Retomber en enfance, réclamer toute mon innocence. Aimer
avec l’intensité absolue de l’adolescence. Être cette femme, que je suis. Au-delà
des regards et des attentes. Être l’une et multiple. Enfin libérée. Libre.
L’ironie d’avoir été si longtemps une ‘’shape shifter’’ sans m’être permise
d’être toutes celles que j’étais, moi. Son regard coule d’entre mes cuisses à
mon âme. Je suis mûre, prête à m’offrir, au seul homme que je n’attendais plus.
Car il est l’unique qui m’ait toutes vues. M’aimant totalement et
inconditionnellement. Pour toute celles que je suis. Le bonheur délicieux de
m’aimer entièrement, se répand partout en moi. Il était temps.
Je me permets d’être celle que je suis, celle que j’ai
envie, parmi toute ma panoplie. La petite fille en moi, est guérie de beaucoup
de traumas et autres blessures et elle s’exprime beaucoup. Elle apparaît très
souvent. Elle n’a jamais été bien bien loin. De là cette capacité à m’émerveiller
dont on me parle souvent. Je crois que c’en est elle la détentrice, la source.
Malheureusement, elle avait tendance à demeurer loin, à l’abri auparavant. Dans
ma présente relation, non seulement je me sens en sécurité et elle aussi, mais
de plus, elle trouve un grand complice dans le petit garçon qui loge dans le cœur
de mon mari.
Idem pour l’adolescente que je n’ai guère été! Je n’ai pas vécu
une adolescence typique. Je crois que du fait de ma nature je n’avais pas ce qu’il
fallait pour vivre une adolescence mouvementée. Ma vie était assez mouvementée.
Je n’éprouvais pas le besoin d’en rajouter. Bien au contraire! Et je ne voudrais
pas retourner en arrière. Cependant, j’avais cette fougue que j’étouffais au
profit d’une froideur qui me permettait de gérer les situations difficiles et
de traverser les moments ardus. Je possède toujours cette fougue, et elle s’est
embrasée au contact de mon Mari. Certains rêves demeurés morts et enterrés
revivent avec Lui. Il n’est jamais trop tard.
J’ai toujours su que j’étais plusieurs facettes, plusieurs
femmes et qu’elles étaient une en moi. J’en ai simplement laissé volontairement
certaines dans l’ombre. Jusqu’à les oublier. Les négliger. Les étouffer. Les
enterrer vivantes. Cruauté que je m’infligeais sans même sourciller, mais dont
le poids se faisait sentir, plus le temps passant.
Épanouie, en sécurité et guérie. Elles ont toutes fleuries
mon âme, dans un seul souffle. Lui, les a vues ou devinées, pour certaines. Il
me savait, comme je le savais. C’est très particulier cette manière que nous
avons de nous voir depuis le premier regard. Toutes nos facettes sont
complémentaires, et trouvent leurs partenaires chez l’autre. C’est une danse
complète, perpétuelle et absolue aussi troublante que magique et magnifique.
Être au pluriel, c’est une chose magnifique. Une forme de
liberté qui s’exprime dans toute la singularité de ma personne épanouie. Dans
une relation ou les tabous n’ont pas leur place. Assez drôlement, des tabous,
nous n’en avons aucun. Ce qui nous permet aussi de délimiter, ensemble, les frontières
de notre territoire. Un territoire que nous défendons férocement, tout les
deux, avec la même intensité. Cette ouverture d’esprit et cette confiance
infinie entre nous, nous rend plus exclusifs encore. Nous avons soif et faim l’un
de l’autre, et il n’y a de la place pour personne d’autre. Et à nous deux, nous
sommes suffisamment de facettes. 😊
1 comment:
Inspirant de te lire. C’est vrai que je suis bien plus qu’une face. Annie
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