurable, qui a brisé mon cœur. Me forçant à voir les choses autrement. La vie, ma notion du temps. Je bénis mon voyage en Irlande qui m’a ouvert les yeux de tant de manières. Tu n’es pas celui qui nous a mis des bâtons dans les roues, malgré les trompeuses apparences. Je suis celle qui nous a mis des bâtons dans les roues, jusqu’à ce que tu ne me laisses plus le choix. Jusqu’à ce que je comprenne, malgré mes genoux tremblants et mon cœur affolé. Je t’ai choisi au-delà de toutes mes peurs, mes doutes et mes blessures. Et j’ai assumé ce choix, dès lors que j’ai posées mes lèvres sur les tiennes. Je ne regrette absolument rien.

Lorsque nous nous aimons, comme nous nous aimons, c’est inéluctable, et résister, ne peu causer que des tourments plus destructeurs, que ceux que nous pourrions affronter ensemble. J’ai bien compris la leçon. Je ne suis pas l’épouse parfaite et vertueuse, qui s’est simplement retenue de ne pas sauter la clôture. Je n’ai pas été victime des événements, j’ai maîtrisé un peu trop bien la situation que je voyais naître entre nous avec de plus en plus d’acuité. Je n’ai pas été passive. J’ai activement mis des bâtons dans nos roues. Je n’étais pas prête, j’avais peur. Terriblement peur. J’avais cessé d’y croire.

Mais nous voilà. Et je suis heureuse d’avoir eu tort, je suis heureuse que tu aies été tenace, vif d’esprit et perspicace, malgré mes nombreux écrans de fumée. Je suis heureuse que tu aies briser mes barrières. Avec ton respect et ta délicatesse, mais aussi courage et détermination.

Je comprends, que nous ne pouvions pas passer à côté l’un de l’autre, et que tu as compris bien des choses, avant moi. Tu les as mieux comprises. Tu les as portées dans le concret. Tu as ouvert mon cœur. Je t’aime depuis le premier jour. Voilà. Aussi fou que cela puisse paraître. C’est dit. Sans être édulcorer. J’imagine qu’il faut le vivre pour comprendre. Même moi, il m’arrive encore, d’être émerveillée, prise de vertige et, de devoir me poser deux secondes, pour embrasser des yeux et de mon cœur grand ouvert, tout ce que nous sommes. Nous sommes réels, nous existons, nous sommes vrais, honnêtes et sincères. Et nous sommes tellement plus que dans mes rêves de petite fille, que dans mes espoirs secrets d’ado, que dans les livres et les films.

 

3 comments:

Anonymous said...

This is something. The no bullshit thing did not apply when he was with me. I cannot help thinking he wasted my time. I gave everything I had, while he was really in love with you. Do you happened to know if he loved me at all? Or was he in love with you all along? If you’d been open about your feelings, would he just have left me? I gave my all to this relationship. I was genuinely in love and I did everything I could to make it work. Should I believe things he said? I don’t know what to think and what to do about this. I feel hurts. I was there for him. I was fully involved and sincere. Maybe I did not know him as I thought, but I can’t believe I was simply nothing. I hope I was more than simple escapism from what he could not have.

Anonymous said...

Je croyai avoir vecu un tel amour. J’ai le cœur brisé et je ne crois plus en rien. L’amour détruit. Fred

Belle said...

Anonyme: wow merci pour ce long commentaire! Comment y répondre? Cela me concerne par personne interposée. Disons que je ne dirai que ceci: le coeur ne ment pas. Parfois on essaie de trouver quelque chose, et à défaut d'y mettre son coeur, on y met des efforts. Malheureusement ça ne suffit pas et, il arrive que tout à coup l'amour véritable frappe. C'est la vie. Parfois belle, parfois cruelle.

Fred: je compatis. L'amour parfois fait mal. Bon courage.

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