Dans
les premiers mois de notre amitié, il aura cette année bientôt six ans de cela,
j’apprenais à te connaître. Le sujet de notre premier échange? La spiritualité,
l’astrologie et la magie. Le tout, entecoupé d’informations glanées au sujet l’un
de l’autre, ici et là. Au départ, tu étais ce gars hyper brillant, passionné
par sa discipline professionnelle (la naturothérapie) et les arts occultes.
Nous avions des échanges profonds et intéressants. Avec le temps j’ai découvert
que l’un de tes intérêts était, les jeux vidéo. J’aime beaucoup les jeux vidéo
également, mais nous n’en parlions pas beaucoup. C’est seulement lorsque nous
avons commencé à former un couple (j’allais dire à nous fréquenter, puis ton
visage mécontent m’est apparu… tu tiens au fait qu’il n’y a pas eu de fréquentations
entre toi et moi… un baiser et nous formions un couple…) que j’ai vraiment
découvert cette part de ton univers.
Lorsque
ma vie a éclaté en milles morceaux et que tu m’as aussitôt accueillie chez toi,
sans hésitation. Le jeu est l’une de tes nombreuses passions, que tu te
découvres encore. Désormais une parmi tant d’autres. À cette époque tu jouais
avant le boulot, tu jouais le soir et, en fait, tu avais un peu beaucoup besoin
de ta dose. Sans pour autant ne m’avoir jamis donnée cette impression d’un
joueur compulsif. Jamais tu ne me faisais passer après; tu as toujours fait de
moi ta priorité as day one.
Au
fil du temps, tu t’es découvert toi aussi, au sein de cette relation qui est la
nôtre. Tu es un homme allumé, lucide et capable de t’observer toi-même avec une
grande honnêteté. Tu n’évites pas (ou plus, selon certaines sphères de ta vie,
mais c’est un autre sujet) ce qui ne fonctionne pas, tu confrontes. Tu examines
et tu agis.
Dans
nospremiers mois, j’ai vu un homme ancré, aggripé et scotché à son écran. Je n’ai
pas mis longtemps à voir au-delà, et apercevoir en fait, un gamin qui se
cramponnait à ses jeux. Je n’ai rien dit, comme je le fais toujours, par respect
pour ton processus. Par amour et car j’ai en toi une confiance infinie. Dans
les mois qui se sont écoulés par la suite, je t’ai vu te déployer de plus d’une
manière. Notre Amour nous a fait ce très bel effet à tout les deux. Et cela se
poursuit… quelle belle aventure, quel beau voyage… bref.
J’ai
vu évolué et changé ton rapport au jeu, en passant par toutes sortes d’émotions
et de phases. Jusqu’à ce que tu te sois trouvé et déposer. Je venais avec une
vie; des fils, de la famille et des amis. Je viens avec des passions et des
intérêts divers; musées, balade en forêt régulières et jeux de société. Ça
prend de la place, et ça empiète sur le temps que tu consacrais avant à tes
jeux.
Avec
le temps, tout s’est équilibré. Tout a trouvé sa place, incluant toi. J’ai
trouvé très émouvant et très intéressant de t’accompagner dans tout ce chemin
que tu as effectué. Je t’aime tel quel, et ça ne me dérangeait pas du tout le temps
que tes jeux occupaient dans ta vie, avant moi. Simplement… j’avais cette
intuition que tu étais plus que ça. En effet, tu l’es. Ta vie avant moi, les
jeux avaient toujours occupé une place prédominante. Cela t’avait causé
quelques soucis dans de précédentes relations. Tes relations te rendaient
tellement malheureux, que tu avais toujours très hâte de te réfugier dans tes
jeux. Voilà. Le mot sur lequel j’ai accroché lors de tes nombreuses confidences
sur le sujet. Et sur lequel tu t’es arrêté à ton tour éventuellement.
