Tuesday, July 12, 2022

Être au pluriel

 

Retomber en enfance, réclamer toute mon innocence. Aimer avec l’intensité absolue de l’adolescence. Être cette femme, que je suis. Au-delà des regards et des attentes. Être l’une et multiple. Enfin libérée. Libre. L’ironie d’avoir été si longtemps une ‘’shape shifter’’ sans m’être permise d’être toutes celles que j’étais, moi. Son regard coule d’entre mes cuisses à mon âme. Je suis mûre, prête à m’offrir, au seul homme que je n’attendais plus. Car il est l’unique qui m’ait toutes vues. M’aimant totalement et inconditionnellement. Pour toute celles que je suis. Le bonheur délicieux de m’aimer entièrement, se répand partout en moi. Il était temps.

Je me permets d’être celle que je suis, celle que j’ai envie, parmi toute ma panoplie. La petite fille en moi, est guérie de beaucoup de traumas et autres blessures et elle s’exprime beaucoup. Elle apparaît très souvent. Elle n’a jamais été bien bien loin. De là cette capacité à m’émerveiller dont on me parle souvent. Je crois que c’en est elle la détentrice, la source. Malheureusement, elle avait tendance à demeurer loin, à l’abri auparavant. Dans ma présente relation, non seulement je me sens en sécurité et elle aussi, mais de plus, elle trouve un grand complice dans le petit garçon qui loge dans le cœur de mon mari.

Idem pour l’adolescente que je n’ai guère été! Je n’ai pas vécu une adolescence typique. Je crois que du fait de ma nature je n’avais pas ce qu’il fallait pour vivre une adolescence mouvementée. Ma vie était assez mouvementée. Je n’éprouvais pas le besoin d’en rajouter. Bien au contraire! Et je ne voudrais pas retourner en arrière. Cependant, j’avais cette fougue que j’étouffais au profit d’une froideur qui me permettait de gérer les situations difficiles et de traverser les moments ardus. Je possède toujours cette fougue, et elle s’est embrasée au contact de mon Mari. Certains rêves demeurés morts et enterrés revivent avec Lui. Il n’est jamais trop tard.

J’ai toujours su que j’étais plusieurs facettes, plusieurs femmes et qu’elles étaient une en moi. J’en ai simplement laissé volontairement certaines dans l’ombre. Jusqu’à les oublier. Les négliger. Les étouffer. Les enterrer vivantes. Cruauté que je m’infligeais sans même sourciller, mais dont le poids se faisait sentir, plus le temps passant.

Épanouie, en sécurité et guérie. Elles ont toutes fleuries mon âme, dans un seul souffle. Lui, les a vues ou devinées, pour certaines. Il me savait, comme je le savais. C’est très particulier cette manière que nous avons de nous voir depuis le premier regard. Toutes nos facettes sont complémentaires, et trouvent leurs partenaires chez l’autre. C’est une danse complète, perpétuelle et absolue aussi troublante que magique et magnifique.

Être au pluriel, c’est une chose magnifique. Une forme de liberté qui s’exprime dans toute la singularité de ma personne épanouie. Dans une relation ou les tabous n’ont pas leur place. Assez drôlement, des tabous, nous n’en avons aucun. Ce qui nous permet aussi de délimiter, ensemble, les frontières de notre territoire. Un territoire que nous défendons férocement, tout les deux, avec la même intensité. Cette ouverture d’esprit et cette confiance infinie entre nous, nous rend plus exclusifs encore. Nous avons soif et faim l’un de l’autre, et il n’y a de la place pour personne d’autre. Et à nous deux, nous sommes suffisamment de facettes. 😊


1 comment:

Anonymous said...

Inspirant de te lire. C’est vrai que je suis bien plus qu’une face. Annie

Ton regard sur moi

  Ton regard sur moi améliore celui que je pose sur moi. Je me rends compte, à défaire mes derniers nœuds et à rencontrer mes derniers traum...