Saturday, March 5, 2022

Performer sa vulnérabilité



J’imagine que c’est un bon début, né d’un noble point de départ. Partout on étale notre vulnérabilité en énumérant nos échecs, en faisant l’éloge de nos blessures. Honnêtement, je suis totalement pour. Deux cents pour cent pour. Là ou j’ai un souci qui se pointe, c’est lorsque je mon alarme intérieure me prévient que quelque chose cloche. Il y a une ligne fine, il y a un petit danger. Il y a comme une mode, comme un courant latent, comme un besoin de performer une forme de vulnérabilité qui court le risque d’être formatée. Et si au fil d’une mode, on perdait de l’authenticité? Pire! Si l’on perdait de vue qu’au fond, cet étalage, cette libération des échecs et des traumas, devrait bénéficier non pas à un courant, une mode, mais bel et bien à une plus importante contribution ?! Toute cette éclosion de témoignages et d’âmes qui s’ouvrent, ce n’est pas qu’une mode et un courant. Je souhaite que ce ne soit pas qu’un feu de paille qui devienne un flot superficiel. Je fais le souhait que ce soit plutôt une manifestation collective et consciente, vers une déstigmatisation d’un processus, au-delà des traumas et échecs partagés. De rendre le chaos normal, légitime, de rendre le désordre que cela prend pour se remettre en ordre, plus qu’acceptable, plus qu’esthétiquement joliment partagé un Face Book par exemple. Nous avons tous nos démons, nos bobos et nos combats et nos défaites et nos victoires. Ils sont tous dignes d’être entendus, lus, je le pense sincèrement. Je crois aussi qu’ils peuvent servir à plus grand qu’un courant, et rendre avec transparence, le processus du voyage intérieur avec tous ses écueils qu’est la vie, plus homogène, moins extraterrestre. Tous peuvent s’y retrouver. Cela ne devrait pas être un courant ou un acte isolé célébré par des groupuscules individuels. Cela devrait nous bénéficier à tous. Une fois pour tous pour enclencher une véritable démarche. En fait, j’espère qu’un jour, chaque acte de courage isolé, chaque témoignage d’une âme qui s’ouvre au monde, permettra à ce monde, de changer un peu son lien au processus de vivre. Vivre c’est tomber, souffrir, se relever. Ça fait partie de la vie et sans jamais banaliser, il serait temps que ce soit partie intégrante de la vie et reconnu dans nos dialogues et nos discours. Accueillis non pas comme des actes isolés, mais une réalité qui nous unis. Je ne suis pas une utopiste mais une idéaliste, une rêveuse, oui. Je rêve d’une société dans laquelle, tomber ne fait pas peur. Je veux dire, oui, ça fait mal, ça fait partie de l’apprentissage, mais sans le stigmate d’échec cuisant qui coûte, qui fait honte. Toutes ces choses qui alourdissent souvent un événement qui fait déjà mal, en pesant dessus de manière plutôt inutile. Défaire les carcans et les œillères, être plus francs, empathiques et transparents. Moins égocentriques et hypocrites.

Je rêvasse, mais j’espère, sincèrement.


2 comments:

Anonymous said...

J'aimerais être ces plumes sur ton corps.

Anonymous said...

It's a thing we, as women, are frequently experiencing. Glad you are finding your way.
Emcee

Ton regard sur moi

  Ton regard sur moi améliore celui que je pose sur moi. Je me rends compte, à défaire mes derniers nœuds et à rencontrer mes derniers traum...