Tu
t’es mis toi-même à questionner ton lien au jeu, et non pas le jeu lui-même. Ni
la place comme telle qu’il occupait dans ta vie, mais pourquoi. Un refuge. Ça
en dit long en un seule mot. Tu es remonté jusqu’à aussi loin que l’entrée des
jeux dans ta vie. Jusqu’à l’enfance, sur la pré-adolescence et l’adolescence.
En passant par toutes tes relations, surtout les plus sérieuses, et les
périodes de ta vie. En t’arrêtant sur ta relation juste avant moi. Pour toi, ç’aurait
pu être la relation idéale; elle ‘’gamait’’ autant que toi. Tu aurais dû en
faire une amie, jamais une blonde, selon tes propres propos. Vous n’êtiez pas
si souvent, et lors de vos week-ends ensemble, vous passiez la majeure partie
de votre temps à jouer à des jeux; toi sur ton ordi et elle, sur ta télé. Tu t’emmerdais,
tu préférais ceci à t’engagner davantage. Ça se résumait beaucoup à ça pour
toi.
Tu
compares beaucoup au monde qui s’est ouvert à nous, depuis que nous formons un
couple. Avant la pandémie, les soupers avec nos amis, la famille, les garçons.
Les jeux de société, cuisiner ensemble, les nombreuses balades, les films, les
musées, lire l’un à côté de l’autre. Nos parties de Scrabble, et autres jeux de
société. Nous passons tout notre temps ensemble et, tout les deux nous n’étions
pas enclins à ça dans nos vies sentimentales auparavant. Ton temps de jeu est
minime. Tu peux passer des jours sans jouer et, c’est la vie.
Tu
es remonté, tu as découvert à quel point le jeu était au fil du temps, devenu
pour toi, une échappatoire. Une manière de t’évader de l’intimidation subie
dans ton enfance, des disputes à la maison. C’est devenu ton refuge et l’endroit
de prédilection pour toi. Tu n’étais pas accro. C’était un réconfort, un
refuge, une fuite. Une fois ta relation au jeu mis à jour, tu as changée tes
habitudes avec sérénité. Pour toi, et non pour moi ou quiconque d’autre.
J’ai
trouvé ton voyage intéressant et touchant. Un joueur peut tellement passer pour
un accro unidimensionnel un brin égoïste. Et j’en ai connu de ce type (aussi
grave qu’incapable de prendre un repas avec sa famille, de s’occuper de ses
enfants) autour de moi. Plus d’un. Moi, je t’aime peu importe. Cependant je
suis heureuse de te voir épanoui et pas esclave de rien du tout. Dans l’exploration
et la compréhension de ton lien aux jeux vidéo, tu as aussi fait face à ta
personne. Tu as récupéré des morceaux perdus, tu es plus entier et heureux. Tu
as amélioré ta relation avec toi-même en fait, au fil des prises de conscience.
Enfant,
nous trouvons tous nos refuges, lorsque nous vivons des moments difficiles. Je
suis simplement heureuse et fière de toi. Heureuse que jouer soit désormais
pour toi un choix, et non pas un besoin et une réaction de fuite. Ce trop long
billet ne rend pas justice à ton cheminement. C’est un bonheur et un honneur de
te voir évoluer et croître de si près.
5 comments:
I am a gamer too. Gaming is so much more than a distraction. Me and him we have this in common.
Cest beau à lire. Moi j'ai pas connu ça. Moi ces jeux sont plus importants que moi. Au moins y'an a qui savent grandir pis faire autre choses. Chanceuse.
Mariline
Baphomet: je le sais bien. C'est un univers en soi.:)
Mariline: merci pour ton message. Je te souhaite que ta situation s'arrange. Je vous souhaite de vous parler et de vous écouter afin que quelque chose change. Bon courage.
He found me very impressive when we used to play video games. I am a true gamer. It’s a big thing we had in common. We were spending lots of time playing together. Are you a gamer as well?
Je me reconnais dans ce message. Si seulement elle voyait comme j'ai changé.
Fred
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