C’était après ces semaines à s’épier à la dérobée. Ces semaines à faire connaissance avec nos collègues; toute l’équipe sauf l’un et l’autre. Une habitude que nous n’avions d’ordinaire, ni l’un ni l’autre. C’était après ces semaines à se tourner autour, déjà intrigués l’un par l’autre au-delà des mots. Troublés. Sans comprendre. C’est après que notre collègue Audrey nous a parlé de l’autre, à l’un et à l’autre. C’est après cette poignée de main avec laquelle je t’ai surpris au détour d’une rangée, entre les suppléments et les cosmétiques. En me présentant. Après avoir enfin échangés nos prénoms. Après cette première longue discussion qui finalement se poursuis encore à ce jour.
Cette discussion n’était pas assez longue, nous étions très
curieux l’un de l’autre. Nous avions encore bien des choses à nous dire. Nous
ne pouvions pas décemment poursuivre cette conversation au boulot. Nous sommes
convenus d’un déjeuner jasette.
Première date pas date? Avec le recul, probablement. Je ne
voyais pas encore à quel point tu es grand. Tes charmes physiques n’avaient
aucun effet sur moi à ce moment, car je ne les avais pas remarqués. Ce qui me
frappait, c’était cette impression troublante d’appartenir à un étranger. De
quoi me distraire amplement de ta beauté masculine! Cette impression que tu m’appartenais
aussi, incontrôlable, découverte au jour le jour, dans une série de réactions
que je n’avais jamais vécues ni éprouvé de toute ma vie. De quoi me laisser
pantoise et abasourdie. Un brin énervée et contrariée aussi.
Ma vie tournait autour de mes merveilleux fils et de ce
partenaire, leur père, qui cultivait un désert amical et affectif autour de moi.
Je n’avais que très peu d’amis, et certainement pas des amis de sexe masculin.
Sauf mon irréductible frère de cœur. C’était impensable. J’avais sacrifié ces
amitiés qui avaient été pourtant fortes et nombreuses avant l’arrivée de ce
partenaire dans ma vie. Aussi, bien évidemment, je n’ai rien dit de ce déjeuner
à mon partenaire de l’époque. J’avais mes raisons. Point à la ligne. De bonnes
raisons.
J’étais nerveuse comme à un premier rendez-vous et pourtant, ton fameux charme ne faisait pas encore son effet sur moi. Suffisait tout le trouble que tu causais en moi et que je commençais à peine à comprendre avec peur et fureur. Ton regard grave et sans détours, ton intelligence intimidante et tes nombreuses questions droit au but. Cette sécurité et cette naturelle chimie déjà omniprésente entre nous. Tout cela me rendait nerveuse. Affreusement nerveuse. Je n’étais pas séduite et réduite à une de tes nombreuses admiratrices ( je n’en avais d’ailleurs aucune idée à l’époque). J’étais une épouse qui mentait à son mari pour un peu de liberté, une honnête bouffée de liberté. J’étais surtout intriguée par ta personne, oui, mais aussi et surtout, par ce qui se dessinait déjà entre nous. Sais-tu que j’espérais nous examiner et trouver le moyen de tuer tout cela dans l’œuf? Et comme nous le savons tout les deux désormais, ce efficace un temps, mais au bout du compte, inutile.
Non, je n’étais pas séduite mais nerveuse et intriguée.
Lorsque tu es entré dans le Allô Mon Coco, mon cœur a quand même fait un bond
dans ma poitrine. Un bond que je ne lui connaissais pas et, j’ai eu encore plus
peur, de toi. Terriblement peur. J’ai essayé de dissimuler cette peur et l’inconfort
qui allait avec. Je me détestais de perdre mes moyens. Malgré tout, cette
conversation qui se poursuivait entre nous, fut intéressante et même, plaisante.
J’ignorais que tu allais devenir mon meilleur ami. Encore plus loin de moi, l’idée
qu’un jour, tu deviendrais mon Mari.
3 comments:
C’est drôle, j’ai rencontré mon fiente à un déjeuner. H
Je voulais dire mon fiancé.
How could you not see how his tall and handsome?
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