J’ai
passé la grande majeure partie de ma vie à incarner l’épouse parfaite. Vivant
ma maternité, qui était le véritable centre de mon existence. Je n’ai connue qu’une
relation très longue; de mes seize ans à mes quarante ans. Vingt-quatre ans de
ma vie. Un choix fait avec ma tête, un mariage de raison, de mon côté. J’ai
pris à seize ans, des décisions immenses qui allaient entraîner des conséquences
importantes sur le reste de ma vie. Et celles d’autres personnes aussi. Jamais
je n’aurais pu prévoir ou envisager la suite des choses. J’ignorais aussi, la
femme que j’étais et que j’allais devenir.
La
maternité était au cœur de ma vie, et mon mariage ne tournait pas du tout, en
rien, à ce que j’avais planifié et, espérer. J’espérais avoir marié mon
meilleur ami, un complice à défaut d’un amoureux. Je ne voulais pas être
amoureuse. Mon union s’est avérée désastreuse, mais pour des raisons financières,
mais surtout à cause de mes enfants, je suis restée. Et j’ai nourrie cette
image parfaite de notre mariage. Cela me protégeait d’autres hommes, d’autres
histoires… cela finirait aussi par m’isoler des miens. J’ai fait de mon mieux.
Dans
ce contexte, mariée aussi tôt que dix-huit ans, j’avais encore tellement à
découvrir mais je l’ignorais. J’avais vécu beaucoup, même trop… mais il me
manquait aussi beaucoup d’expérience de vie. La maman a pris toute la place et
la femme dans ce mariage, ne pouvait pas s’épanouir. J’ai toujours été très
seule, ce mariage n’a pas fait exception. J’ai fait connaissance de la femme en
moi, de manière cahoteuse. Au fil des ans. Ma véritable fougue sexuelle ne
pouvait pas s’exprimer dans mon couple. Nos intérêts étaient aussi, très très
éloignés. J’ai plongé dans ces univers, mais cela me faisait trop mal. Un jour,
j’entrerai peut-être dans ce segment de ma vie.
Je
suis une femme qui possède une importante libido. Mon corps en entier semble
pouvoir éprouver de la jouissance. Je suis un drôle de moineau. Pour les
autres, je suis super ouverte d’esprit. Moi? Je suis monogame de chez monogame.
En revanche, les scénarios, les fantasmes et certaines pratiques ne me font pas
froid aux yeux. Bien au contraire. Je n’avais pas le bon partenaire pour explorer
ces zones de ma personne. Cette intimité, je l’ai vécue avec moi-même, jusqu’à
mon second mari, qui est aussi, l’unique et premier amour de mes vies.
Nous
avons une vie sexuelle vraiment épanouissante, et une intimité profonde. Entre
nous, l’attirance magnétique, irrémédiable et alchimique est présente depuis le
premier regard. Et je trouve la vie drôlement bien faite… mes fils sont des
adultes. Cet autre chapitre de ma vie, c’est le mien. Mes fils sont toujours
aussi importants. Ce qui a changé, c’est l’importance que je m’accorde dans ma
propre vie. Je me suis choisie et, tout cela à déboulé sur ma présente vie amoureuse
et sexuelle. Après des années à incarner une épouse irréprochable et unidimensionnelle,
voilà que j’explose et j’explore ma féminité et ma sexualité pleinement. Et je
n’ai plus à faire le choix entre la Madone et la Putain. J’ai toujours su, en
silence, que j’étais les deux. Sans compromis, sans avoir de choix.
Mon
appétit sexuel est vorace, mon besoin d’intimité et de sentiment lui sont
égaux. J’ai trouvé un partenaire qui a les mêmes besoins, la même nature. Nous
sommes terriblement bien assortis. C’est hallucinant à quel point nous sommes
compatibles. C’est très libérateur d’assumer et assouvir les deux facettes (et
même plus) de ma personne, partout, incluant sexuellement. J’ai eu plus d’amis
proches masculins, mais j’ai connu beaucoup d’amitié moins proches avec des
femmes. Jamais je ne me suis reconnue dans les discours, désirs et anecdotes
des femmes qui ont gravité autour de moi. Ou très très peu souvent. Les
pratiques qui me rendaient curieuse, ce qui m’allumaient… révulsaient les
autres femmes. Ce qui fait que je n’osais pas parler.
Je
trouve ça encore dommage que les deux images; Madone et Putain, soient dissociées.
Alors qu’elles sont toutes les deux présentes chez la plupart des femmes, à des
degrés divers. Chez moi, elles se côtoient pas mal à parts égales. En moi,
elles se tiennent maintenant la main. Je les assume entièrement, et désormais,
pas seulement dans ma propre intimité… moi avec moi. Dans une intimité
partagée. Je trouve ça dommage et ça fait mal à la femme en moi, de savoir que
plusieurs femmes sont encore déchirées entre les deux. De moins en moins mais,
encore trop.
4 comments:
All women go through this at some point.
Les femmes devrait être libre d'être se qu'elles veulent.
Nous devrions toutes avoir le droit d'être sensuelles et Madone si le coeur nous en dit.
Lilas
Baphomet: for sure.
Anonyme: tout à fait. :)
Lilas: Oui!
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