Monday, January 24, 2022

Peau, humidité et intimité



À quarante ans, la femme en moi a totalement émerger. Il n’est jamais trop tard. Jamais. Pour sentir Niagara quand notre proximité devenait insoutenable. Pour comprendre ce corps que j’avais utilisé pour exister, pour traverser l’existence, jusqu’à toi. Pour porter la vie. Moments bénis qui m’ont enseigné tellement de choses. Ce corps, tu sais mieux que quiconque à quel point je l’ai négligé, maltraité et pas écouté. Pour mois, c’était un véhicule. Oui une grosse libido, mais tellement de choses que je ne savais pas, que je ne comprenais pas, jusqu’à toi. Un ami un soir, cet été 2019, m’a dit que j’étais un peu comme une vierge. Je n’ai pas trop apprécié son commentaire sur le coup, pas plus que sa ligne de pensée.

Avec le recul, il avait tout de même compris quelque chose que moi je n’avais pas encore compris. La sexualité pour moi est très importante, sacrée et magique. Pour les autres je suis extrêmement ouverte. Pour moi j’avais une bonne idée de mes limites, mais je ne savais pas lesquelles, dans un contexte de confiance et d’épanouissement. Très tôt j’ai eu une très bonne idée de ce qui se passait entre un homme et une femme; par le cœur et par le cul. Résultat? J’ai voulu fermer mon cœur à double tour et, mon cul, j’étais déterminée à l’offrir à un seul homme. Pour faire des enfants. Pas très romantique, je sais. Mais je proviens d'un milieu dans lequel j'ai été trop exposée à des vies d’adultes holé holé. Je viens d’un univers étrange qui m’a fait voir et vivre des choses par autrui, beaucoup trop et trop tôt. J’ai aussi été violée très brutalement à onze ans. Je me suis enfermée dans un mariage de tête et pas du tout de cœur, au sein duquel la sexualité elle aussi aura été teintée d’abus, d’excès et même, de maladie et de perversion (émanant de mon ex-mari). Rien pour m’épanouir ou m’ouvrir; ni le cœur, ni les cuisses.

J’ai développé une relation particulière avec un vibrateur et mes mains. Pour le reste, beaucoup de vécu, mais pas autant d’expérience, si cela peut faire du sens. Pour moi, cela fait beaucoup de sens. Il y avait tellement de nouvelles sensations, physiques et de nouvelles émotions. Ce fut une période bouleversante, que ces premiers moi d’intimité avec celui qui deviendrait mon second mari.

Explorer, se donner, vibrer. Ma peau en feu, la flotte dans mes petites culottes et un appétit dévorant. Je lui avais déclarer le plus honnêtement du monde, lorsqu’il m’avait offert son cœur, que moi, le sexe, je ne savais pas quelle place cela prendrait advenant que j’entre dans une nouvelle relation. Chose que je n’avais même pas envisagée! Je savais que je quitterais mon premier mari, mais je ne savais pas encore ni quand et comment, et très certainement pas au profit d’une autre relation. Ce n’était pas dans mes plans. Je ne comptais pas m’offrir, à personne. Avec mon vécu, je ne savais pas trop bien comment être autrement, que seule. Je croyais faire peur, je croyais mes propres mots. J’ai aussi osé mettre ses propres expériences et plus récentes pratiques sexuelles en jeu, lui disant que moi... couple ouvert no way et, certains trucs, fuck non. Sa réponse a été immédiate, et déstabilisante. ''Je suis monogame et vanille.'' Qu’il m’a dit, donnant de la chair et de la contenance à ses propos en s’ouvrant sur à quel point il avait pris conscience et fait le tour en se blessant dans sa dernière relation. Laboratoire de toutes les expériences, avec une partenaire toxique et aux besoins à des années lumières des siens. Cynique, il a tout essayé, curiosité d’un homme ennuyé, et qui a besoin d’éprouvé... quelque chose. Pour se rendre compte que ce n’est pas du tout pour lui. Il a fait le tour, il sait ce qu’il veut et ne veut plus, qu’il me dit. Il me dit aussi, qu’il a réfléchi a tout ça et plus encore, avant même de me balancer son cœur. Il dit qu’il attendra, tant qu’il peut m’embrasser, le reste est secondaire, pas essentiel. Comprendre; je suis the shit, the real deal et je vaux l’absence de sexe ou une première relation sexuelle avec zéro date existante. Pour lui, ce n’était pas ça l’important. Il était criant de sincérité et une partie de moi aurait aimé qu’il soit comme les hommes en général. Qu’il ne soit pas si honnête, vrai. Je me suis donc drapée de cette attitude farouchement durant des semaines après l’aveux de nos sentiments. Et j’étais sérieuse et sincère.

J’ignorais tellement de choses à propos de moi, à propos de nous, de ce magnétisme à la fois physique et cérébral, et émotionnel. Dès le premier baiser, que j’ai initié, j’ai été perdue. Ou m’étais-je enfin trouvée? Ce fut du feu et de l’électricité pour nous deux. Un peu comme ce soir d’orage quelques semaines auparavant aux Trois Brasseurs. Lorsque nos mains s’étaient trouvées sur la table, et que nous avions ressenti un choque au contact l’un de l’autre. Puissant, déconcertant et enivrant. J’aurais dû comprendre à ce moment, mais je ne savais pas. Et dire que ce jour-là, je lui avais dit que c’était fini de se tourner autour. Je voulais cesser de souffrir et surtout, cesser de le faire souffrir de cette danse qui n’aboutissait à rien, malgré nos cœurs réunis. Il m’a convaincue de souper ensemble, le soir même. Et évidemment, toutes mes résistances ont fondues... bref. Dès que nos lèvres se sont unies, tellement de choses se sont produites. Je parle souvent des sentiments qui nous ont envahis. Je parle rarement de l’émoi physique que j’ai ressenti. Je n’avais jamais ressenti cela et c’était aussi enivrant que déchirant, car entraînant tellement de confusion.

Quatre jours plus tard, je m’endormais nue dans son lit après notre première d’une série de moments amoureux et passionnés. C’était un appel de tout mon corps. Un élan, une confiance jamais ressentie. C’est moi, qui ai proposé de dormir chez lui ce soir-là. Non pas qu’il n’y ait pas pensé, mais avec mes paroles en tête et l’intention de les respecter scrupuleusement... c’est moi qui aie ouvert cette porte. À notre grande surprise à tout les deux. Le feu entre mes cuisses, le brasier dans mon ventre, tout mon corps le réclamait; je lui appartenais. J’étais en sécurité. J’étais là à ma place. C’était une fièvre que lui seul pouvait provoquer, et que lui seul pouvait soulager. Un appétit que lui seul pouvait déclencher et , assouvir. C’était réciproque.

Au diable mes paroles, tout ce que je croyais savoir sur moi-même. Et ce ne serait pas la seule occasion du genre...

7 comments:

Alice said...

Love this! Girl Power.

Anonymous said...

Tu ne fais pas tes quarante ans, tu es ravissante. Le rouge te va toujours aussi bien.

Anonymous said...

J'ai chaud à vous lire.

Anonymous said...

Il n'est jamais trop tardd pour se découvrir. :-)

Anonymous said...

Si c'est ca avoir 40 ans j'ai hate.

Belle said...

Alice: thank you:)

Anonyme1: merci.

Anonyme2: le sujet est chaud en effet.;)

Anonyme3: bien vrai.:)

Anonyme4: merci beaucoup.:)

Anonymous said...

Tes belle Caro.
G.

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